"Cinq rose noires" par Mady D.
Résumé : Romy, assistante sociale, est bien chamboulée quand on lui annonce l’arrivée d’une nouvelle responsable : Nina Simono !
Ce patronyme la ramène plus de dix ans en arrière et lui évoque bien des souvenirs.
La nomination de Nina bouleverse Romy, surtout quand cette ancienne connaissance lui annonce son intention de se marier avec l’homme de sa vie, ce qui est loin de la ravir.
Nina sollicite ses collègues et amies pour devenir témoin et demoiselles d’honneur, ce qu’elles acceptent et les préparatifs commencent. Cependant, le chemin menant à l’autel est long et parsemé d’épines. Durant les mois précédant l’union, la quiétude de la future mariée et son cortège de demoiselles d’honneur pourrait bien se trouver menacée par ce qui ressemble fort à un coup du sort tragique.
Quelle va être la teneur des liens entre Romy et Nina après cette décennie d’absence ? Le mariage aura-t-il lieu malgré un parcours qui ne manquera pas de piquant ?
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EXTRAIT
Une salve de coups de klaxon émerge de la rue, Romy soupire.
Bon, eh bien les voilà ! Plus moyen de se désister !
Pour un peu, l’assistante sociale se cacherait. Inutile, cela n’empêcherait absolument pas la bande d’envahir son jardin et de tambouriner sur la porte jusqu’à ce qu’elle s’ouvre. Un énième soupir plus tard et elle se dirige vers la porte d’entrée. À travers le hublot qui orne le chambranle, elle aperçoit une ribambelle de femmes vêtues d’un tutu rose autour de leur short, bermuda ou pantacourt. Elle ne peut pas s’empêcher de sourire devant cette vision grotesque mais elle se doute qu’il ne s’agit que d’un début.
Le van réquisitionné par Marie-Cécile pour l’occasion, se gare sur le trottoir. Son mari est transporteur et collectionne les estafettes des années 70. Bien pratique !
Romy ouvre la porte.
— Hey, salut biquette !
— Comment tu vas ?
— Tu y vas habillée comme ça ? Pas grave, tu te changeras sur place !
Les différentes voix envahissent le domicile de Romy, si calme habituellement. Romy embrasse chacune de ses collègues et, du coin de l’œil, elle voit s’enfuir John Caffey. Arracher un câlin à ce matou est compliqué pour elle, alors imaginer qu’il se laisse porter ou caresser par l’une des intruses est inimaginable. Le félin court se réfugier dans le jardin, à l’abri !
Romy arbore un sourire et commence à investir son personnage, celui de la cinquième demoiselle d’honneur autour de la future mariée. Elle s’adresse à la foule.
— Bonjour, bonjour ! Quelqu’un veut boire quelque chose avant qu’on reprenne la route ?
Plusieurs mains se lèvent et Ambre l’interpelle.
— Moi, j’ai plus une envie pressante, je boirai plus tard.
— Je te laisse faire, tu sais où c’est.
Romy se dirige ensuite vers la cuisine pour préparer les boissons mais il s’agit plus d’un stratagème pour fuir l’espace d’un instant le brouhaha de ses estimées collègues et amies.
Et dire que le week-end ne fait que commencer !
Dommage qu’elle ne consomme pas de drogue, un bon pétard lui semble une idée réjouissante à l’instant même. Elle observe Lana et se dit qu’elle aura bien l’occasion de partager un joint avec la jeunette au cours de la soirée.
Elle revient avec un plateau contenant des verres et des bouteilles multicolores. En prévision de cette halte, Romy a fait le plein de jus et de sodas. Ses collègues ont déjà pris possession du canapé et des chaises. Elles s’affairent, ouvrant sacs et cabas pour effectuer l’inventaire de leurs diverses acquisitions.
Marie-Cécile lui tend un objet.
— Tiens, Romy, ton tutu rose ! Y’a pas de raison que tu y échappes !
L’interpellée secoue la tête mais se plie à l’exigence, non sans râler.
— Non mais franchement, on aurait pu choisir autre chose comme déguisement.
Louise intervient en extirpant de son cabas un lot de serre-têtes en forme d’oreilles de lapin.
— Tadaaaa ! Et voilà de quoi compléter la panoplie.
L’assemblée rit et se précipite pour se saisir de l’accessoire. Le ridicule ne tue pas paraît-il !
Marie-Cécile apporte sa touche d’humour.
— Pourvu qu’on ne croise pas un chasseur !
La conversation va bon train, les remarques fusent.
— Qui c’est qui a le tutu blanc pour la mariée ?
— Les paroles de la chanson, on a assez d’exemplaires ?
Ambre attend que les questions se calment. Elle se lève et réclame le silence. Le témoin de la mariée fait le tour de ses collègues et lève son verre de façon solennelle.
— Les filles ! Je voulais vous dire combien j’ai été contente de préparer cet enterrement de vie de jeune fille avec vous. Vous avez assuré et on va vivre un week-end d’enfer !
À l’unanimité, les verres s’élèvent à leur tour, attendant que la témoin porte un toast. Cette dernière s’exécute.
— À notre week-end et vive la mariée !
Le cœur de Romy manque un battement. Ces simples mots prononcés la glacent. Elle ne s’y fera jamais. Cependant, elle se doit de se joindre à ses collègues qui ne comprendraient pas une autre attitude de sa part. Alors, malgré la lame de douleur qui s’invite au creux de l’estomac, elle répond en chœur.
— À notre week-end et vive la mariée !
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À mes yeux, Beaucoup de sujets sont traités dedans, majoritairement celui du déni profond et du contrôle d'autrui qui est dénoncé. (J'aurai aimé que cela soit plus poussé mais parce que cela me tient à cœur)
J'ai longtemps eu du mal avec le comportement de Nina mais j'ai fini par le comprendre à la fin :-)
Les émotions s'alternent entre tristesse des décès et rires de l'amitié :-)
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