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7 (très bonnes) raisons d'éviter un contrat d'édition

| Kyrian Malone | Les conseils d'écriture

 7 (très bonnes) raisons d

Les maisons d'édition (ME) à éviter sont nombreuses et tous les auteurs auront leurs ME fétiches et celles qu'ils déconseillent. Ecouter les avis des auteurs est une chose, se faire sa propre opinion en est une autre, et la première des règles à suivre pour éviter une "mauvaise maison d'édition" est de lire attentivement le contrat qu'elle vous propose.  

Bien que certaines maisons d'édition soient sérieuses et offrent des opportunités avantageuses, d'autres peuvent s'avérer moins scrupuleuses. Entre clauses abusives, promesses non tenues et rêves brisés, s'engager avec une maison d'édition nécessite une réflexion approfondie et une excellente compréhension des clauses inscrites ! Dans cet article, nous explorerons sept très bonnes raisons pour lesquelles il pourrait être judicieux d'éviter de signer un contrat d'édition, afin de protéger à la fois votre travail et votre bien-être en tant qu'écrivain.

Cet article ne fera pas suite à celui d'Alexandra Mac Kargan sur les 6 astuces pour reconnaître un bon contrat d'édition, je vais vous donner ici des astuces pour reconnaître les contrats que j'estime mauvais. C'est donc un jugement très personnel basé sur ma propre expérience d'auteure, parce que c'est tout de même plus facile d'avoir une opinion quand on a soit même cherché à se publier et qu'on est tombé sur des contrats renversants ou totalement abusifs.

Alors comment reconnaître une maison d'édition à éviter ?

1. Celles qui vous offrent moins de 20% de redevances en numérique

Sans déconner ! Nous sommes à l'ère du numérique. Les éditeurs qui vous offrent moins de 20% sur un produit qui ne coûte théoriquement rien, laissez tomber.

Le numérique implique :

  • 0 gestion de stock
  • 0 investissement en terme de livre papier

Les éditeurs d'envergures et les plus généreux vous donneront entre 30% et 40%. (J'ai même entendu parler de 50% chez certaines grosses maisons).

Alors oui, 20% c'est le minimum en sachant que l'éditeur aura besoin d'amortir ses frais de :

  • Correction
  • Publicité
  • Couverture
  • Gestion admnistrative, etc...

Et encore, ça c'est pour ceux qui payent leurs correcteurs, qui vous font de la pub, et ne lésinent pas sur la qualité des visuels ou les stratégies marketing. (cf. voir l'article sur les 10 métiers d'un éditeur)

 

2. Celles qui vous offrent moins de 8% de redevances en papier...

Je ne vais pas épiloguer sur ce chiffre. Le pire qu'on m'ait proposé était 4%, une ME assez connue d'ailleurs d'ailleurs, en espérant qu'elle ait revu ses chiffres à la hausse à moins qu'elle ait fossilisé ses contrats et tout ce qui va avec !

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3. Celles qui vous demandent de changer les 3/4 du contenu de votre livre

 Là encore, c'est du vécu. Si un éditeur exige que vous changiez l'essence de votre oeuvre :

  • En modifiant les prénoms des personnages (ex. en les "francisant".)
  • En changeant le pays de l'action (ex. Paris au lieu de Miami)
  • En boycottant par la même occasion le pays d'où sont originaires vos personnages (ex. il faut à tout prix qu'ils soient français..)
  • En modifiant chacune de vos phrases au point de changer votre griffe artistique...

Fuyez ! Fuyez ! Fuyez !

Honnêtement, en dehors des 4% que l'éditrice nous avait offerts, c'est cette demande qui nous a jeté un froid. J'en profite pour la remercier chaleureusement, c'est en partie grâce à elle qu'est née notre vitrine STEDITIONS... et par effet papillon HOMOROMANCE ÉDITIONS.

empresario-aplaudiendo-sus-manos-reunion-grafico-financiero-futurista_8087-1787 Maisons d'édition à éviter et leur contrat (à brûler)

4. Celles qui ne s'occupent plus de ses auteurs

L'éditeur absent est votre pire ennemie. Vous avez signé, vous avez publié il y a moins de trois mois et vous n'avez plus de nouvelle ? Votre éditeur ne vous offre aucune opportunité d'échanger avec un membre de l'équipe ? De vous adresser à vos lecteurs ? Dites-vous bien que si c'est le cas, votre roman est déjà tombé dans les oubliettes ! 

Les salons, les campagnes publicitaires, promotionnelles, cet éditeur n'en a que faire, il est juste là pour agrandir son catalogue et n'a pas véritablement la passion du livre, de l'édition pour agir comme un éditeur doit agir, c'est-à-dire un tant soit peu comme un agent qui vous représente.

éviter une maison d 

5. Celles qui ne payent pas

Oui ça existe, des éditeurs qui ne payent pas, ni leur correcteur/illustrateur et de même pour leurs auteurs. Renseignez-vous auprès des  auteurs publiés et n'hésitez pas à le traîner en cour si vous ne touchez pas vos droits d'auteurs. 

L'édition est tout de même affaire de professionnels. Et par là, je n'entends pas seulement le fait d'avoir des diplômes (on peut apprendre un métier et faire de son mieux pour être à la hauteur du travail exigé) mais d'être passionné, impliqué, rigoureux avec un travail perpétuel fait de remises en question des stratégies, quel que soit le domaine éditorial.

éviter un éditeur

6. Celles qui mentent

Les éditeurs qui se plaignent que l'édition LGBT ne rapportent pas, qu'ils ne peuvent pas vous octroyer plus d'un certain pourcentage parce que (supposément) ils vont déjà investir beaucoup de temps dans votre projet d'édition, se sacrifiant eux-mêmes pour rendre la littérature LGBT plus visible... Méfiez-vous! J'en ai connu, ces personnes ont fini par mettre la clef sous la porte en repartant avec les redevances des auteurs à qui ils prétendaient que leur bouquin ne se vendaient pas. Même si l'édition LGBT est en plein essor, renseignez-vous auprès de plusieurs auteurs publiés avant de signer quoi que ce soit.

mujer-caucasica-migrana_53876-32966 Maisons d'édition à éviter et leur contrat (à brûler) 

7. Celles qui vous imposent une clause d'exclusivité sur toutes vos oeuvres

Une clause légale mais qui me semble totalement abusive est celle d'un contrat d'exclusivité sur votre entièreté intellectuelle. En bref, votre imaginaire devient la propriété de l'éditeur. Vous ne pourrez donc ni vous auto-publier ni proposer vos oeuvres à d'autres éditeurs qui pourraient vous proposer de meilleures redevances, une meilleure visibilité, un meilleur traitement de votre manuscrit. Vous serez pieds et poings liés, marié à des gens que vous ne connaissez pas et qui aurons le contrôle sur toutes vos créations.  Un seul conseil dans ce cas-ci : négociez pour faire supprimer cette clause. Si non négociable, allez voir ailleurs.

contrato-trabajo-firma-contrato-trabajo-concepto-reclutamiento_36325-1797 Maisons d'édition à éviter et leur contrat (à brûler) 

 

8. Celles qui vous proposent (accrochez-vous bien) d'auto-financer votre ouvrage

Dites-vous bien une chose : si on vous demande de payer quoi que ce soit : c'est vous le client !

C'est un comble, n'est-ce pas ? Une maison d'édition sérieuse et professionnelle se doit d'investir dans vos œuvres, pas de vous demander de mettre la main à la poche en sachant que ce sera votre famille et vos amis qui paieront !

Ce modèle, souvent qualifié de "vanité d'édition", profite clairement plus à l'éditeur qu'à l'auteur. Non seulement cela dénote un manque de confiance dans le potentiel commercial de votre livre, mais cela vous place dans une position délicate, où vous devez assumer tous les risques financiers. Méfiez-vous des éditeurs qui suggèrent ou exigent une contribution financière de votre part : votre talent mérite un investissement, pas une facture.

Si cette partie vous intéresse davantage, je vous invite à lire notre article complet sur le sujet des lever de fond et de l'auto-financement : L'arnaque de la levée de fond et du crowdfunding en maison d'édition

9. Celles qui réalisent des couvertures "maison"  absolument horribles

Par pitié, ne vendez pas votre âme... pardon... votre livre, et à n'importe qui sous, prétexte d'être édité. Une couverture c'est l'image de votre livre. Même si l'adage dit de ne pas se fier aux apparences ou de ne pas juger un livre sur sa couverture, c'est ce que feront 90% des gens ! Si la maison d'édition réalise une couverture horrible, votre ouvrage ne se vendra pas ! Pas parce qu'il est mauvais, mais parce que le marché est inondé de publications !

Voici quelques raisons pour lesquelles une mauvaise couverture "maison" peut être néfaste pour votre œuvre :

  • Première impression cruciale : Dans une librairie ou sur une plateforme en ligne, la couverture est la première introduction à votre histoire. Une couverture mal conçue ou amateur donne l'impression que le contenu est du même acabit, que l'ouvrage n'a pas bénéficié du soin et de la rigueur professionnels.
  • Représentation de l'auteur : Tout comme l'œuvre elle-même, la couverture est une extension de l'auteur. Une couverture de mauvaise qualité pourrait laisser penser que l'auteur est moins sérieux ou professionnel dans sa démarche.
  • Concurrence sur le marché : Avec le nombre incalculable de livres publiés chaque semaine (surtout dans la romance), la concurrence est rude. Une couverture bien conçue permet de se démarquer et d'attirer l'attention, tandis qu'une couverture amateur noiera votre œuvre dans la masse.
  • La cohérence avec le contenu : Une couverture doit refléter l'essence du livre. Si elle est incohérente avec le ton, le genre ou le sujet, les lecteurs pourraient se sentir trompés ou déçus.
  • Les ventes : Une couverture attrayante peut inciter à l'achat. À l'inverse, une couverture mal réalisée peut dissuader un potentiel acheteur, impactant directement les ventes de l'ouvrage.
  • Crédibilité de l'éditeur : Une maison d'édition qui néglige la couverture est clairement moins crédible aux yeux des lecteurs, auteurs et même des distributeurs. Cela soulève des questions sur le reste des services offerts par l'éditeur.

 

10. Celles qui ne font pas de format papier

L'édition exclusivement numérique a certes gagné du terrain ces dernières années, mais le format papier demeure un pilier incontournable dans l'univers littéraire. Opter pour un éditeur qui ne propose pas de version imprimée présente plusieurs enjeux :

  1. Visibilité réduite : L'absence de format papier signifie une présence nulle dans les librairies, ces espaces où bon nombre de lecteurs découvrent encore leurs prochaines lectures. Une vitrine en librairie est une chance pour un auteur d'atteindre un public qui ne fréquente pas nécessairement les plateformes numériques.
  2. Limitation des opportunités promotionnelles : Les salons du livre, foires et festivals littéraires sont des événements majeurs où les auteurs peuvent rencontrer leurs lecteurs, échanger, dédicacer leurs ouvrages et gagner en notoriété. Sans version papier, votre présence en tant qu'auteur y est quasiment nulle, vous privant d'opportunités d'interactions directes et de ventes.
  3. Perception de professionnalisme : Pour beaucoup, la concrétisation d'un ouvrage en version imprimée est un gage de sérieux et de professionnalisme de la part d'une maison d'édition. Cela peut influencer la manière dont le grand public, mais aussi d'autres professionnels du secteur, perçoivent votre travail.
  4. Expérience de lecture : Beaucoup de lecteurs, malgré l'ère numérique, restent attachés à l'expérience tactile et sensorielle de la lecture d'un livre papier. Ne proposer qu'un format numérique peut donc exclure une partie non négligeable de votre public potentiel.
  5. Investissement de l'éditeur : L'absence d'édition papier peut aussi soulever des questions sur l'investissement et la confiance que l'éditeur place en votre œuvre. La production d'un livre physique requiert certes un investissement financier, mais c'est aussi une preuve tangible de la foi de l'éditeur en la qualité et le potentiel de votre travail.

 

Et vous vous demandez maintenant :

11. Comment trouver une maison d'édition sérieuse ?

En réalité, il faudrait dédier un autre article assez volumineux pour répondre à cette question (et j'ajoute ça à mon agenda), dans l'attente je vous propose de découvrir en quelques points clefs une méthode qui a fait ses preuves.

La quête d'une maison d'édition sérieuse peut sembler ardue, mais avec les bons outils et une approche méthodique, vous pouvez identifier des partenaires potentiels qui valorisent votre travail autant que vous. Voici quelques stratégies clés pour orienter votre recherche :

1. Recherche approfondie : Commencez par une recherche en ligne approfondie. Visitez les sites web des maisons d'édition - par exemple de vos auteurs favoris - pour comprendre leur catalogue, leur histoire, et leur philosophie d'édition. Une maison d'édition qui aligne ses publications avec vos valeurs et le genre de votre œuvre est souvent un bon signe.

2. Réseau d'auteurs : Le bouche-à-oreille est un outil puissant. Rejoignez des associations d'auteurs, des groupes sur les réseaux sociaux ou des forums dédiés à l'écriture et à l'édition. Les expériences partagées par d'autres auteurs peuvent vous fournir des insights précieux sur les pratiques des maisons d'édition.

3. Salons du livre et événements littéraires : Participer à des salons du livre, des ateliers, et d'autres événements littéraires est une excellente façon de rencontrer des éditeurs, de discuter directement avec leur équipe, et d'obtenir une impression directe de leur engagement envers leurs auteurs.

4. Analyse des contrats d'édition : Si vous avez la possibilité de consulter des contrats d'édition, observez les clauses attentivement. Un contrat équitable et transparent est un bon indicateur d'une maison d'édition sérieuse. N'hésitez pas à demander des clarifications ou l'avis d'un professionnel si certaines clauses vous semblent obscures.

5. Attention aux signaux d'alerte : Méfiez-vous des éditeurs qui demandent des frais de soumission ou qui semblent trop pressés de signer un contrat sans une évaluation adéquate de votre manuscrit. Un éditeur sérieux investira le temps nécessaire pour évaluer votre œuvre et discuter des conditions de publication.

6. Suivi des nouvelles publications : Gardez un œil sur les livres récemment publiés dans votre domaine. Les auteurs sont souvent ouverts à partager leur expérience d'édition, et cela peut vous donner une bonne idée des éditeurs qui ont une réelle passion pour leur métier.

7. Consultez des guides et des ressources : De nombreux guides et ressources sont disponibles pour aider les auteurs à naviguer dans l'industrie de l'édition. Ces outils peuvent offrir des conseils pratiques, des listes d'éditeurs recommandés, et des avertissements sur ceux à éviter.

Je pense avoir fait le tour des points principaux. Si le sujet vous intéresse, n'hésitez pas à lire les articles suivants :

 


Comment trouver maison d'édition sérieuse ?
4 months ago
Your review
Vous avez refusé mon manuscrit et j'ai donc tenté d'autres maisons qui ont accepté (Editions du panthéon, éditions Vérone et Amalthée), mais toutes me demandent de payer un certain montant d'argent pour être publié. J'ai cru comprendre que c'était une sorte d'escroquerie au manuscrit. Pourriez-vous me conseiller sur la manière de trouver une autre maison d'édition sérieuse dans le secteur lesbien ou LGBT ? Je suis un peu perdu dans le processus et j'aimerais savoir par où commencer pour augmenter mes chances de publication. Merci d'avance pour votre aide et vos conseils car il est difficile de trouver une maison d'édition sérieuse.
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  • 33d717d8893669b6 Maisons d'édition à éviter et leur contrat (à brûler)
    Kyrian Malone 4 months ago
    Bonjour Azizou, voici une liste des ME : https://homoromance-editions.com/actualites/les-maisons-dedition-lgbt-lesbiennes-gaies-trans.html#maisons-dedition-lesbiennes-francaises-fxf
    Elle n'est pas exhaustive et d'autres petites maisons ont vu le jour entre temps.


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