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"Upsilon Orionis : Errance mémorielle", le second roman d'Ellen Atem

| Chantal Trembley | Livres lesbiens

"Upsilon Orionis : Errance mémorielle", le second roman d

Astrid est une jeune femme au courage indomptable, emportée malgré elle dans sa quête épique à la recherche de son identité perdue et de sa réalité oubliée parmi les étoiles. Elle devra faire face aux nombreux dangers et aux rencontres surprenantes qui l’attendent dans son odyssée. Préparez-vous à être happé dans un tourbillon d'aventures, où rien n'est ce qu'il semble être... et où l'inattendu se cache derrière chaque ligne.

Résumé : Astrid est une humaine résidant sur le plus grand vaisseau de son peuple, MX612, le convoi impérial d’Upsilon Orionis. Elle vit paisiblement sa vie de jeune femme, aimée et entourée de ses amis. Alors qu’ils célèbrent tous l’anniversaire de la princesse dans l’insouciance la plus totale, ils font la découverte d’un objet étrange : un cadreur temporel. En l’utilisant sous l’impulsion de ses camarades, Astrid se retrouve propulsée dans un monde similaire au sien, sans pourtant le reconnaître. Armée de son intelligence et de son courage, elle doit naviguer dans des univers plus ou moins hostiles où chaque voyage lui altère un peu plus la mémoire. Avec l'aide de ses alliés et de son ingéniosité, la jeune femme se lance dans une quête épique pour regagner son chemin et découvrir le sens de sa vie. Mais alors que les obstacles se multiplient et que les enjeux deviennent de plus en plus élevés, Astrid se rend compte que pour retrouver son ancienne vie, elle doit d'abord se retrouver elle-même.

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EXTRAIT

La voyageuse temporelle avança dans l’obscurité épaisse pour tenter de retrouver le chemin vers le sentier principal. La nuit était étrangement silencieuse. La faune semblait s’être endormie pour laisser place à une tranquillité alarmante.

Astrid s’arrêta à la fontaine près de l’entrée du parc où son groupe d’amis s’était retrouvé il n’y a pas si longtemps de cela. Elle se pencha pour contempler son reflet et vérifier que la couleur de ses yeux demeurait la même. Son nez touchait presque la surface de l’eau quand une voix familière résonna derrière elle.

— Astrid ? Je n’y crois pas, c’est toi ! s’écria Sitrazia en se jetant à son cou, la renversant ainsi dans le bassin.

Une telle déferlante d’amour rassurait la voyageuse temporelle qui comprit qu’elle avait réussi à retourner chez elle et qu’elle venait de retrouver l’amour de sa vie.

— Tu m’as tellement manquée, mon cœur. Il faut à tout prix que je te raconte ce qu’il s’est passé, tu n’en croirais pas tes oreilles. J’étais dans un monde parallèle et ma mère…

— Attends, on va d’abord sortir de la fontaine, si tu veux bien.

Elles se levèrent et s’assirent sur un banc, quelque peu rafraîchies par l’eau glacée dans laquelle elles étaient tombées. Sitrazia dévorait sa chérie du regard en tenant fermement sa main, comme pour l’empêcher de disparaître à nouveau. L’émotion gagnait la fille du souverain qui ne savait par où commencer.

— J’ai cru que tu avais disparu pour toujours. Quand on a trouvé ce cadreur de malheur et que j’ai eu la mauvaise idée de… tu sais. Je suis désolée, c’était vraiment une idée stupide.

— C’est pas grave, le plus important est que je sois rentrée saine et sauve.

— Tu parlais d’un monde parallèle ?

Astrid marqua une pause, massant d’un geste lent et régulier ses tempes. Un début de migraine l’empêchait de se concentrer sur le fil de ses idées. Comme un vase percé, elles s’échappaient, discrètes et silencieuses. Astrid fit un effort colossal pour se remémorer de ce qu’elle souhaitait faire le soir de la grande cérémonie, avant son départ précipité vers l’inconnu.

— Dis, pour ton anniversaire, je voulais t’offrir quelque chose. Je me dis que le moment de nos retrouvailles est le plus adéquat pour le faire, surtout que je sens que si je ne le fais pas maintenant, je l’oublierai.

Joignant l’acte à la parole, elle sortit une petite boîte de la poche de sa robe, sous le regard excité de son amoureuse. Astrid la lui tendit, souriante. Sitrazia l’ouvrit en extrayant de là un minuscule objet d’apparence fragile.

— C’est une fleur de silicate, expliqua la blondinette qui commença à remuer sur le banc en s’imaginant la réaction attendrie et touchée de Sitrazia.

La princesse se tut, perplexe.

— Merci, mais…

— Mais ? s’étrangla Astrid dont l’excitation retomba aussitôt.

— J’adore, mais... j’ai la même à la maison. Je la garde précieusement dans ma table de nuit depuis que je suis gamine. Je ne peux pas accepter un tel présent, ça vaut une fortune. Je serais trop gênée d’accepter. On n’en trouve plus que sur Umbriel de ces fleurs ; les manteaux silicatés sont rares et…

La voyageuse temporelle lui reprit aussitôt la boîte des mains et la rangea à nouveau dans la poche de sa robe, coupant net la conversation. Elles demeurèrent silencieuses pendant un long moment, embarrassées. Astrid qui croyait avoir offert le cadeau du siècle s’était bien fourvoyée ! Évidemment que la fille de l’empereur possédait déjà tous les biens les plus précieux de l’univers, quelle idée stupide d’avoir cru pouvoir rivaliser avec la richesse qu’elle côtoyait depuis sa royale naissance ! L’objet, raffiné et coloré, avait la réputation de porter chance à celui qui le possédait. Dans le langage des fleurs, la fleur de silicate signifiait un amour éternel. Mais cela, Sitrazia ne le savait probablement pas. Elle ne voyait que la valeur matérielle de la chose, et non la symbolique. Un malaise commença à poindre, ce qu’Astrid voulut éviter.

— C’est silencieux par ici, commença-t-elle sur un ton détaché. Où est passée la faune environnante ?

— La… faune ? Ah, tu veux parler des étrangères de l’autre jour ? Je ne les ai pas revues.

— Comment ça, de « l’autre jour » ? Je suis partie il y a quelques heures à peine.

Le mal de crâne d’Astrid s’intensifiait.

— Quelques heures ? s’offusqua la princesse. Mon amour, tu es partie des jours entiers !




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