"Lucifer" le nouveau oneshot de Kyrian Malone

Pour cette sortie partenaire, nous vous proposons de découvrir le nouveau roman oneshot de Kyrian Malone, une romance dans l'univers de "Loving Clarke" et "Lilith" qui se concentre sur le passé et l'histoire personnelle de Regina Queen, l'une des héroïnes phares de l'auteure. "Lucifer" s'inscrit dans le même univers mais peut se lire indépendamment de la saga ou de la série.

Résumé : Tous les drames sont familiaux et Regina Queen en sait quelque chose. Des familles, elle en a deux, d’un côté des parents adoptifs, des humaines auxquelles sa véritable Mère l’a confié à sa renaissance sur Terre, et l’autre, sa famille Céleste... celle qui cherche à tout prix à la rayer de la Surface du globe et au-delà.
Gabriel, Uriel, Michel et tous ses Frères de la Milice ont pour mission de la retrouver et de l’éliminer. Ils seront prêts à tout pour venger leur Père, quitte à s'en prendre à celles qu'elle aime.
Après la mort de sa femme à New York, Regina Queen refait surface tout en gardant un œil protecteur sur sa belle-fille. Qui est-elle, d'où vient-elle ? Seule une femme le sait : Eve Grey. Elle est sa meilleure amie, sa plus belle histoire d'amour, celle pour qui elle traversera les mondes pour être à ses côtés.

​​​​​​​► Genre : Romance, fantastique, thriller
► Nombre de mots : 93.307

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Les tropes et les thèmes

• Premiers amours
• Amour interdit
• Triangle amoureux
• Retrouvailles 
• Conflit familial
• Rédemption 
• Sauvetage 
• Rébellion 
• Pouvoirs surnaturels 
• Amour immortel
• Prophéties et destinées

EXTRAIT - Découvrez ci-dessous les deux prologues de l'oeuvre

« Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre Père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il profère le mensonge, il parle de son propre fond ; car il est menteur et le Père du mensonge. »

Jean 8:44

Prologue 1

Quelque part, au-delà de tout temps et de tout espace

Le corps gisait dans la pièce, encore chaud.

C’était un homme vêtu d’une longue robe claire.

Ses grands yeux azur, rivés sur le plafond, reflétaient encore une étincelle de stupeur. Sa longue barbe blanche était maculée de son propre sang. Le liquide continuait de s’écouler de sa jugulaire.

Debout, deux femmes se tenaient face au cadavre, encore haletantes, vêtues de la même longue robe aux teintes claires.

L’une, plus jeune, de longs cheveux bruns, et de grands yeux noisette, tenait l’arme du crime dans une main, une longue dague forgée d’un métal bleu fluorescent. De l’hémoglobine s’égouttait en une petite flaque visqueuse sur le sol en marbre d’une pièce sans fenêtre, mais baignée de lumière.

Le lourd silence qui s’installait révélait la gravité de la situation, et la femme plus âgée, blessée au bras, s’empressa de récupérer l’arme des mains de sa fille :

— Va-t’en !

— Non ! Je ne te laisserai pas les affronter seule.

— Va-t’en Lucifer, tout ce qui arrive relève de ma responsabilité. Tes frères ne tarderont pas et je ne veux pas qu’ils pensent que tu es responsable de Sa mort.

— Peu importe ce qu’ils pensent, j’assumerai mes actes et je leur dirai que Père ne m’a pas laissé le choix et qu’il s’apprêtait à te tuer. Telle est la vérité.

— Peu leur importe la vérité. Ils ne te croiront pas. Ils savent que tu passais ton temps à t’opposer à Lui... Tu dois quitter l’Eden, définitivement, et ne plus y revenir...

— Mais... et toi ? s’inquiéta Lucifer.

— Je dois m’occuper de l’Eden, contenir les conflits, réparer le mal qui a été fait aux peuples des Mondes... Tout ceci est ma faute, ma Création que j’ai abandonnée, aveuglée par des sentiments qui m’ont rendue faible. Je te rejoindrai dès que je pourrai, mais je dois d’abord trouver un lieu où te mettre à l’abri.

Lucifer gardait le regard rivé dans celui de sa Mère. Elle savait cette demande non négociable autant que ses heures étaient désormais comptées sur l’Eden. Elle prit sa mère dans ses bras et recula avant que toutes les deux disparaissent de la pièce.

~

Prologue 2

Salem, Massachusetts, années 80

Hôpital Clayford

Il était deux heures trente du matin.

Depuis plusieurs minutes, des pleurs résonnaient dans les couloirs déserts du service pédiatrie de l’hôpital de Salem.

Dans ce même couloir, des éclairs comparables à des filaments électriques bleus jaillissaient dans des grésillements.

En poussant la porte de la chapelle de la bâtisse, on pouvait apercevoir une femme assise sur un banc face à une grande croix chrétienne derrière laquelle des vitraux colorés représentaient la Cène, dernier repas pris par Jésus Christ avec ses apôtres.

Ayden Queen n’avait jamais été croyante... enfin, pas totalement. Elle ne s’était pas fait baptiser, n’était jamais allée dans une Église. Sans pour autant être agnostique, elle croyait en quelque chose de plus grand, quelque chose qui dépassait l’être humain, une force, une énergie plus intelligente, bienveillante, capable d’intervenir ici-bas... Et si Ayden n’avait jamais été en mesure de lui donner un nom, elle priait aujourd’hui ce Dieu de la miséricorde. Elle s’adressait à Lui pour sauver sa femme Taylor, actuellement dans le coma après une complication lors de l’accouchement de leur fille Regina, restée en soin intensif depuis sa naissance la veille.

Ses yeux rougis de larmes, elle était prête à tout donner, tout sacrifier pour que vive la femme de sa vie, mais aussi cette petite fille qu’elles avaient tant désirée.

Un sursaut l’arracha de son état second, quand une femme noire s’installa près d’elle. Elle ne l’avait pas entendu entrer.

— Vous croyez en Dieu, mademoiselle ? demanda cette dernière d’une voix rauque marquée d’un vécu évident.

Ayden ne sut quoi répondre sur l’instant hormis :

— Je l’ignore… mais si je suis ici à le prier, c’est qu’une part de moi a envie d’y croire…

La femme lui tendit un mouchoir qu’Ayden saisit pour sécher ses yeux et ses joues.

— Et s’il existait, reprit cette dernière, s’il était là, à vous écouter, prêt à exaucer votre souhait le plus cher, quel serait ce souhait ?

Ayden avait du mal à croire qu’elle ait une telle discussion avec d’une inconnue en beau milieu de la nuit. Mais tout ce qui lui arrivait depuis la veille était si douloureux que plus rien n’avait de sens ni d’importance.

— Je... je lui demanderai d’épargner ma femme et de permettre à ma fille de vivre.

La femme afficha un air sincèrement peiné en comprenant les raisons des prières de l’inconnue. Elle savait que sa femme était entre la vie et la mort, mais pire que tout, elle savait aussi que l’enfant ne survivrait pas… sauf si…

— Si je vous disais que je suis Dieu... Si je vous disais que je peux vous offrir ce que vous souhaitez, seriez-vous prête à me rendre un service en retour et à jurer de garder ce secret que vous détiendrez ?

Ayden se redressa d’un air confus... Si Dieu était cette femme noire d’une gentillesse rare, qu’avait-elle à perdre ? Peu importait que sa fatigue, sa confusion ou son désespoir lui jouent des tours, ou qu’elle fût en train de rêver, si désespérée que son esprit lui envoyait l’illusion d’une issue possible au drame qui la frappait. Si Dieu était réellement cette femme assise près d’elle, il n’y avait qu’une réponse à formuler :

— Quoi que vous me demandiez, je suis prête à tout pour sauver ma femme et ma fille, madame, dit Ayden avec certitude.

Un court silence s’en suivit durant lequel la femme ferma les yeux un bref instant. Puis elle les rouvrit sur Ayden alors que l’horloge affichait précisément trois heures du matin.

— Dès demain, reprit-elle, votre femme se réveillera en parfaite santé et on vous annoncera que votre fille est sortie d’affaire. Vous aurez un devoir envers cette enfant, celui de la protéger. Et dans les jours, suivant sa 19^e année, je reviendrai...

Une confusion sans borne se refléta dans les yeux couleur noisette d’Ayden Queen :

— Que voulez-vous dire ?

— À partir d’aujourd’hui, cette enfant n’est plus seulement la vôtre, elle est aussi la mienne et je le lui dirai en personne quand je reviendrai... Acceptez-vous cet accord, madame Queen ? La vie de votre femme contre la protection de cette enfant ?

Ayden n’était même plus sûre de comprendre ni que cette conversation fût bien réelle. Peu lui importait. La vie de sa femme valait tous les sacrifices du monde… et dix-neuf années, cela semblait si loin.

— Je ferai ce que vous voulez, mais sauver Taylor, je vous en prie.

Un léger sourire se dessina sur les lèvres de son interlocutrice et elle répondit :

— Elle se réveillera demain, vous pouvez retourner en maternité et demander à voir la petite Regina...

La dame s’éloigna vers les portes de la chapelle, mais Ayden l’interpella :

— Attendez !

La femme se tourna et Ayden demanda :

— Pourquoi sa 19^e année ?

— Votre famille aura besoin de moi.

Elle quitta la chapelle sans un mot de plus, Ayden Queen encore secouée par cette rencontre irréelle... Elle voulut sortir dans le couloir pour la remercier, mais la silhouette avait déjà disparu.