"The Lady in Red" - Une romance lesbienne pendant la 2e guerre mondiale
The Lady in Red est une romance où l’amour devient un combat durant l’une des périodes les plus sombres de l’Histoire… une Histoire que le monde moderne préfère oublier, nier ou instrumentaliser à des fins politiques. Veuillez lire attentivement l'avertissement ci-dessous avant de débuter votre lecture.
Résumé de l'ouvrage
Auschwitz, 1943. Eva Hoffmann, épouse d’un officier SS ambitieux, suit son mari dans l’un des camps les plus terrifiants du Troisième Reich. Elle pensait pouvoir détourner le regard, ignorer l’indicible, maintenir l’illusion d’un monde où elle ne serait qu’une épouse modèle. Mais la réalité la rattrape dès le premier jour lorsqu’elle croise le regard d’une prisonnière...
Juliet Blumstein se se fait plus d’illusions sur l’humanité. Détenue sur le camps de Auschwitz depuis quelques mois, elle survit comme elle le peut, consciente que son secret, s’il était découvert, la condamnerait immédiatement à être envoyée au front.
Mais lorsque la maîtresse de la maison du commandant Hoffmann l’arrache aux baraquements pour en faire sa domestique, un autre danger émerge, insidieux et inévitable : celui de l’attachement.
Un lien interdit prend forme entre la prisonnière et l’épouse du bourreau, à travers des regards échangés, des silences trop longs, des gestes qui défient l’ordre établi, Eva vacille. L’idéologie qu’elle a toujours suivie, les principes inculqués par son mari et par le Reich, tout s’effrite face à l’évidence : Juliet n’est pas seulement une prisonnière, elle est une femme, une survivante… et le seul être qui éveille en elle un sentiment qu’elle n'ose pas définir.
Mais comment aimer quand le monde entier l’interdit et que cet amour pourrait la conduire dans les chambres à gaz ?
Pour lire cette histoire :
AVERTISSEMENT AUX LECTEURS
Ce roman contient des scènes et des thématiques qui peuvent heurter la sensibilité des lecteurs, notamment :
- Des descriptions de violences physiques et psychologiques
- Des références aux camps de concentration et aux crimes du régime nazi
- Des situations de tension psychologique intense
- Une romance développée dans un contexte d’oppression et de danger constant
L’histoire aborde des sujets complexes et lourds, avec un souci de respect et de réalisme, tout en conservant une dimension romanesque.
À noter : Ce roman ne vise en aucun cas à minimiser ou à romantiser les événements tragiques de l’Holocauste. L’objectif est de raconter une histoire humaine dans un contexte historique précis, en mettant en avant la résilience, la survie et les émotions authentiques qui peuvent naître même dans les pires circonstances.
Si vous êtes sensible à ces thématiques, nous vous recommandons de lire ce livre en étant pleinement conscient(e) du poids de son contenu.
Merci de votre compréhension et de votre engagement dans cette lecture.
Extrait de l'ouvrage
Le camp.
Les structures massives faites de bois et de béton, s’étendaient à perte de vue, entourées de grillages barbelés et de miradors. De leur position, les soldats surveillaient la moindre activité. Les baraquements étaient alignés de façon géométrique et millimétré, de longs rectangles séparés par des allées boueuses où quelques silhouettes se déplaçaient, regroupées comme des moutons. De l’autre côté, plus loin, se dressaient plusieurs grandes cheminées rejetant une fumée noire et dense dans le ciel gris.
Eva sentit un frisson d’effroi la parcourir.
— Que brûlent-ils ?
Hans s’approcha derrière elle. Il glissa ses mains sur son ventre avec douceur.
— Rien qui ne t’intéresse, répondit-il simplement.
Elle détestait quand il faisait ça : éluder ses questions. Il changea rapidement de sujet :
— J’espère que tu tomberas bientôt enceinte, murmura-t-il contre son oreille. C’est important pour moi, tu le sais… mais aussi pour nous. Pour l’Allemagne.
Elle soupira sans détacher son regard de la fumée noire qui montait en volutes épaisses. Un goût amer lui revint à la gorge.
Bien sûr que c’était important… avoir des enfants, des enfants pour le Reich, des enfants aryens qui préserveraient la pureté de la race allemande, comme le martelait si bien le Führer, des enfants élevés dans l’idéologie du parti, forgés pour l’avenir glorieux promis par leurs dirigeants. Elle était une femme dans le rôle d’épouse d’un officier et se devait d’enfanter, de perpétuer la lignée. Elle sentit les doigts de Hans se resserrer légèrement, attendant une réaction de sa part, mais elle ne lui offrit rien.
Ni protestation ni approbation.
Il se redressa et expliqua :
— Tu vas pouvoir choisir tes domestiques parmi les prisonnières du camp. Il y a énormément de ménage à faire ici et je veux un bon repas pour ce soir. Autant régler cela immédiatement.
Eva inspira lentement, puis acquiesça d’un simple mouvement de tête. Elle savait qu’elle n’avait pas d’autre option et c’était déjà un moindre mal qu’elle puisse sélectionner les personnes qui resteraient chez eux.
Ils ressortirent, traversant l’allée boueuse qui séparait la demeure du camp et passèrent le portail menant aux baraquements.
Eva ne s’habituerait jamais à cet endroit ni à l’odeur persistante de brûlé.
Hans ouvrit la porte d’un block et, immédiatement, un soldat se précipita vers lui, se mettant au garde-à-vous d’un mouvement sec.
— Herr Hoffmann, prononça-t-il avec déférence.
Hans balaya d’un regard désintéressé l’intérieur de la zone de détention. L’exhalaison de sueur, de paille humide et de vêtements crasseux lui fit froncer le nez. Des dizaines de femmes travaillaient en silence. Certaines réparaient des uniformes militaires, leurs doigts glacés s’activant sur les coutures déchirées, tandis que d’autres s’acharnaient à cirer des bottes alignées le long d’un mur. Un groupe plus réduit était agenouillé près de grandes caisses de métal, triant des effets personnels confisqués. Des montres, des bagues, des objets de peu de valeur, mais accumulés en quantités monstrueuses.
Une prisonnière à l’air exténué portait un plateau d’étain contenant de la soupe aqueuse qu’elle distribuait à celles qui n’étaient pas en train de travailler.
Hans inspira profondément, puis se tourna vers le garde.
— Rassemblez les femmes dehors, commanda-t-il.
L’homme hocha la tête et aboya quelques ordres. Une vingtaine de détenues furent regroupées à l’extérieur, grelottant sous leurs haillons trop fins. Eva sentit l’air froid s’infiltrer sous son manteau rouge, mais elle n’eut pas l’impudeur de se lamenter. Devant elle, ces femmes n’avaient rien pour se protéger du vent, hormis leur propre peau. Leurs visages étaient creusés, leurs membres maigres, leurs doigts salis par le travail. Elles se serraient les unes contre les autres pour conserver un semblant de chaleur. Certaines avaient déjà des engelures visibles sur les mains, d’autres arboraient des ecchymoses, vestiges de coups dont elles n’avaient sans doute jamais osé se plaindre. Son attention se fixa sur les prisonnières et puis elle la vit : la femme aux yeux bleus, celle de ce matin même, celle qui avait défié l’interdit en soutenant son regard. Un battement sourd martela la poitrine d’Eva, mais elle se força à demeurer impassible.
— Fais ton choix, ordonna Hans en la voyant prendre son temps.
Elle savait ce que cela impliquait. En désignant deux détenues, elle en condamnait d’autres à rester dans ces baraquements glacés, à dormir sur des planches dures sans même l’assurance d’un repas correct. Mais son époux attendait et les soldats commençaient à s’impatienter.
Elle fit un pas en avant :
— Toi, interpella-t-elle en pointant la femme aux yeux bleus. Sais-tu cuisiner ?
Un bref silence s’étira avant que la prisonnière ne réponde, d’une voix rauque :
— Oui, Frau Hoffmann.
Eva hocha la tête, perturbée que ces femmes connaissent déjà son nom. Son regard glissa ensuite vers une autre plus âgée. Son dos courbé et ses traits tirés trahissaient une vie de labeur. Elle devait avoir dans les soixante ans, peut-être plus, difficile à dire avec la faim et l’épuisement marquant ces visages de façon prématurée.
— Et toi ? Sais-tu tenir une maison ?
Cette dernière leva des yeux ternes vers elle :
— Oui, Frau Hoffmann.
Eva hocha la tête et se tourna vers son époux :
— Mon choix est fait.