Le rêve de Marla, roman lesbien feel-good lesbien spécial Saint-Valentin

Avis de HDF

Tout d’abord Il y a Marla…
Marla rêve… Un rêve magique.
Marla croit en ses rêves et lorsque le rêve rencontre la réalité tout n’est plus si simple.
Marcia Gary est sortie de sa zone de confort pour nous signer une romance parfaite. Les personnages sont vrais, les sentiments marqués. J’ai dévoré ce livre que j’ai trouvé d’une grande fraicheur.
Je n’aime jamais en dire trop sur mes retours pour ne jamais spoiler. Je vous incite juste à venir ouvrir ce roman lesbien feel-good qui fera sans aucun doute battre votre cœur. Le mien en tous les cas, en a été tout retourné. C’est le genre de roman de chevet qui est à lire et à relire.

« J’arrive à la porte, l’ouvre, découvre une grande pièce remplie de ce qui s’apparente à des objets de torture, chromes rutilants et odeur de désinfectant compris. Quelques personnes s’y trouvent, l’un sur un vélo, un second sur une espèce de surf futuriste, mais pas de Rose.

Mon esprit ne fait qu’un tour : tu as halluciné, elle n’est pas ici, tu divaguais à cause de la douleur, tu étais en plein délire ma pauvre fille, ta Rose n’a jamais existé ! Quand tout à coup, elle passe son beau visage de l’encadrement, vers l’entrée, vers la lumière, là où la baie vitrée rend ses contours comme iridescents, surnaturels.

Faut que j’aille me reposer moi, je plane complètement. La souffrance ? Le bonheur ?

— Vous me rejoignez à l’accueil ? lance-t-elle.

J’avance, le pilote automatique enclenché et pointé droit sur elle. Je ne sais toujours pas ce que je dois faire, mais mes pas s’enchaînent, l’un après l’autre, vers cette fin trop rapide, ce départ tant redouté.

Une fois arrivée devant le bureau, je la dévisage. Elle se tient debout derrière, légèrement penchée sur sa secrétaire, ou sur son agenda, peut-être. Elle doit me parler, mais je n’entends plus rien. Elle me propose un rendez-vous, sûrement.

Et si elle sortait déjà avec son employée ? Elle est jolie, elle aussi, après tout. Et si elle était mariée, je n’ai même pas eu le temps de regarder son annulaire, en plus aujourd’hui, cela ne veut plus rien dire, on peut être avec quelqu’un depuis vingt ans sans porter d’alliance. Mais qu’est-ce que je dis, elle ne peut pas être en couple depuis vingt ans, elle a quoi, trente, comme moi ?

— Mada… euh, mademoiselle ? Vous allez bien ?

— Je… oui… je…

Le flottement étrange me libère soudain. La pièce reprend ses couleurs, ses sons, son odeur. La secrétaire semble être une minuscule souris cachée dans le bois du comptoir d’accueil, elle est inexistante, ridicule, elle n’est rien.

Une force s’empare de moi et de mon destin :

— Je suis désolée de vous dire cela comme ça, de but en blanc, mais… Vous et moi nous allons passer le reste de notre vie ensemble, je le sais. C’est fou, et pardon de vous lancer ça sans prévenir, mais c’est ainsi.

La bouche de Rose s’ouvre en O, je vois toutes ses jolies dents bien alignées et sa petite langue qui s’écrase au fond.

— Je prendrais rendez-vous dans un autre cabinet de kiné pour le suivi, bien sûr, et je vais vous payer la consultation d’aujourd’hui. Merci encore pour le « sauvetage » et à bientôt, j’en suis sûre.

Ma carte bleue ainsi que ma carte vitale s’extirpent de ma poche arrière, passent dans les mains de la secrétaire puis reviennent en ma possession, tout cela sans qu’aucun son ni aucune parole ne soient échangés.

Avec un sourire sincère, bien que las, je ressors du cabinet, non sans jeter un dernier coup d’œil en arrière, en direction de Rose.

Elle n’a toujours pas esquissé le moindre mouvement.

Elle reste là, campée derrière le bureau, belle, médusée sûrement, mais rayonnante, et si… réelle. »