"Le jardin de Rose" - Un récit lesbien sur la non-binarité
Karine Jetté vous propose aujourd’hui une toute nouvelle romance incroyablement sensuelle et exaltante ! Le jardin de Rose est une histoire d’amour estivale, remplie de bienveillance et de légèreté, dont on émerge avec un sentiment de douceur inégalé. Nous espérons que vous vous laisserez tenter par ce roman qui a su ravir notre comité de lecture, publié quelques jours après la journée internationale de la non-binarité !
Résumé de l'ouvrage
Rose est une jeune femme pétillante, qui se retrouve à la croisée des chemins après avoir abandonné des études qui ne lui convenaient pas et perdu sa grand-mère, qu’elle aimait énormément. Ayant hérité de la maison de cette dernière, elle quitte la ville pour une vie de campagne qui l’amène à réviser ses priorités. En s’initiant aux rudiments du jardinage, elle découvre une pièce de poterie dont le potentiel archéologique ne lui échappe pas. C’est ainsi que débarque dans sa vie Emmanuelle, archéologue de profession et personne non-binaire, qui ne lui inspire au départ que de l’antipathie, avec un soupçon d’attirance qui tombe plutôt mal. Leur relation d’abord épineuse a-t-elle le potentiel de germer en quelque chose de plus profond que tout ce que Rose a jusqu’alors connu ? Saura-t-elle retrouver son chemin malgré les embûches que la vie a mis sur sa route ?
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Tropes et thèmes
- Différence d'âge
- Ennemies à amantes
- Coeur de glace
- Romance de guérison
- Transition de vie
- Rencontre inattendu
- Conflit familial
- Non-binarité
Extrait de l'ouvrage
La journée tirait à sa fin. Le soleil couchant semblait inonder le jardin d’une lumière dorée féérique alors que j’allumais quelques lampions sur la petite table ronde, où je prévoyais de prendre mon repas pour profiter du silence de la campagne. Les archéologues étaient en train de remballer une partie de leur équipement, visiblement sur leur départ pour la fin de la journée. Lorsqu’ils quittèrent en laissant Emmanuelle derrière, cela piqua ma curiosité. Accroupie près du sol, elle semblait étudier un artefact, une expression songeuse sur ses traits tendus. Les manches de sa chemise noire, légèrement souillée de terre, étaient remontées sur ses avant-bras musclés. Il émanait d’elle une sorte de mélancolie qui ne me laissa pas indifférente. Je m’approchai discrètement pour ne pas la brusquer. […]
— Qu’est-ce que c’est… ?
— Ça ? Oh… Une figurine qu’on a découverte aujourd’hui. On pense qu’elle peut signaler que ce campement a été celui d’un chaman algonquin…
— C’est intéressant… et pourtant, vous semblez perturbée par cette découverte, il me semble.
Elle se perdit de nouveau dans ses réflexions et je respectai son silence, qui s’éternisa quelques secondes. Puis elle reprit la parole, d’une voix plus douce encore qu’avant, marquée par une hésitation évidente :
— La majorité des tribus autochtones reconnaissaient l’existence de plusieurs identités de genre au-delà de l’homme et de la femme. Ils croyaient à la bispiritualité, c’est-à-dire que certains êtres humains pouvaient avoir un peu des deux genres en eux. Des hommes dotés d’un esprit plus féminin et des femmes dotées d’un esprit plus masculin étaient reconnus et avaient souvent une place importante dans les tribus… responsables de certains rituels de guérison par exemple ou des mariages, car ils connaissaient le cœur des hommes autant que celui des femmes…
— Je n’en avais pas la moindre idée… C’est captivant. Vous croyez donc que ce chaman était bispirituel ?
— Je me le demande… Je n’ai pas osé faire part de mon hypothèse à mes collègues. J’aurais dû. Regardez… La statuette, bien que très simple, a des attributs féminins, mais aussi masculins…
— Cela me semble une évidence… Je crois que cela vaudrait le coup d’en débattre…
Elle hocha la tête avec un sourire pensif et un nouveau silence s’installa, que je laissai durer un petit moment. Puis j’osai :
— Et… toi ?
Elle releva brusquement la tête vers moi, surprise par ma question très personnelle ou par le soudain tutoiement, je n’en étais pas certaine. Pour ne pas qu’elle se braque, je me mordis innocemment la lèvre inférieure en haussant les épaules.
— Pardon… Me permets-tu de te tutoyer ? Cette conversation me semble beaucoup trop… intime pour le vouvoiement…
Elle avala sa salive et se gratta nerveusement la nuque, ébouriffant légèrement ses cheveux courts au passage.
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Le titre est beau et à la fois très pertinent ! 🙃
Karine nous transporte dans un énorme feel good, doux et engagé.
Comme à son habitude, nous sommes au fil de la lecture sensibilisé.e.s à différents sujets comme ici le retour à la nature par le jardinage et surtout la non binarité.
Cette thématique est traitée avec beaucoup de bienveillance et de justesse.
On y parle du choix des pronoms, du coming out à travers un personnage secondaire très charismatique.
La romance coule de source, elle est un fil conducteur du récit.
L'écriture est fluide, les chapitres nous donnent envie de découvrir le suivant.
Les titres sont poétiques.