5 conseils de Marcia Gary contre la page blanche
Sommaire
1. L’angoisse de la page blanche…
Argh ! Rien que d’en parler, chaque auteur sent monter en lui une peur sourde et tenace…
Qu’on l’ait déjà ressentie ou pas, chaque écrivain connaît cette malédiction de l’écran vide, du stylo silencieux, de la feuille A4 désespérément blanche, tellement blanche qu’elle en pique les yeux !
Pour certains, cette maudite page blanche n’est qu’un mythe, ils ont eu la chance jusque-là de passer à travers, ou tout du moins, de ne jamais se retrouver face à elle.
Pour d’autres, la page blanche fait partie de leur quotidien d’écrivain. Ils la côtoient avec plus ou moins de répulsion, de lassitude et même parfois, de résignation.
Mais pour les plus malchanceux d’entre nous, qui ont déjà eut affaire avec cette vicieuse page blanche, celle-là même qui nous a bloqués durant de longs jours, sur un échec cuisant, ce fait reste un traumatisme, qui peut, dans le pire des cas, aller même jusqu’à éteindre des ambitions jusque-là prometteuses d’écrivain en herbe (ou même aguerris, attention, ça n’arrive pas qu’aux débutants !)
Pour ma part, j’ai la chance de ne pas être victime de la page blanche.
Ou plutôt, j’ai appris à la dompter, à la chevaucher tel un étalon sauvage et à – presque – la domestiquer au point d’en faire un atout, comme cette copine que l’on retrouve dans la salle de pause au travail pour discuter de choses et d’autres autour d’un café au goût parfois amer.
Permettez-moi donc de vous donner mes astuces, ces choses à faire contre la page blanche :
2. NE PAS LUTTER
Réflexe premier quand on est auteur et que l’on veut écrire, rester planté-là devant son écran avec le curseur de la souris qui clignote désespérément.
Les idées ne viennent pas ?
Vos tournures de phrases ne veulent rien dire ?
Cela fait quinze fois que vous reprenez votre début de chapitre et cela ne vous plaît toujours pas ?
STOP !
On laisse tomber, on souffle, on éteint son ordinateur et on file faire autre chose.
Parfois, cela ne vient pas. Il n’y a pas forcément de raison à cela, de causes existentielles ou de fautes à établir. Ce n’est pas le jour/moment pour écrire, voilà tout. Mais si à cet instant-là, devant votre écran vide, vous insistez trop, vous risquez de vous écœurer. Ou de vous apitoyer sur votre sort, voire même de vous trouver carrément nul. Ce qui est loin d’être le cas ! Je pense que l’écriture est une sorte d’état parallèle, où les mots filent d’eux-mêmes sur le clavier, sans que peut-être vous en soyez même responsable. Alors parfois, cet état de félicité littéraire ne vient pas, voilà tout. Il reviendra plus tard. Quand on est écrivain, il revient toujours, c’est une certitude, il suffit de lui laisser de la place et d’avoir confiance en lui.
3. RETRAVAILLER CE QUI EST DÉJÀ ÉCRIT
Quand aucun des mots qui sortent du clavier ne vous convient, on arrête, mais on peut aussi tout de même continuer à travailler.
Ce dernier chapitre, écris avant-hier, pourquoi ne pas le relire ?
Le début du roman, je ne suis pas totalement convaincue, pourquoi ne pas le retravailler ?
Et si j’en profitais pour attaquer ma correction du texte déjà écrit ?
Il y a plein de choses à faire sur un roman en cours, en dehors de l’écriture pure. Cela permet de rester dans son histoire, mais tout en stoppant un peu la rédaction, pour revenir à ce qui a déjà été fait ou écrit, et le perfectionner, le vérifier ou le corriger.
Et puis, corriger son texte au fur et à mesure, ce sera déjà ça de moins à faire une fois le roman bouclé, non ?
4. SE DOCUMENTER SUR LE THÈME DE SON ROMAN
Pour toujours « continuer à travailler, mais sans écrire », nous pouvons aussi faire des recherches, trouver de la documentation.
Mon roman historique, et si je l’enrichissais de sources fiables, de dates exactes et de détails dénichés sur le net ? Mes personnages de science-fiction, et si j’allais sur des banques d’images, trouver des créatures qui m’inspirent, des dessins ressemblant à mes monstres, histoire d’enrichir encore mes descriptions, de perfectionner la façon dont je peux amener le lecteur à visualiser mes personnages dans son esprit ?
Il y a toujours beaucoup de recherches possibles lorsque l’on écrit un roman, quel qu’il soit. Des sources d’inspiration, des visuels, de la documentation pure.
Lorsque j’ai rédigé « La mémoire du dragon rouge », j’ai passé de longues heures à éplucher des sites médicaux afin de savoir exactement quels étaient les symptômes, traitements et diagnostics autour de la maladie de Creutzfeldt-Jakob. J’ai beaucoup pleuré, car j’ai lu des choses horribles, mais cela s’est avéré nécessaire pour savoir sur quoi j’écrivais réellement.
5. LIRE, C’EST TOUJOURS LA CHOSE A FAIRE
Oui, toujours !
Quand on manque d’inspiration, que l’on est bloqué sur un passage, que nos mots ne s’alignent plus correctement, on lâche prise et file se réfugier dans un bouquin !
Attention, il n’est pas question ici d’aller pirater l’inspiration d’un autre, de plagier ces mots qui nous font défaut ou de copier quelques idées qui nous plaisent !
Non ! Juste, se changer les idées, lire de jolies choses qui, peut-être, vont nous inspirer et nous aider à retrouver cette flamme momentanément assoupie.
6. ÉCRIRE TOUT AUTRE CHOSE (mais de pas très long ! contrairement à cet article lol)
Je suis la première à dire qu’il ne faut mener qu’un seul travail/roman/nouvelle à la fois. Qu’il faut s’y tenir, aller jusqu’au bout avant de se disperser sur un autre projet.
Mais !
Parfois, quand on n’arrive plus à avancer dans son texte, qu’on a des doutes sur ses capacités, ou tout simplement, qu’on en a marre d’écrire sur ce roman qui nous occupe totalement l’esprit depuis de longs mois déjà, on peut aller souffler quelques mots autre part.
Je m’explique :
Si j’écris un roman noir, rempli de monstres sanguinaires voleurs d’âmes et j’en passe et des meilleures, aller publier un petit poème plein d’amour frais et léger, quelques lignes seulement, sur mon Facebook ou même juste sur une feuille volante, cela va me rassurer (mais oui, je sais toujours écrire en fait !) me changer les idées (ah un peu de douceur dans ce monde de brute !) et me réconforter (on souffle, tout va bien, on reprendra ce roman demain).
Cela peut également fonctionner dans l’autre sens bien évidement, si vous êtes en pleine romance, allez griffonner quelques insultes à l’encontre de cet ordinateur qui parfois vous joue des tours, vous verrez, qu’est-ce que ça fait du bien !
En conclusion, et pour faire court (pour changer), je ne vous dirais qu’une seule chose :
Oui, les doutes ont parfois du bon, ils permettent des remises en question essentielles au cours de notre vie, mais ne doutez jamais de votre don d’écrivain.
La page blanche, ce n’est qu’un autre support sur lequel bientôt vos mots seront merveilleusement posés.
Marcia GARY, pour vous servir ;)