Quand tout est à refaire, la suite de "Zone de turbulence"
« Quand tout est à refaire », la suite de « Zone de turbulence », est à l’image de ce dernier. Les personnages se questionnent et livrent aux lectrices et lecteurs ce qui se joue en eux. Car ils doivent dans un premier temps comprendre ce que la vie leur présente comme bonheurs, mais aussi comme éléments déstabilisants. Dans un deuxième temps, ils tentent, tant bien que mal, de s’acclimater à ces hauts et à ces bas. Tout cela est-il facile? Non.
Mais les personnages apprendront. Ils déterreront ces choses qui les habitaient et qu’ils avaient rejetées du revers de la main, n’ayant pas cru en leur importance. Le savoir est puissant. C’est en agissant sur lui qu’ils avanceront. Et c’est en agissant sur eux-mêmes, par eux-mêmes, qu’ils se dirigeront vers un bonheur non pas parfait, car un tel bonheur n’existe pas, mais vers une nouvelle vie, une vie belle. Ils apprendront aussi qu’un événement imprévisible a la capacité de les faire basculer vers cette vie, belle.
Cinq ans après la publication du premier tome de "Zone de turbulence", Joce-Lynne Proulx vous invite à découvrir la suite d'une tranche de vie peu ordinaire d'une femme québécoise en proie à des émotions inattendues.
Résumé : Dans Zone de turbulence, Véronique voit sa vie totalement chamboulée par son attrait pour Pascale, une femme gaie, alors qu’elle est mariée à François et est mère de Maude. Dans un questionnement sans relâche, elle affronte le doute et l’indécision, car elle doit déterminer ce qu’il adviendra de sa vie. Elle fait un choix : une relation amoureuse avec Pascale.
Quand tout est à r efaire apporte une conclusion à son cheminement. Dans ce tome deux, Véronique vivra son choix. Mais comment l’actualisera-t-elle ? De quelle façon, au quotidien, s’acclimatera-t-elle au monde lesbien qu’elle ne connaît pas ? Comment se détachera-t-elle de celui qui lui a toujours été familier ? Quand tout est à refaire révèle le rude défi que son choix représente, dans lequel interviennent également des éléments extérieurs qui influent sur son appropriation de cette autre vie.
« Quand tout est à refaire » apporte une conclusion à son cheminement. Dans ce tome deux, Véronique vivra son choix. Mais comment l’actualisera-t-elle ? De quelle façon, au quotidien, s’acclimatera-t-elle au monde lesbien qu’elle ne connaît pas ? Comment se détachera-t-elle de celui qui lui a toujours été familier ? Quand tout est à refaire révèle le rude défi que son choix représente, dans lequel interviennent également des éléments extérieurs qui influent sur son appropriation de cette autre vie.
EXTRAIT
Véronique
Assise devant ma psy, je lui dis :
-- Quand j’ai pris ma décision de quitter la maison et de choisir Pascale, tout était si clair. Je savais où j’allais. Mais là, je me sens éparpillée et souvent seule dans mon appart, même avec Pascale et ma petite chienne dans ma vie. J’ai cru que ça serait différent.
-- C’est normal que tu te sentes déstabilisée, répondit Catherine. Au cours des six derniers mois, tu as déménagé, tu es amoureuse d’une femme et tu essaies de t’adapter au milieu des lesbiennes. Et c’est sans compter que tu ne vois pas ta fille ni ta mère et que tu as seulement de temps à autre des contacts avec ton ex-mari, ton compagnon de près de vingt ans. Les changements sont énormes.
-- Je n’avais pas imaginé que ce serait si gros. Ça me déprime.
-- Tu ne pouvais pas prévoir. C’est maintenant que tu es dans la situation. Donne-toi du temps.
-- Du temps ! Tout le monde me répète ça, dis-je avec exaspération.
-- Tu ne peux pas t’habituer à tous ces changements en un claquement de doigts. Mais deux choses sont importantes. La première, qu’est-ce que tu veux révéler de toi ? Que tu te dévoiles ou pas, ça t’appartient, mais tu dois te sentir bien avec ta décision. La deuxième, c’est votre amour, à Pascale et à toi. Tu te sens éparpillée, mais cet amour t’enracine. Ne le néglige pas !
Ces questions avaient alourdi ma pensée et je n’arrivais plus à reprendre le fil de mes idées. Non mais, me dis-je avec un certain agacement, la paix d’esprit viendrait-elle un jour ?
***
Pascale
Les paroles de mon amie Julie m’obsédaient.
-- Combien de fois je t’ai dit de donner du temps à Véronique ? C’est ça qu’elle te demandait, en te disant chaque fois qu’elle t’aimait. Pour moi, ça crève les yeux. Elle n’est pas capable d’être disponible pour toi parce que sa charge l’écrase, pas parce qu’elle veut retourner à son monde d’avant. Je ne sais pas d’où me vient cette certitude, mais elle est là, en moi.
Pascale fit un genre de moue qui m’indiquait qu’elle doutait de ce que je disais.
-- Quand on aime vraiment, on essaye vraiment.
Je haussai passablement le ton.
-- Véronique n’est pas capable en ce moment. Non mais, est-ce que tu m’écoutes, Pascale ? Elle n’est pas capable. Quand on n’est pas capable, on n’est pas capable. Comprends-tu ce que je te dis ?
Je compris, et je pleurai. Véronique n’avait pas été capable d’entreprendre à plein la route qu’elle avait entrevue pour nous deux. Dans mon désir d’elle, j’avais été partiellement aveugle de ce qu’elle vivait. J’étais tout sauf une adepte des « j’aurais dû, j’aurais pu » mais dans ma situation, la formulation s’imposait. J’aurais dû mieux écouter, pour mieux comprendre.
En m’éloignant de Véronique, j’avais cru choisir le moindre mal. En fait, j’avais opté pour le pire. Je ne voulais plus ce mal, je voulais Véronique. J’accepterais le temps que devait prendre le temps. Mais était-il trop tard ?
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