Chronique "Insère-toi"
Publié le 13 Février 2017
Dès que j’ai commencé la lecture d’Insère-toi, j’ai eu l’impression de tomber dans un monde parallèle. Je mettais les pieds dans un Paris sombre et étrange, un peu glauque. Dans le Paris que nous décrit Frédérique Adam-Foucault, le bonheur est un instant fugitif qu’on achète dans le coin d’une gare ou dans la rue, le soir. De l’argent contre un peu de tendresse, un endroit à l’abri des regards, et le tout est vite expédié.
C’est dans cet univers qu’évolue Arnaud, vingt ans, rejeté par ses parents en raison de son homosexualité. Il a été chassé de la maison familiale et a dû interrompre ses études. Il travaillait dans une usine, mais sentait qu’il y perdait son âme. Un jour, il décide de tout claquer. Il s’embarque pour Paris, presque sans un sou en poche. Évidemment, la situation l’inquiète, mais il est déterminé à vivre sa sexualité librement, voire à en tirer profit.
Commence alors pour le lecteur un véritable parcours initiatique. En effet, comme le découvre Arnaud, la prostitution n’est pas un métier facile. Il faut trouver les endroits appropriés, établir ses tarifs. Et surtout, il ne faut pas oublier de se respecter. Ce n’est pas parce qu’on offre son corps qu’on doit to...