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Chronique "Prisonnier"

| Chantal_Trembley | Chroniques gays

Chronique "Prisonnier" - romans gays, MxM, romance homosexuelIl était une fois… Une bête étrange, à l’apparence difforme, prisonnière d’une fosse. La fosse était une des deux parties de son monde. La seconde, c’était l’arène. Là où la fosse était humide, sombre et silencieuse, l’arène était sèche, aveuglante et criarde. La bête devait y combattre, pour les cris et les yeux avides des Voyeurs, des créatures toujours plus nombreuses et violentes.  Lorsque toutes les créatures étaient éliminées, pas avant, la bête sanguinolente retournait dans la fosse pour s’y assoupir. Et ça recommençait, encore et encore, depuis des siècles, sans changement, sans fin. Jusqu’à ce que…

 Une petite goutte d’or tombe du ciel. 

L’univers que nous propose Amelita Rae s’inscrit dans le cadre caractéristique de la fantasy. C’est un monde gouverné par la magie, on y trouve des dragons et un empereur cruel. Mais la correspondance s’arrête là. Oublier tout de suite les chevaliers et les princesses prisonnières en haut d’une tour. Oh, certes, il y a bel et bien un prisonnier. Mais c’est un jeune homme, et même s’il en les airs, il n’a pas une goutte de sang princier dans les veines. On rencontre également le prince charmant. Celui-ci a l’esprit un peu borné, fait cent fois la taille du jeune homme, a la langue agile et une attirance particulière pour les derrières…  

Vous l’aurez compris, on assiste dans Prisonnier à un mélange déjanté des genres. La magie du plus loufoque des contes de fées y côtoie le récit érotique le plus cru. Tout s’y assemble dans un joyeux chaos sans qu’on y trouve à redire. On lancera peut-être parfois un regard gêné derrière notre épaule, de peur qu’un regard inopportun découvre l’audace de nos lectures. Les amateurs de yaoi s’y reconnaitront, l’originalité d’Amelita Rae s’appuyant également sur des bases solides du genre. On y rencontre, comme dans la plupart des yaois, un couple formé par des extrêmes. Il est en effet difficile d’imaginer des êtres plus opposés que Daeron et son petit être, le premier étant gigantesque et puissant, alors que le second est minuscule et fragile. Totalement impuissant entre les mains de Daeron.

Un lecteur attentif dénotera peut-être certaines incohérences dans Prisonnier. Certaines données temporelles semblent parfois se contredire. On les pardonnera à l’auteure, qui nous convie après tout dans un monde où tout, ou presque, est possible.

Par Anaïs Paquin




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