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Un collectif d’écriture, comment ça fonctionne ?

| Le Jardin de Sappho | Les conseils d'écriture

Un collectif d’écriture lesbien, comment ça fonctionne ?

À l’occasion de la parution D’épines et de roses, il nous a paru intéressant de préciser ce qu’était un collectif d’écriture, notre collectif d’écriture, pour être précis, car chacun possède ses propres caractéristiques.

Lors de la parution de nos premiers romans, nous avons reçu beaucoup de MP nous posant des questions sur notre fonctionnement. Nous reprenons ici-bas les plus courantes que nous avons reçues.

1. Introduction

Avant d’aller plus loin, nous tenons quand même à apporter certaines précisions :

Un collectif d’écriture ne doit pas être confondu avec un atelier d’écriture. Ce dernier terme s’applique surtout sur une expérimentation en live du type classe de maître, destiné à produire un texte individuel ou collectif.

Ce n’est pas non plus une mise en commun de livres individuels permettant de les labelliser sous un nom collectif de plume.

Ce n’est pas non plus « un partage des tâches » comme cela existe dans l’écriture scénaristique au cinéma ou à la télévision.

Nous, sommes plusieurs auteurs écrivant en commun un livre.

2. Comment votre projet a-t-il débuté ?

Comme souvent, presque par hasard, à cause des aléas de la vie.

Nous partageons l’intérêt du lesbianisme. Soit parce que certaines d’entre nous en ont fait leur choix de vie, ou parce que nous éprouvons à son égard une grande affection.

À une exception près, nous avons choisi d’intégrer des histoires lesbiennes dans un contexte historique. Nous avons remarqué que c’est un genre où il existe peu d’offres, et l’Histoire est une passion pour l’un d’entre nous et le métier pour une autre qui est professeure d’histoire-géo-EMC.

3. Combien êtes-vous ?

Le nombre total importe peu, mais nous précisons que nos romans sont souvent écrits à six ou huit mains. Les nouvelles érotiques que nous avons proposées sont généralement produites individuellement ou par un couple lesbien.

4. Comment votre collectif fonctionne-t-il ?

Écrire est une activité essentiellement solitaire. Mais, même dans ce cas, elle est « polyphonique » car plusieurs voix interviennent.

Chez nous, il s’agit réellement de voix distinctes.

Au début, chacun propose une idée de roman dans un contexte historique.

Parmi toutes les idées, une est retenue. Souvent parce que le thème est assez riche et que l’époque choisie permet de se documenter facilement. Nonobstant le plaisir que nous en aurions, nous nous voyons mal nous engager dans une romance lesbienne au temps des Vikings…

L’auteure (ou l’auteur) de ce thème est alors invitée à le développer dans un canevas plus complet et imaginer les personnages principaux.

Par le biais « d’allers-retours » les autres membres proposent de compléter cette trame par le jeu de la question : « et si ? ». Il peut leur arriver également de compléter la galerie des personnages.

Lorsque le plan est assez détaillé et que le découpage en chapitres a été finalisé, arrive alors le moment de la rédaction finale. Celle-ci est confiée à une seule personne. Aucune lectrice, aucun lecteur, digne de ce nom ne supporterait que le style, qui est une émanation éminemment personnelle, change à chaque chapitre.

Une fois qu’un ou deux chapitres sont ainsi écrits, recommencent les « allers-retours » pour valider et amender le récit et les dialogues. Une première vérification permet d’éviter le plus possible les erreurs de style du type répétition lexicale ou emploi de verbes faibles.

Le roman est alors finalisé et édité.

5. Quelles sont les forces et les faiblesses d’un collectif ?

C’est enfoncer une porte ouverte de dire que « plusieurs têtes valent mieux qu’une ».

Chacune et chacun a sa personnalité qui lui permet d’appréhender une idée de façon différente et complémentaire de celle des autres. Souvent, cela enrichit la trame de l’ouvrage.

Ainsi, pour D’épines et de roses, le récit aurait été moins dense et moins étoffé que la trame originale l’aurait supposé. C’est un peu réducteur de parler de chiffres pour une œuvre littéraire, mais sans doute que l’idée originale aurait à peine suffi pour les deux tiers du roman proposé.

Les faiblesses ?

Peut-être que le mot est excessif, mais on peut parler de difficultés organisationnelles pour faire vivre un projet. Pour diverses raisons nous ne nous rencontrons jamais « dans la vraie vie ». Le tout se fait par échange en messagerie électronique. C’est quelquefois lourd à mettre en œuvre. Concrètement, il nous est arrivé de « planter » Word car les commentaires d’un texte étaient trop nombreux. C’est pourtant l’unique solution pour transmettre nos notes.

En outre, nous devons être très vigilants à ne pas commettre d’incohérences dans le récit. Cela nous est déjà arrivé, quand deux membres du collectif font vivre leurs personnages à leur façon.

6. Y a-t-il quand même un ou une chef(fe) dans votre collectif ?

Un collectif d’écriture c’est un espace de création, un groupe de travail.

Comme tel, il est soumis à des comportements individuels qui ont été catégorisés par ce qu’on appelle « la psychologie sociale » ou « la psychosociologie ». Parmi ces catégories on relève celle du « leader ». Le leader est celui qui recentre les débats, relance une activité déprimée, mais, fait également des choix. Voir : Les comportements au travail.

Alors oui, il existe chez nous une personne telle. Sans son existence, « Le Jardin de Sappho » ne serait pas.

En outre, c’est sur celui-ci que reposent tous les aspects « administratifs ».

Voilà quelles sont les principales questions qu’on nous a déjà posées. Naturellement, ici ou sur Facebook, nous nous ferons un plaisir d’essayer de répondre à celles que vous auriez encore.

Une dernière petite précision. Notre but en écrivant est principalement de nous faire plaisir, et surtout, de vous faire plaisir. Nous en venons donc à l’aspect pécuniaire de la question. Nous en profitons donc pour vous faire savoir que la quasi-totalité des droits que nous percevons sont reversés à l’ARSEP (Aide à la Recherche Sur la Sclérose en Plaques) dont deux d’entre nous sont atteints. Sans trahir de grands secrets, c’est ce fait qui est à l’origine de notre rencontre initiale.


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Karen
  • 15
  • 3
  • 1
Bravo
1 year ago
Your review
Félicitations pour votre collectif. Vos romans sont un régal.
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  • avatar_default Un collectif d’écriture, comment ça fonctionne ?
    Le Jardin de Sappho 1 year ago
    Un grand merci !
    N’hésitez pas à nous suivre sur notre page :
    https://www.facebook.com/lejardindesappho
    Cordialement
Intéressant
1 year ago
Your review
Très intéressant. Nous sommes trois autrices et hésitions justement à monter un collectif. Petite question, est-ce que vous êtes déclaré sous un régime fiscale particulier pour les redevances ?
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  • avatar_default Un collectif d’écriture, comment ça fonctionne ?
    Le Jardin de Sappho 1 year ago
    Nous avions oublié : si vous avez des questions n’hésitez pas de nous contacter à
    Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
    Cordialement
  • avatar_default Un collectif d’écriture, comment ça fonctionne ?
    Le Jardin de Sappho 1 year ago
    Désolés pour la réponse tardive.
    Non, nous sommes soumis au régime fiscal ordinaire. C’est-à-dire qu’en France il faut juste rajouter dans la page des revenus la somme sous la rubrique « revenus de droits d’auteur ».
    En ce qui nous concerne nous avons fait le choix d’un seul destinataire des droits. C’est de toute façon une opération blanche puisque celui-ci peut défalquer des sommes versées à l’organisme mentionné ci-dessus.


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