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"Action, vérité", le premier roman de Marie Lara

| Chantal Trembley | Livres lesbiens

"Action, vérité", le premier roman de Marie Lara

Après dix années sans s’être vues, Suri et Aélys se retrouvent dans d’étranges circonstances, réveillant le désir chez l’une, le dégoût chez l’autre. Comment vont-elles gérer cette situation ? Quel ressenti l’emportera ?

Résumé

Un simple jeu d’enfant peut-il réellement changer le cours d’une vie ? Suri Cohen est une vendeuse handicapée travaillant pour une prometteuse enseigne de vêtements. Durant son enfance, elle fait un pacte avec l’effrayant Axel Duval, entraînant bien malgré elle dans les problèmes la populaire Aélys Garcia dont elle est secrètement amoureuse. La devise de la bande : on n’abandonne jamais le groupe. Un seul jeu pour déterminer leurs actes : « Action, Vérité ».
Des années plus tard, les fantômes de son passé refont surface, et Suri retrouve ses anciens camarades. Le jeu d’« Action, Vérité » est de retour dans une version plus sadique et terrifiante qu’auparavant. Entre acharnement et persécutions, les vies de Suri et Aélys basculent totalement dans un cauchemar sans fin.

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Tropes et thèmes

  • Unique et véritable amour
  • Passés troublés
  • Ennemis à amants
  • Traumatismes partagés
  • Désir de protection

Extrait

Aélys Garcia.

Suri crut rêver quand cette dernière franchit les portes du magasin, joliment accompagnée d’une jeune femme. Lorsque leurs regards se croisèrent, Suri défaillit devant tant d’émotions, tant de beauté. Depuis toujours, Aélys faisait chavirer son cœur et elle souffrait terriblement de voir qu’elle n’aurait jamais la moindre chance quoi qu’elle fasse.

Quand Aélys réalisa que Suri était derrière les caisses, elle se braqua et intima à son amie de sortir et de choisir une autre boutique. Cette dernière refusa, lui affirmant qu’elles trouveraient leur bonheur ici et nulle part ailleurs.

Résignée, Aélys suivit son amie dans les rayons, peu investie dans cette mission de trouver une tenue de soirée pour le pot de départ d’un collègue de boulot. Sur une pulsion, Suri se leva et se dirigea vers les cabines où Emma s’occupait des clients.

— Tu peux me remplacer en caisse ? Je sens que je vais exploser si je reste une minute de plus là-bas, j’ai besoin de bouger un peu.

— Aucun problème ! lui sourit Emma.

Elles échangèrent leurs places et Suri put admirer Aélys déambuler nonchalamment dans les rayons. Elle l’avait vue, c’était une certitude, et Suri se demanda si le dialogue était encore possible. Elle refusait de s’arrêter sur la soirée d’Axel, il fallait qu’elle lui parle.

Quand Aélys et son amie arrivèrent aux cabines, l’une, joyeuse, donna les vêtements à Suri qui les compta et lui tendit un jeton « 9 », alors que l’autre détournait le regard et fonça droit devant elle s’enfermer dans une cabine pour essayer les premiers vêtements.

L’incompréhension se lisait dans les yeux de son amie. Aélys était toujours très polie, mais les interrogations furent de courte durée, car l’impatience des essayages remplaça bien vite le questionnement.

Les minutes semblaient être des heures entières, et Aélys ne sortit pas une seule fois de sa cabine.

— Bon, qu’est-ce que tu fous ? Attention, j’entre !

— Fiona, non !

Fiona n’écouta pas et pénétra dans la cabine avec un petit rire.

— Tu sais que t’es bien foutue, toi ?

— Tais-toi et aide-moi à me décider, rigola Aélys. Je ne trouve rien qui me fasse pas ressembler à un sac à patates !

Suri excellait dans son métier et elle le savait. D’un simple coup d’œil, elle connaissait les mensurations d’une personne, et celles d’Aélys ne dérogeaient pas à la règle. Un mètre soixante-huit, cinquante-neuf kilos…

Belle poitrine aussi… songea Suri avant de se ressaisir. Elle quitta son poste et se dirigea dans les rayons chercher ce qu’elle savait être, la perfection pour cette femme magnifique. Une robe rouge vif, fendue au niveau de la cuisse, décolleté généreux et surtout, qui moulerait parfaitement les courbes d’Aélys.

Suri jalousait celles et ceux qui poseraient leur regard sur elle. Elle hésita une fraction de seconde à reposer la robe, puis l’amena finalement aux cabines où Fiona soupirait de désespoir devant les refus enchaînés de la jeune femme.

— Si je puis me permettre, votre amie pourrait essayer cette robe.

Fiona fit les gros yeux, bouche grande ouverte devant la magnifique robe que Suri lui avait apportée.

— Elle n’acceptera… jamais…

— Elle sera parfaite.

Fiona sourit sincèrement et entra dans la cabine d’essayage où Aélys n’avait pas perdu une miette de l’échange entre les deux femmes.

— C’est mort.

— Allez, tu vas être belle à s’en taper le cul par terre ! C’est la vendeuse qui l’a dit !

— Je doute qu’elle l’ait dit comme ça, soupira Aélys en croisant les bras sur sa poitrine. Fiona, écoute… Je veux vraiment partir, là.

— Essaie au moins, et promis si t’as l’air d’un sac, on s’en va !

— Toujours le mot qu’il faut, hein !

— Tu me connais !

Fiona sortit de la cabine afin de laisser l’intimité dont Aélys avait besoin, et quelques instants après, Suri vit devant elle la plus belle femme qu’il lui ait été possible d’admirer dans ce bas monde.





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