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D'épines et de Roses - romance lesbienne historique

| Kyrian Malone | Livres lesbiens

D Résumé : Paris et la France sous l’occupation allemande.
Camille est une jeune fille d’à peine 20 ans, jolie comme un cœur, moderne, enthousiaste, intelligente et cultivée. Elle est entourée d’une famille aimante et soudée et a déjà « jeté son bonnet par-dessus les moulins » avec son petit copain. Elle a tout pour être heureuse, mais souffre cependant de l’horrible occupation des troupes nazies.
Et puis, par un triste après-midi d’hiver, sans qu’elle s’y attende et à sa grande stupéfaction, Camille est foudroyée par l’attirance que lui procure sa voisine de l’appartement au-dessus du sien. Une jeune femme qui vit recluse depuis des mois et qu’elle croise pour la première fois par hasard dans les couloirs de l’immeuble. Une circonstance dramatique va permettre aux deux jeunes filles de se rencontrer. Camille fait ainsi connaissance de la magnifique Sarah, jeune Juive allemande réfugiée en France depuis le début de la guerre. L’amitié naît très vite entre les deux femmes. Puis, les interrogations, les doutes jusqu’à ce qu’elles se donnent corps et âmes, révélant ainsi à Camille ses véritables aspirations et que la fusion amoureuse les entraîne dans une passion exacerbée.
Hélas, la cruauté tragique de ces temps de persécution va bouleverser leurs destins. C’est cependant ensemble qu’elles décident de vaincre le péril.

Un récit haletant et poignant sur fond de passion saphique

Réédition du titre "Camille & Sarah ou l’amour vainqueur"

- Format ebook
- Format papier

EXTRAIT

« Et puis, arrive ce jour de février qui va bouleverser sa vie.

Elle est presque arrivée à la fin du premier semestre.

Comme s’il s’amusait d’alourdir les misères des hommes, le destin s’acharne, car ce début de 1942 voit déferler pour le troisième hiver consécutif des vagues de froid polaire. Et plus il fait froid, moins les Français ont de quoi se chauffer.

Elle a hâte d’arriver. Rationnement et économie obligent, elle sait qu’elle aura cependant du mal à se réchauffer dans l’appartement. Comme tous les après-midis, son père est au bistrot du coin en train de jouer aux cartes avec ses amis. Sa mère est au travail et Gaston au lycée. De ce fait, le poêle à charbon continu de la grande pièce est réglé au minimum juste pour couper le froid. Elle a donc pris l’habitude de se pelotonner dans son lit sous une double courtepointe où elle peut travailler ses cours.

Elle pousse rapidement la porte d’entrée de l’immeuble après avoir actionné la gâche électrique. Tout est sombre, mais on y voit assez pour se passer d’allumer l’éclairage des communs. Toute à ses pensées, Camille sursaute de peur quand elle aperçoit une forme qui émerge du fond du couloir, près de la porte qui mène aux caves de l’immeuble. Quelqu’un en sort précisément, puisqu’elle entend celle-ci se reclaquer. Elle fait demi-tour rapidement et appuie sur le bouton de la minuterie. Elle se retourne à nouveau.

Et là, elle LA voit.

Une jeune femme. Une jeune femme qu’elle ne connaît pas.

Camille a une culture littéraire. Comme telle, les arts et en particulier la peinture lui sont chers au cœur. Un mois sans aller dans un des grands musées parisiens, le Louvre en particulier, est un mois perdu. Elle a vu et revu des centaines de tableaux et de portraits.

Ce qu’elle voit la subjugue.

Elle n’a pas souvenir d’avoir vu dans ses pérégrinations artistiques une femme d’une telle beauté. Aucune des peintures pourtant sensuelles du mouvement préraphaélite britannique du siècle dernier n’arrive à la cheville de celle qui est en face d’elle.

Ses cheveux. Ses cheveux ont tout de suite attiré son attention. Une couleur de jais, une épaisseur presque fantastique. Ils sont longs, brillants, et rassemblés en une tresse aussi épaisse qu’un avant-bras. Celle-ci retombe sur l’épaule.

Et que dire de ce qui se trouve en dessous ?

Un visage ovale, très long. Des sourcils épais au-dessus d’une paire d’yeux d’un noir abyssal. Un nez droit, absolument sans défaut et assez long. Les lèvres sont épaisses, sans excès, d’un incarnat rare. Si on ajoute des cils très longs et recourbés, un menton délicieusement rond, la perfection de la figure de cette jeune fille ne peut être dépassée.

Pour le reste du corps, même si elle devine des formes délicieuses, Camille ne peut faire que des supputations.

En effet, les vêtements qui couvrent cette apparition divine sont diamétralement opposés à la magnificence du visage. La jeune femme est enveloppée dans une vieille robe de chambre en laine gris souris dont aucune parcelle n’est pas en train de pelucher. Au-dessus un vieux cardigan de laine tout aussi mité, décoré de motifs tricotés en torsade d’une couleur lie-de-vin. Pour couronner cette allure quelque peu « rustique », aux pieds, une paire de grosses chaussettes de laine et des charentaises au moins trois pointures trop grandes. Cela sans oublier une paire de gants de coton qui auraient été plus à leur place au « bal des Débutantes ». En outre, ceux-ci sont tachés de traces noires du charbon que la jeune fille transporte avec

elle.

Camille ne peut s’empêcher de sourire en constatant la dichotomie qui existe entre un visage digne de celui d’une madone, et la tenue vestimentaire d’une octogénaire.

Elle reste cependant stupéfaite de cette apparition soudaine. Sans aucun doute sa mystérieuse pianiste et voisine du dessus. »



« Toutes deux sont prises d’un fou rire inextinguible.

Puis, elles s’étreignent en se passant les bras autour de leurs tailles. Leurs derniers spasmes d’hilarité s’arrêtent. Il reste juste l’expression d’une joie ineffable dans leurs regards.

Qui aura commencé ? Sans doute que nul ne le saura un jour.

Spontanément et au même instant leurs bouches se rejoignent.

Ce n’est pas un baiser « élastique » du bout des lèvres, ni même un baiser langoureux. D’emblée, l’échange buccal est passionné, presque violent. Tout aussi naturellement les langues se sont rejointes et s’écrasent l’une l’autre. Cette manifestation érotique dure et devient paroxystique. »



« Camille s’assoit dans l’encoignure et fait signe à Sarah de poser son dos sur elle pendant qu’elle pourra allonger ses jambes sur le banc. En ayant passé son bras au-dessus de l’épaule de son amie elle la maintient contre elle appuyant sur sa poitrine. Les émotions de la journée l’ayant brisée, Sarah s’endort rapidement. Camille, elle, essaie de veiller. Sous sa main elle perçoit le cœur de son amante battre régulièrement. De la sentir ainsi, sous sa protection, malgré les circonstances, cela lui réchauffe l’âme et le corps d’une béatitude indicible. Comment pourrait-elle se passer de sa merveilleuse, sa douce, sa chaude amante Sarah. De nouveau, elle sourit intérieurement en réalisant qu’elle a été happée par de délicieuses amours saphiques. Elle ne se pose plus de questions. Son amour, sa femme est désormais toute sa vie. Comment aurait-elle pu laisser faire une seule seconde les projets d’abandonner Sarah à son sort ? Tout comme la jeune Juive avec son premier amour, Wilhelmine, c’est une perspective qui lui fait avoir des frissons d’horreur. Mais, elle est avec elle, sous sa protection. Elle fera tout pour son amante. »



« En quittant la terrasse Joan est en grande conversation avec Javier. Micaela saisit Camille et Sarah par un de leurs bras. Elle prend le ton de la confidence.

— J’ai été très heureuse de faire votre connaissance. Vous méritez en effet d’être connues. Je suis en admiration devant votre amour qui a l’air de transcender tout. Cela est très rafraîchissant.

— Notre… notre…, bégaie Camille.

— Tss ! Tss ! Vous savez, je ne suis pas née de la dernière pluie et je sais reconnaître les signes de l’amour.

— Vous voulez faire allusion à ma petite marque d’affection de tout à l’heure ? demande Camille.

— Il y a cela, mais également l’intensité de vos regards. Et puis, je vous dirais que je m’en doutais un peu avant même de vous rencontrer. La description que m’a faite Joan de vous deux et de votre choix de fuite était déjà éloquente en elle-même.

— Cela vous choque-t-il ? s’enquiert Camille.

— Oh, sûrement pas. J’ai l’esprit trop ouvert pour m’arrêter à ce genre de choses. Mieux vaut l’amour entre deux femmes que la haine entre deux êtres humains. Et puis, y a-t-il réellement

une frontière entre l’amitié profonde et le désir amoureux ? Moi-même, j’ai eu une amie d’enfance. Ma meilleure amie. Une amitié fusionnelle. Sans que cela évolue vers une vie intime totale, nous nous sommes quand même permis quelques privautés. Nous n’avons pas été plus loin car nous étions encore engluées dans la morale rétrograde que nous avions héritée de nos parents. Peut-être que la vie serait complètement différente sans cela. Cela dit, j’aime Joan d’un amour passionné. Et je suis heureuse. Aussi, soyez-le également. Vous ne pouvez pas vous imaginer comme mon cœur saigne de ne pas pouvoir vous aider plus pour votre passage. Mais j’ai confiance. Un amour comme le vôtre ne peut pas échouer. »

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Une histoire émouvante
2 years ago
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Ce livre m'a beaucoup plus. Il évoque déjà avec beaucoup de précisions et de justesse, les conditions de vie durant la seconde guerre. Le vocabulaire est riche et à propos de l'époque. On entre dans le livre et on en ressort plus indemne. Les caractères des personnages sont attirants et touchants. e trouve aussi que les personnages secondaires sont tout aussi intéressant d'ailleurs les auteurs nous font une fin avec toutes les réponses pour chaque personnages ce qui est pas négligeable. Le seul bémol que je voudrais formuler et qui n'est même pas dans l'écriture c'est d'une part le titre qui nous indique ou pas (s'il est trompeur) que ca peut finir bien ( l'amour vainqueur) du coup le suspens tombe un peu et pourtant il y en a. Et d'autre part le résumé aussi qui donne je trouve trop d'indices. Bon malgré cela j'ai pris plaisir à lire ce livre et j'ai eu beaucoup d'émotions.
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