Chronique "Au temps qu'il passe..."
Une ile – une tempête – un secret. Les éléments se déchainent, le vent siffle rageusement, l’océan déborde et les arbres cassent. Leurs branches s’envolent et frappent contre les volets. Le verre éclate. La nature, enfiévrée, est à l’image du cœur humain. Les sentiments ont été tus depuis trop longtemps. Les railleries, les humiliations, l’abandon, toutes ces blessures enfermées dans un coffre depuis des années se réveillent. La serrure saute, et bientôt, il est trop tard, la haine surgit, intacte. Et c’est la plus irrationnelle des haines, car elle est née de l’amour.
C’est dans cet univers riche en couleurs et en émotions que nous jette Magali Junjaud. Tout commence par un enterrement. Julie, amie chère de Charlotte et de Patricia, est décédée après de longs mois de maladie. Mais voilà, elles ne se sont pas vues depuis des années, et tout les oppose, hormis leur inimitié. Charlotte pleure à chaudes larmes; Patricia est incapable d’un sanglot. Charlotte cherche l’attention et le réconfort; Patricia ne réclame que la solitude. Charlotte a été incapable de supporter l’agonie de Julie; Patricia, elle, l’a supportée jusqu’à son dernier souffle. Les premiers mots qu’elles s’échange...