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Littérature lesbienne ou littérature FxF, c'est quoi ?

| Chantal Trembley | Actualités

Littérature lesbienne ou littérature FxF, c

Littérature lesbienne, ou pourquoi lire et/ou écrire des romans FxF

Et quels mystères se cachent derrière l'acronyme FxF ?

La littérature lesbienne est un genre littéraire fascinant qui explore les thèmes de la sexualité, de l'amour, de l'identité et de la communauté LGBT+ du point de vue des femmes qui aiment les femmes. Les livres de littérature lesbienne offrent une perspective unique sur l'expérience lesbienne, permettant aux lecteurs de mieux comprendre les enjeux et les défis auxquels font face les membres de la communauté LGBT+. Que ce soit à travers des romans, des poèmes, des mémoires, des biographies ou des essais, la littérature lesbienne offre une richesse de récits qui reflètent la diversité et la complexité de la vie lesbienne. Ces livres peuvent être une source d'inspiration pour les membres de la communauté LGBTQ+ ainsi que pour les lecteurs curieux de découvrir de nouvelles perspectives et voix littéraires. Dans cet article, nous allons explorer la littérature lesbienne en présentant quelques-uns des livres les plus marquants de ce genre. Que vous soyez un lecteur assidu de la littérature lesbienne ou que vous souhaitiez simplement découvrir de nouveaux livres, cet article vous offrira un aperçu de la richesse et de la diversité de ce genre littéraire passionnant.

Sommaire

La première fois que j’ai aperçu le sigle "FxF" au hasard d’une lecture sur internet, j’avoue ma perplexité d’alors. Je ne voyais pas encore le rapport avec la littérature lesbienne.

1. La littérature lesbienne, quésako ?

SF, pour Science-fiction, ça me parlait pour ce qui est de l’idée. Par contre, littérature FxF, qu'est-ce que cela signifiait ?

J'ai d'abord cru que FxF était le sigle de "fanfiction", vous savez, ces histoires écrites par les fans qui revisitent les scénarios des films, des séries, en fonction de leurs imaginaires ou de leurs fantasmes. Et ça n'avait absolument rien à voir.

En lisant l’un de ces textes, j’ai enfin saisi : il s’agissait d'une sorte d'acronyme pour littérature lesbienne, une niche, un monde à part où les héros - ou plutôt les héroïnes - sont des femmes qui aiment les femmes et qui, le plus souvent, le vivent sans drames et sans larmes. Je précise ce dernier point car de nombreuses oeuvres de littérature lesbienne que je connaissais auparavant, notamment au cinéma, étaient généralement des oeuvres dramatiques dont les fins n'avaient rien à voir avec les happy-ends que nous pouvons aujourd'hui découvrir dans la littérature saphique moderne. Je pense notamment au film lesbien très connu "Boys don't cry", ou encore "Lost and delirious", des films qui reflètent certes la réalité de la vie des femmes lesbiennes dans les années 1990/2000, mais qui pour la grande majorité, révèlent des fins dramatiques et peu encourageantes pour les nouvelles générations.

2. Véhiculer des messages positifs

Pour cette raison, la multiplication et l'émergence des romans lesbiens sont vitales pour l'avenir. Nombre de jeunes autrices et auteurs ont compris l'importance et la nécessité de véhiculer dans leurs fictions des messages positifs des réalités lesbiennes. Ces messages sont essentiels pour les nouvelles générations qui sont en quête de modèle auxquels s'identifier, des modèles qui leur permettront de comprendre que l'amour entre deux femmes est simplement de l'amour, un amour qu'elles ont le droit de vivre sans peur d'être condamnées.

C'est sans doute parce que nombre de femmes vivent aujourd'hui une sexualité normale, moins montrée du doigt, et parce que nous avançons peu à peu vers un monde plus ouvert d'esprit, que nous pouvons écrire des romans et des fictions positives avec des fins telles que nous les vivons : heureuses et épanouies.

3. Pourquoi la littérature lesbienne est un monde à part ?

Pourquoi, alors que l’intrigue pourrait justement s'en tenir à raconter une histoire de science-fiction, un thriller, un fantastique ou encore un livre post-apocalyptique, est-ce utile de préciser les mœurs lesbiennes des héroïnes ? Après tout, on ne lit pas un Agatha Christie ou un Bernard Minier pour savoir avec qui le héros ou l’héroïne va finir sa nuit.

La réponse est très simple : il s’est agi pour nombre d’autrices, auteurs et même lectrices, lecteurs de créer ou de trouver des histoires auxquelles s’identifier. Si nous trouvons de plus en plus de livres avec de la romance lesbienne depuis ces 5 ou 10 dernières années, cette littérature n'était pas du tout accessible il y a 15 ou 20 ans. Je me rappelle encore visiter nombre de librairie sans jamais trouver l'ombre d'un roman mettant en exergue deux femmes en couverture, à moins de me rendre dans le rayon "adulte", si vous voyez ce que je veux dire.

Bien sûr, l’amour est universel et même si les attirances ne sont pas les mêmes, les sentiments eux sont comparables. Mais il faut aussi reconnaître que les livres, malgré une évolution notable et louable, ont toujours eu tendance à mettre en avant le preux chevalier, y compris en complet veston venant secourir la faible femme. Quelle fable ! Appuyée par une vision pour le moins phallocrate ou patriarcale des choses, cette littérature a contribué à reléguer à la marge les expressions dissidentes et surtout la littérature lesbienne dans laquelle, comble de lèse majesté, les femmes peuvent se battre contre l’adversité, triompher d’un ennemi, d’une catastrophe, aimer ... Tout ça sans en référer ou devoir se cacher derrière de mâles épaules ...

Voilà pourquoi, la littérature lesbienne qui émerge à grande échelle ces dernières années est une immense bouffée d'air frais pour les femmes qui aiment les femmes. Nous pouvons enfin nous identifier à des récits qui ressemblent à nos vies, ou nous propulser dans des fictions ou des imaginaires qui sont rendus possibles, et crédibles, parce que ces histoires racontent des romances qui nous ressemblent.

4. La littérature lesbienne est-elle essentielle ?

Bien entendu qu'elle l'est. Toutes les formes de littérature mettant en exergue des visions positives de l'amour le sont. L'existence de la littérature lesbienne est le reflet de l'évolution de notre société, de l'évolution des moeurs et de nos civilisations. Et le mot "civilisation", à toute son importance quand nous regardons dans le passé, ou plus proche de nous, dans les pays voisins aux nôtres (France et Québec). Nous avons la chance et le privilège de vivre dans la société occidentale où l'homosexualité n'est plus un crime ! Tous les pays du monde ne peuvent s'en venter. Combien d'entre eux condamnent à mort les gays et les lesbiennes ? Combien de femmes vivant à l'étranger aimeraient pouvoir lire ou écrire de la littérature lesbienne sans craindre pour leur vie ? Ce qui est pour nous accessible en quelques clics représente pour les femmes de pays étrangers de la propagande politique ou ésotérique condamnée par les pouvoirs en place, qu'ils soient politiques ou religieux (quand ce ne sont pas les deux en même temps)

La littérature lesbienne est essentielle pour pouvoir mettre en mots nos vies et les aventures que nous rêverions de vivre. Elle est aussi essentielle parce que la littérature Lesbienne, avec deux grands L, est encore beaucoup trop invisibilisée, notamment par les maisons d'édition classiques ou traditionnelles. C'est là un grand regret de ne pas trouver dans le circuit des grandes enseignes des livres des romans lesbiens en tête de gondole.

Et enfin, elle sera toujours essentielle tant que le mot "lesbienne" sera classé dans les moteurs de recherches à la case érotisme, même si le livre est dépourvu de toute scène érotique.

5. Devenir autrice lesbienne

Si beaucoup de gens aiment les cases, beaucoup d'autres, notamment dans notre cercle d'autrices et d'auteurs, les détestent. Nous n'aimons pas être dans des cases parce que nous considérons qu'elles sont réductrices. Si j'écris un roman de science-fiction, je n'ai pas forcément envie de préciser le terme "Science-fiction lesbienne".

Mais ai-je le choix ? Oui et non. 

Aujourd'hui, je pense que cette précision est indispensable pour deux raisons :

  • la première, elle est une forme d'avertissement pour les personnes qui n'ont pas envie ou n'aiment pas lire la romance (lesbienne ou non d'ailleurs). Il n'est pas là question d'homophobie. Jamais ça ne me viendrait à l'esprit de taxer d'homophobe une personne qui ne veut pas lire de la romance lesbienne. Je n'ai pas envie de lire de la romance gay uniquement parce que je ne peux pas m'identifier. Si j'aime les femmes dans l'intimité, ce n'est pas le cas des hommes. De fait, lire une romance dites MxM ne me plaira pas. Il est donc là question de choix. D'avoir le droit de choisir si on a envie de se plonger dans une romance qui nous ressemble, nous fait vibrer, passer un bon moment, ou non.
  • la seconde, les mots sont importants pour nous démarquer. Comment ferait une jeune lectrice en quête d'un roman de science-fiction avec des lesbiennes, si l'information n'est pas aisément identifiable ? Pensez-vous qu'elle va perdre du temps à parcourir je ne sais combien de synopsis de S.F. en espérant trouver par chance une romance entre deux femmes ?

Alors oui, pour cette raison, je pense que les cases sont malheureusement encore importantes aujourd'hui. En comparaison, c'est comme notifier sur les paquets de chips si elles sont au vinaigre ou au barbecue. Connaissez-vous beaucoup de produit type Kinder et oeuf surprise ? Achetez-vous à l'aveugle sans connaître les saveurs que vous achetez ? J'aime bien cette comparaison avec le mot saveur. Une romance saveur lesbienne, c'est ce que j'aime. Et Je pense que les gens ont le droit de savoir ce qu'ils vont "consommer" et si le produit qu'il achète sera à leur goût quand ils devront y passer plusieurs heures de lecture sans que celle-ci soit indigeste.

Et puis... ne pas préciser que mon roman est lesbien pourrait m'amener des commentaires négatifs de la part de lecteurs surpris qui ne sont pas à l'aise de lire une scène érotique où deux femmes font l'amour. J'ai déjà vu des commentaires laissés avec de très mauvaises notes ou le lecteur soulignait simplement qu'il aurait préféré savoir que c'était un roman lesbien car rien ne le préciser sur la couverture. Là encore, nulle question d'homophobie. Je vois davantage cela comme un défaut de présentation du produit, car n'oublions pas qu'en maison d'édition, nos romans sont achetés et lus par des lecteurs qui en veulent pour leur argent.

6. Conclusion

Je n’ai qu’un regret, que je transforme en espoir. Qu’un jour, des hétérosexuels lisent de la littérature lesbienne, non pas dans l’espoir voyeur d’en apprendre plus sur les pratiques intimes entr’aperçues dans des pornos déformants, mais simplement pour l’histoire d’amour, de SF, de thriller ou de post-apocalyptique. Après tout, j’ai bien lu les deux auteurs précités et des centaines d’autres classiques ou moins dont les livres ne contenaient aucun couple ou aucune référence FF. Et là, enfin, les préférences sexuelles des personnages ne  conditionneront plus la lecture ou non d’un roman. Seules compteront la plume et la capacité à immerger la lectrice ou le lecteur dans l’histoire imaginée par l’autrice ou l’auteur. Qui sait, un jour peut-être...

Par Liv Land

7. Les Top 10 de la littérature lesbienne

Ci-dessous, je vous laisse découvrir les différents classements des meilleurs romans lesbiens qui ont été élus par les lecteurs, ou bien les classements des meilleures ventes de Homoromance Editions.

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