Le secret de Sylegil
Avez-vous la moindre idée de la puissance de l’Yggdrasil ou de celui du cœur du Châtiment ? Pour répondre à cette question et bien d 'autres, il vous faudra lire le nouveau roman de Cherylin A. Nash et Lou Jazz !
Résumé : Pour l’anniversaire de son meilleur ami, Mallory accepte de faire une partie de paintball. Au cours du jeu, la jeune femme s’éloigne de la zone prédéfinie et perd l’équilibre près d’un ravin. Elle plonge dans une rivière froide et agitée. Désorientée, elle cherche de l’aide. En s’enfonçant dans la forêt, elle frappe à la porte la mystérieuse Kamyss Garddark.
Découvrez avec elles le secret de Sylegil.
EXTRAIT
« Ses mots étranges me laissent penser qu’elle est en détresse. A-t-elle perdu la mémoire ? Bien sûr, ce sont des choses qui arrivent quand on défie la mort.
D’un geste vif, je pose les mains sur sa taille pour la fouiller. À vrai dire, je ne lui donne pas le choix même si elle se débat.
— Cessez ! Je m’assure seulement que vous n’êtes pas armée.
— Sérieusement ? Merde, vous êtes folle !
Je recule, satisfaite, et la toise une nouvelle fois.
— Si j’étais vous, je n’insulterais pas l'unique personne de la contrée capable de vous porter assistance. Suivez-moi.
Je lui tourne déjà le dos pour retrouver la porte du chalet. L’assassin reste les pieds joints sur la terre.
— Dépêchez, vous êtes dans un état lamentable.
Longuement, elle souffle et obtempère. À peine est-elle à l’intérieur qu’elle se précipite vers la cheminée en parcourant mon habitation des yeux. Devant les flammes, elle se frotte les paumes et me demande :
— Vous n’avez pas l’électricité ?
— Apparemment, non. Qu’est-ce donc ?
Je la laisse se réchauffer. D’une main, je referme le traité de sorcellerie que j’étais en train de lire et m’en vais le ranger sur mon étagère. Le chalet est petit, suffisant. La cheminée parvient à chauffer la grande pièce de vie où je suis recluse.
— Mais… je dois sûrement être en train de rêver. Où est-on ?
Je guette ses questions étranges. Ne devrait-elle pas mieux le savoir que quiconque ?
— Nous sommes dans la forêt secrète de Sylegil et vous ne rêvez pas. Je vais vous donner de quoi vous changer.
D’un pas lent, je trouve ma malle. Je me suis toujours sentie à l’aise dans les robes longues aux étoffes épaisses, mais je devine qu’elle préférera un pantalon. Je lui apporte des vêtements sombres.
— Tenez.
Elle s’en empare. Je vais prendre place sur une chaise sans la quitter des yeux. Accoudée sur la surface de la table en bois, je la détaille. Cette femme n’a rien d’Arkaley Ascott ; pas d’après ce qu’on dit d’elle, en tout cas. Elle est même gênée de constater qu’elle n’aura aucune intimité pour se déshabiller.
— Euh… vous ne pourriez pas vous retourner ?
— Je ne tourne pas le dos aux inconnus qui osent franchir le seuil de ma demeure.
De mauvaise grâce, elle quitte sa veste en soutenant mon regard. Les traits de son visage parlent pour elle. Son corps est douloureux. Après avoir cru que son histoire était une diversion pour attirer ma pitié, je dois bien admettre que je suis curieuse de démêler la raison de sa présence. Arkaley retire ses chaussures. Mes iris se perdent sur les lignes athlétiques de ses courbes. J’ai toujours eu un faible pour les femmes comme elle : mystérieuse, motivée par un passé obscur et surtout capable de penser par elle-même.
Dans des gestes précipités, elle abandonne ses vêtements mouillés sur le parquet et enfile ceux qui sont secs.
— Merci pour les habits, à présent… je vais aller retrouver mes amis. Ils doivent être inquiets et me chercher partout.
Je me lève pour me mettre sur son chemin quand elle va en direction de la sortie. Ma main s’arrête sur son buste.
— Vous attraperez la mort si vous retournez là dehors maintenant. La nuit va tomber. Restez donc près du feu, je vais vous apporter un baume pour soulager vos ecchymoses.
— Vous n’auriez pas du riz ? questionne-t-elle subitement.
— Vous avez faim ?
— Je veux faire sécher mon portable.
Pour tenter de l’apaiser, je consens d’un signe de tête – même si j’ignore ce qu’est un portable. Ce doit être important pour elle.
— Asseyez-vous. »