7 (très bonnes) raisons d'éviter un contrat d'édition
Les maisons d'édition (ME) à éviter sont nombreuses et tous les auteurs auront leurs ME fétiches et celles qu'ils déconseillent. Ecouter les avis des auteurs est une chose, se faire sa propre opinion en est une autre, et la première des règles à suivre pour éviter une "mauvaise maison d'édition" est de lire attentivement le contrat qu'elle vous propose.
Bien que certaines maisons d'édition soient sérieuses et offrent des opportunités avantageuses, d'autres peuvent s'avérer moins scrupuleuses. Entre clauses abusives, promesses non tenues et rêves brisés, s'engager avec une maison d'édition nécessite une réflexion approfondie et une excellente compréhension des clauses inscrites ! Dans cet article, nous explorerons sept très bonnes raisons pour lesquelles il pourrait être judicieux d'éviter de signer un contrat d'édition, afin de protéger à la fois votre travail et votre bien-être en tant qu'écrivain.
Cet article ne fera pas suite à celui d'Alexandra Mac Kargan sur les 6 astuces pour reconnaître un bon contrat d'édition, je vais vous donner ici des astuces pour reconnaître les contrats que j'estime mauvais. C'est donc un jugement très personnel basé sur ma propre expérience d'auteure, parce que c'est tout de même plus facile d'avoir une opinion quand on a soit même cherché à se publier et qu'on est tombé sur des contrats renversants ou totalement abusifs.
Alors comment reconnaître une maison d'édition à éviter ?
- Pourquoi faut-il lire un contrat d’édition en détail ?
- Un auteur autoédité est-il plus libre ?
- Les maisons d'édition qui vous offrent moins de 20% de redevances en numérique
- Celles qui vous offrent moins de 8% de redevances en papier...
- Celles qui vous demandent de changer les 3/4 du contenu de votre livre
- Celles qui ne s'occupent plus de ses auteurs
- Celles qui ne payent pas
- Pourquoi les droits d’auteur doivent être versés régulièrement ?
- Celles qui mentent
- Celles qui vous imposent une clause d'exclusivité sur toutes vos oeuvres
- Celles qui vous proposent (accrochez-vous bien) d'auto-financer votre ouvrage
- Celles qui réalisent des couvertures "maison" absolument horribles
- Celles qui ne font pas de format papier
- Comment trouver une maison d'édition sérieuse ?
- Signer un contrat d’édition : un choix, pas une obligation
- FAQ - Contrats d’édition : ce qu’il faut savoir avant de signer
- Quelle est la différence entre un contrat à compte d’éditeur et un contrat à compte d’auteur ?
- Peut-on négocier un contrat d’édition, même quand on débute ?
- Comment savoir si un éditeur est fiable ?
- Est-ce grave de céder les droits d’un livre pour 10 / 15 / 20 ans ?
- Que faire si je découvre que mon éditeur ne me verse pas mes droits ?
- Puis-je me rétracter après avoir signé un contrat d’édition ?
1. Pourquoi faut-il lire un contrat d’édition en détail ?
Avant même de discuter avec un éditeur, il est essentiel de comprendre la structure d’un contrat d’édition. Un contrat mal rédigé ou déséquilibré peut compromettre vos droits d’auteur, bloquer vos projets futurs ou vous lier à une maison qui ne travaille pas activement à votre succès. Les clauses à observer de près : exclusivité, durée de cession des droits, redevances, modes de diffusion, obligations réciproques. En cas de doute, il est toujours conseillé de faire relire le contrat par un professionnel du droit ou un·e auteur·e expérimenté·e.
2. Un auteur autoédité est-il plus libre ?
L’autoédition permet un contrôle total : sur la couverture, le prix, le marketing et la ligne éditoriale.
Attention : cela ne signifie pas que tout est facile au contraire : vous devenez éditeur de vous-même et donc vous devrez apprendre le métier à fond pour pouvoir réussir. Vous pouvez consulter notre article : les 10 métiers de l'éditeur, cela vous permettra de vous faire une idée des taches qui vous attendent.
3. Les maisons d'édition qui vous offrent moins de 20% de redevances en numérique
Sans déconner ! Nous sommes à l'ère du numérique. Les éditeurs qui vous offrent moins de 20% sur un produit qui ne coûte théoriquement rien, laissez tomber.
Le numérique implique :
- 0 gestion de stock
- 0 investissement en terme de livre papier
Les éditeurs d'envergures et les plus généreux vous donneront entre 30% et 40%. (J'ai même entendu parler de 50% chez certaines grosses maisons américaines).
Alors oui, 20% c'est le minimum en sachant que l'éditeur aura besoin d'amortir ses frais de :
- Correction
- Publicité
- Couverture
- Gestion admnistrative, etc...
Et encore, ça c'est pour ceux qui payent leurs correcteurs, qui vous font de la pub, et ne lésinent pas sur la qualité des visuels ou les stratégies marketing. (cf. voir l'article sur les 10 métiers d'un éditeur)
4. Celles qui vous offrent moins de 8% de redevances en papier...
Je ne vais pas épiloguer sur ce chiffre. Le pire qu'on m'ait proposé était 4%, une ME assez connue d'ailleurs, en espérant qu'elle ait revu ses chiffres à la hausse à moins qu'elle ait fossilisé ses contrats et tout ce qui va avec !
5. Celles qui vous demandent de changer les 3/4 du contenu de votre livre
Là encore, c'est du vécu. Si un éditeur exige que vous changiez l'essence de votre oeuvre :
- En modifiant les prénoms des personnages (ex. en les "francisant".)
- En changeant le pays de l'action (ex. Paris au lieu de Miami)
- En boycottant par la même occasion le pays d'où sont originaires vos personnages (ex. il faut à tout prix qu'ils soient français..)
- En modifiant chacune de vos phrases au point de changer votre griffe artistique...
Lisez bien le contrat avant de prendre la moindre décision.
6. Celles qui ne s'occupent plus de ses auteurs
L'éditeur absent est votre pire ennemi. Vous avez signé, vous avez publié il y a moins de trois mois et vous n'avez plus de nouvelle ? Votre éditeur ne vous offre aucune opportunité d'échanger avec un membre de l'équipe ? De vous adresser à vos lecteurs ? Dites-vous bien que si c'est le cas, votre roman est déjà tombé dans les oubliettes !
Les salons, les campagnes publicitaires, promotionnelles, cet éditeur n'en a que faire, il est juste là pour agrandir son catalogue et n'a pas véritablement la passion du livre, de l'édition pour agir comme un éditeur doit agir, c'est-à-dire un tant soit peu comme un agent qui vous représente et s'efforce - au moins les premières années - à mettre votre ouvrage en avant à travers diverses promotions, réductions de prix, etc...
7. Celles qui ne payent pas
Oui ça existe, des ME qui ne payent pas : ni leur correcteur/illustrateur ni leurs auteurs. Renseignez-vous auprès des auteurs publiés et n'hésitez pas à le traîner en cour si vous ne touchez pas vos droits d'auteurs.
L'édition est tout de même affaire de professionnels. Et par là, je n'entends pas seulement le fait d'avoir des diplômes (on peut apprendre un métier et faire de son mieux pour être à la hauteur du travail exigé) mais d'être passionné, impliqué, rigoureux avec un travail perpétuel fait de remises en question des stratégies, quel que soit le domaine éditorial.
8. Pourquoi les droits d’auteur doivent être versés régulièrement ?
Un éditeur fiable propose un échéancier de paiement (souvent semestriel ou annuel), et transmet un relevé détaillé des ventes. Si vous ne recevez rien, cela cache souvent un souci de gestion ou un manque de transparence. Demandez toujours un aperçu clair du mode de calcul et des délais de règlement. N’ayez pas peur d’aborder le sujet : vos revenus sont le fruit de votre travail.
9. Celles qui mentent
Les éditeurs qui se plaignent que l'édition LGBT ne rapportent pas, qu'ils ne peuvent pas vous octroyer plus d'un certain pourcentage parce que (supposément) ils vont déjà investir beaucoup de temps dans votre projet d'édition, se sacrifiant eux-mêmes pour rendre la littérature LGBT plus visible... Méfiez-vous! J'en ai connu, ces personnes ont fini par mettre la clef sous la porte en repartant avec les redevances des auteurs à qui ils prétendaient que leur bouquin ne se vendaient pas. Même si l'édition LGBT est en plein essor, renseignez-vous auprès de plusieurs auteurs publiés avant de signer quoi que ce soit.
10. Celles qui vous imposent une clause d'exclusivité sur toutes vos oeuvres
Une clause légale mais qui me semble totalement abusive est celle d'un contrat d'exclusivité sur votre entièreté intellectuelle. En bref, votre imaginaire devient la propriété de l'éditeur. Vous ne pourrez donc ni vous auto-publier ni proposer vos oeuvres à d'autres éditeurs qui pourraient vous proposer de meilleures redevances, une meilleure visibilité, un meilleur traitement de votre manuscrit. Vous serez pieds et poings liés, marié à des gens que vous ne connaissez pas et qui aurons le contrôle sur toutes vos créations. Un seul conseil dans ce cas-ci : négociez pour faire supprimer cette clause. Si non négociable, allez voir ailleurs.
11. Celles qui vous proposent (accrochez-vous bien) d'auto-financer votre ouvrage
Dites-vous bien une chose : si on vous demande de payer quoi que ce soit : c'est vous le client !
C'est un comble, n'est-ce pas ? Une maison d'édition sérieuse et professionnelle se doit d'investir dans vos œuvres, pas de vous demander de mettre la main à la poche en sachant que ce sera votre famille et vos amis qui paieront !
Ce modèle, souvent qualifié de "vanité d'édition", profite clairement plus à l'éditeur qu'à l'auteur. Non seulement cela dénote un manque de confiance dans le potentiel commercial de votre livre, mais cela vous place dans une position délicate, où vous devez assumer tous les risques financiers. Méfiez-vous des éditeurs qui suggèrent ou exigent une contribution financière de votre part : votre talent mérite un investissement, pas une facture.
Si cette partie vous intéresse davantage, je vous invite à lire notre article complet sur le sujet des lever de fond et de l'auto-financement : L'arnaque de la levée de fond et du crowdfunding en maison d'édition
12. Celles qui réalisent des couvertures "maison" absolument horribles
Par pitié, ne vendez pas votre âme... pardon... votre livre, et à n'importe qui sous, prétexte d'être édité. Une couverture c'est l'image de votre livre. Même si l'adage dit de ne pas se fier aux apparences ou de ne pas juger un livre sur sa couverture, c'est ce que feront 90% des gens ! Si la maison d'édition réalise une couverture horrible, votre ouvrage ne se vendra pas ! Pas parce qu'il est mauvais, mais parce que le marché est inondé de publications !
Voici quelques raisons pour lesquelles une mauvaise couverture "maison" peut être néfaste pour votre œuvre :
- Première impression cruciale : Dans une librairie ou sur une plateforme en ligne, la couverture est la première introduction à votre histoire. Une couverture mal conçue ou amateur donne l'impression que le contenu est du même acabit, que l'ouvrage n'a pas bénéficié du soin et de la rigueur professionnels.
- Représentation de l'auteur : Tout comme l'œuvre elle-même, la couverture est une extension de l'auteur. Une couverture de mauvaise qualité pourrait laisser penser que l'auteur est moins sérieux ou professionnel dans sa démarche.
- Concurrence sur le marché : Avec le nombre incalculable de livres publiés chaque semaine (surtout dans la romance), la concurrence est rude. Une couverture bien conçue permet de se démarquer et d'attirer l'attention, tandis qu'une couverture amateur noiera votre œuvre dans la masse.
- La cohérence avec le contenu : Une couverture doit refléter l'essence du livre. Si elle est incohérente avec le ton, le genre ou le sujet, les lecteurs pourraient se sentir trompés ou déçus.
- Les ventes : Une couverture attrayante peut inciter à l'achat. À l'inverse, une couverture mal réalisée peut dissuader un potentiel acheteur, impactant directement les ventes de l'ouvrage.
- Crédibilité de l'éditeur : Une maison d'édition qui néglige la couverture est clairement moins crédible aux yeux des lecteurs, auteurs et même des distributeurs. Cela soulève des questions sur le reste des services offerts par l'éditeur.
13. Celles qui ne font pas de format papier
L'édition exclusivement numérique a certes gagné du terrain ces dernières années, mais le format papier demeure un pilier incontournable dans l'univers littéraire. Opter pour un éditeur qui ne propose pas de version imprimée présente plusieurs enjeux :
- Visibilité réduite : L'absence de format papier signifie une présence nulle dans les librairies, ces espaces où bon nombre de lecteurs découvrent encore leurs prochaines lectures. Une vitrine en librairie est une chance pour un auteur d'atteindre un public qui ne fréquente pas nécessairement les plateformes numériques.
- Limitation des opportunités promotionnelles : Les salons du livre, foires et festivals littéraires sont des événements majeurs où les auteurs peuvent rencontrer leurs lecteurs, échanger, dédicacer leurs ouvrages et gagner en notoriété. Sans version papier, votre présence en tant qu'auteur y est quasiment nulle, vous privant d'opportunités d'interactions directes et de ventes.
- Perception de professionnalisme : Pour beaucoup, la concrétisation d'un ouvrage en version imprimée est un gage de sérieux et de professionnalisme de la part d'une maison d'édition. Cela peut influencer la manière dont le grand public, mais aussi d'autres professionnels du secteur, perçoivent votre travail.
- Expérience de lecture : Beaucoup de lecteurs, malgré l'ère numérique, restent attachés à l'expérience tactile et sensorielle de la lecture d'un livre papier. Ne proposer qu'un format numérique peut donc exclure une partie non négligeable de votre public potentiel.
- Investissement de l'éditeur : L'absence d'édition papier peut aussi soulever des questions sur l'investissement et la confiance que l'éditeur place en votre œuvre. La production d'un livre physique requiert certes un investissement financier, mais c'est aussi une preuve tangible de la foi de l'éditeur en la qualité et le potentiel de votre travail.
Et vous vous demandez maintenant :
14. Comment trouver une maison d'édition sérieuse ?
En réalité, il faudrait dédier un autre article assez volumineux pour répondre à cette question (et j'ajoute ça à mon agenda), dans l'attente je vous propose de découvrir en quelques points clefs une méthode qui a fait ses preuves.
La quête d'une maison d'édition sérieuse peut sembler ardue, mais avec les bons outils et une approche méthodique, vous pouvez identifier des partenaires potentiels qui valorisent votre travail autant que vous. Voici quelques stratégies clés pour orienter votre recherche :
1. Recherche approfondie : Commencez par une recherche en ligne approfondie. Visitez les sites web des maisons d'édition - par exemple de vos auteurs favoris - pour comprendre leur catalogue, leur histoire, et leur philosophie d'édition. Une maison d'édition qui aligne ses publications avec vos valeurs et le genre de votre œuvre est souvent un bon signe.
2. Réseau d'auteurs : Le bouche-à-oreille est un outil puissant. Rejoignez des associations d'auteurs, des groupes sur les réseaux sociaux ou des forums dédiés à l'écriture et à l'édition. Les expériences partagées par d'autres auteurs peuvent vous fournir des insights précieux sur les pratiques des maisons d'édition.
3. Salons du livre et événements littéraires : Participer à des salons du livre, des ateliers, et d'autres événements littéraires est une excellente façon de rencontrer des éditeurs, de discuter directement avec leur équipe, et d'obtenir une impression directe de leur engagement envers leurs auteurs.
4. Analyse des contrats d'édition : Si vous avez la possibilité de consulter des contrats d'édition, observez les clauses attentivement. Un contrat équitable et transparent est un bon indicateur d'une maison d'édition sérieuse. N'hésitez pas à demander des clarifications ou l'avis d'un professionnel si certaines clauses vous semblent obscures.
5. Attention aux signaux d'alerte : Méfiez-vous des éditeurs qui demandent des frais de soumission ou qui semblent trop pressés de signer un contrat sans une évaluation adéquate de votre manuscrit. Un éditeur sérieux investira le temps nécessaire pour évaluer votre œuvre et discuter des conditions de publication.
6. Suivi des nouvelles publications : Gardez un œil sur les livres récemment publiés dans votre domaine. Les auteurs sont souvent ouverts à partager leur expérience d'édition, et cela peut vous donner une bonne idée des éditeurs qui ont une réelle passion pour leur métier.
7. Consultez des guides et des ressources : De nombreux guides et ressources sont disponibles pour aider les auteurs à naviguer dans l'industrie de l'édition. Ces outils peuvent offrir des conseils pratiques, des listes d'éditeurs recommandés, et des avertissements sur ceux à éviter.
Je pense avoir fait le tour des points principaux. Si le sujet vous intéresse, n'hésitez pas à lire les articles suivants :
- Les 10 métiers de l'éditeur qui travaille (bien) pour vous
- Les 6 points pour reconnaître un bon contrat d'édition
- Pourquoi refuser de publier son manuscrit (en solo) après un refus chez un éditeur ?
- L'arnaque de la levée de fond et du crowdfunding en maison d'édition
15. Signer un contrat d’édition : un choix, pas une obligation
Trop d’auteur·es pensent que la publication traditionnelle est une validation absolue. Pourtant, ce modèle n’est pas toujours le plus valorisant. Certains contrats vous enferment, réduisent vos droits et nuisent à votre carrière sur le long terme. Savoir dire non, c’est parfois se protéger et s’ouvrir à de meilleures opportunités.
16. FAQ - Contrats d’édition : ce qu’il faut savoir avant de signer
16.1. Quelle est la différence entre un contrat à compte d’éditeur et un contrat à compte d’auteur ?
Un contrat à compte d’éditeur signifie que l’éditeur prend en charge tous les frais liés à la publication (correction, maquette, couverture, impression, diffusion, promotion). L’auteur ne paie rien, et perçoit des droits d’auteur sur les ventes (en général entre 8 % et 12 % en papier, 20 % à 40 % en numérique).
Un contrat à compte d’auteur, à l’inverse, demande à l’auteur de financer tout ou partie de la publication. Ce modèle, souvent associé à de la “vanity publishing”, est à éviter si vous souhaitez une reconnaissance professionnelle et une vraie diffusion.
Voir aussi notre article, sur les levées de fonds et les compte d'auteur déguisé
16.2. Peut-on négocier un contrat d’édition, même quand on débute ?
Oui, et vous devriez. Un contrat est un accord entre deux parties. Vous avez donc le droit de proposer des modifications, de poser des questions sur les clauses, ou de refuser celles qui vous semblent abusives. Il est notamment courant de négocier :
- Le taux de redevance ;
- La durée de cession des droits (évitez les clauses “à vie”) ;
- La territorialité (ne cédez pas les droits monde si seule la France est visée) ;
- La clause d’exclusivité (à restreindre à un seul livre ou une période limitée).
16.3. Comment savoir si un éditeur est fiable ?
Voici quelques indicateurs concrets :
- Il ne vous demande aucune somme d’argent pour publier.
- Il propose un contrat clair et équilibré, sans jargon abusif.
- Il a un catalogue cohérent, avec des ouvrages similaires au vôtre.
- Il paie ses auteur·rices dans les délais, avec des relevés précis.
- Il assure une présence en librairie ou sur les plateformes majeures.
- Ses livres ont des couvertures professionnelles et une correction sérieuse.
Faites toujours une enquête en ligne (avis, forums, réseaux sociaux) et n’hésitez pas à contacter les auteur·rices publiés par cette maison.
16.4. Est-ce grave de céder les droits d’un livre pour 10 / 15 / 20 ans ?
Céder ses droits n’est pas “grave” en soi, mais cela doit s’accompagner de garanties : promotion active, exploitation sur plusieurs supports (papier, numérique, etc..). En revanche, si l’éditeur ne fait rien et bloque votre manuscrit pendant une décennie, cela devient un gâchis de potentiel.
Préférez une durée de cession entre 10 à 15 ans, renouvelable si l’ouvrage continue à être exploité activement.
Pensez aussi qu'une fois vos droits récupérés, relancer votre ouvrage sera quasi-impossible et vous ne bénéficierez plus de la notoriété de l'éditeur.
16.5. Que faire si je découvre que mon éditeur ne me verse pas mes droits ?
Voici les étapes à suivre :
- Relisez votre contrat pour vérifier les délais de paiement - et éventuellement le montant minimum de paiement
- Envoyez une relance écrite (email ou courrier recommandé).
- Si pas de réponse, contactez les autres auteur·rices de la maison.
- Faites appel à une association d’auteur·rices (ex. : La Charte, SCAM, SGDL).
- Envisagez une procédure légale si la somme due est importante.
Un éditeur qui ne paie pas est en tort, et vous avez des recours juridiques.
16.6. Puis-je me rétracter après avoir signé un contrat d’édition ?
Tout dépend du contrat. En droit français, un contrat d’édition peut être résilié si l’éditeur ne respecte pas ses obligations, notamment s’il n’exploite pas l’œuvre (article L132-17 du Code de la propriété intellectuelle). Cela nécessite souvent une mise en demeure et des preuves concrètes. Il est donc crucial de garder une trace de tous les échanges.
En amont, vous pouvez aussi négocier un droit de rétractation (ex. : sous 15 jours) avant la signature.

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Elle n'est pas exhaustive et d'autres petites maisons ont vu le jour entre temps.