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Le marquis de Carabas et son Chat Botté

| Chantal Trembley | Livres lesbiens

Le marquis de Carabas et son Chat Botté

Résumé

À la mort de son père, le meunier, Érica reçoit le chat en héritage, quand ses frères héritent du moulin et de l’âne. Mais lorsque le chat, doté de la parole, lui annonce qu’elle sera mariée au fils du boucher, Érica décide de s’enfuir. Habillée comme un homme, elle rencontre successivement au hasard de la route, une sorcière, un roi, une princesse et devient, par l’entremise de son chat, le marquis de Carabas. Du moulin au château royal, à travers un royaume dévasté par la catanoir, mal invisible qui s’attaque à la nature et condamne les hommes à la famine, le marquis de Carabas cherche sa place. À moins que ce ne soit Érica, hantée par son passé, mal-à-l’aise dans son usurpation d’identité, manipulée par son astucieux félin et les charmes d’une princesse éblouissante, qui soit en quête de vérité. Érica parviendra-t-elle à vaincre l’ogre terrible de Mortefeuille et sa sorcière rouge pour gagner la princesse et l’accès au trône ? Mais les ennemis du royaume sont-ils vraiment tels qu’on les imagine ? Plongez dans l’univers des contes et suivez les pas des bottes du chat, pour trouver avec Érica, la lumière dans les croyances infondées et les mensonges déguisés !

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Tropes

  • Amour interdit
  • Découverte de soi
  • Chasseuse de monstres
  • Magicienne et sorcières

EXTRAIT

— Pourquoi portez-vous une telle dague ?

Érica leva les yeux sur Cybèle, étonnée et confuse par le changement de conversation. Le ton de la magicienne était presque doux. La dague. Quelle dague ? Puis elle se rappela.

— On me l’a donnée.

— Pourquoi ? Vous vous êtes demandée pourquoi ?

— Pourquoi ? ... Oui, bien sûr que je sais pourquoi, dit-elle d’une voix basse en soupirant.

Elle avait repoussé tout cela dans un coin de son esprit. Elle avait presque oublié !

— Pourquoi Marquis ?

Cybèle avait un regard perçant et ce fut comme s’il avait heurté le coin de sa tête. Érica comprit soudain. Elle pâlit et manqua de tomber, alors qu’elle pensait la barrière du balcon plus près de son dos qu’il n’était. Cybèle la retint, sans quitter ses yeux des siens.

— On m’a demandé de prendre le trésor de l’ogre, dit Érica, la gorge sèche,

en reprenant son équilibre. Son regard tomba dans celui de la jeune femme.

— Et de le tuer. On t’a donné la dague pour le tuer.

Érica hocha la tête. Les larmes coulaient maintenant, mais c’était des larmes de honte. Cybèle restait immobile.

— C’est vous qui aviez raison de me haïr, dame Cybèle... Je suis tellement stupide !

— Vous voulez me faire croire que vous ne saviez pas que Souris était un ogre ?

Cybèle semblait hésiter entre la colère, la moquerie et la stupeur.

— C’est que... C’est le premier que je rencontre... Il ne ressemble pas vraiment au tableau qu’on m’en a peint ! se défendit Érica, consciente de la faiblesse de son argument.

— Asseyez-vous ! ordonna la femme irritée en lui indiquant un banc.

Il n’y avait rien eu pour s’asseoir juste avant que Cybèle le propose, mais Érica

obéit sans se poser de questions. Puis, elle réalisa :

— C’est vous la sorcière rouge ! Par les deux lunes, ça ne peut pas être pire !

— Vous savez vous y prendre avec moi, pas de doute, bougonna Cybèle,

exaspérée.

Érica se redressa.

— Non ! Ce n’est pas ce que je voulais dire ! Ce que je voulais dire c’est que... Vous me faites marcher ! réalisa Érica, totalement perdue.

Cybèle sourit.

— Je crois que j’aurais besoin d’un verre de licafleur !

— Ce n’est peut-être pas une mauvaise idée, dit la sorcière en faisant apparaître une fiole et deux minuscules verres sur un guéridon.

Au bout de quelques verres, Érica murmura :

— Pourquoi est-ce que j’ai l’impression d’aller mieux alors que je suis convaincue que, si j’essayais de me lever, il n’y a à peu près aucune chance que je tienne debout.

— Vous voulez vraiment une explication ?

— Je ne crois pas que je sois encore en mesure de la comprendre.

— Je ne suis pas certaine d’être encore en mesure de vous la donner.

— Vraiment ? douta Érica en cherchant son regard.

— Ce soir. Maintenant. Mais redemandez-moi demain, sûrement... corrigea Cybèle d’un ton sec, en rougissant. Vous allez tuer Souris ? demanda-t-elle encore, d’un ton naïf déconcertant.

— Non ! Bien sûr que non ! Souris est mon ami, c’est le meilleur ami que j’ai jamais eu ! Je voudrais bien que... Je voudrais...

Cybèle plissa les lèvres.

— Pourquoi voulez-vous le trésor de l’ogre ?

— Pour... Pour plaire à une femme, répondit honnêtement Érica en frissonnant.

Cybèle releva un sourcil (...)

— Oui, je sais, dit comme ça, ça a l’air affligeant... Mais à ma décharge, on ne m’a pas vraiment laissé entendre que l’ogre préférait la salade de fruits au gigot d’enfant ! Je suis censée tuer un monstre sanguinaire !

— Pour plaire à une femme ? reprit Cybèle.

Érica haussa les épaules, le visage pourpre.

— Je me serais contentée du bouquet de fleurs, mais il semblerait qu’il soit passé de mode.




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