Skip to main content

"Le rôle de leur vie" - Découvrez le roman de l'autrice américaine Elle Spencer

| Chantal Trembley | Livres lesbiens

"Le rôle de leur vie" - Découvrez le roman de l Quand réalité et scénario se confondent

Elle Spencer entraîne ses lectrices dans un divertissement plein d’humour et d’émotion sur les difficultés d’être soi-même et de trouver le véritable amour dans un monde d’apparences.

Résumé : Quinn Kincaid, la star de Jordan’s Appeal, la série juridique la plus populaire de la télévision, a toujours protégé sa vie privée. Après un divorce désastreux, elle veut désormais faire son coming out, mais avec quelqu’un à ses côtés. Elle accepte à contre-cœur la suggestion de son attaché de presse : une relation de façade dans la grande tradition de Hollywood. C’est ainsi qu’elle se retrouve avec une fausse petite amie : Lacey Matthews, une vedette de feuilleton au chômage, hyper sexy et ouvertement lesbienne.
Toutes deux s’affrontent comme chien et chat dès leur rencontre, mais un accident bête qui handicape Quinn les oblige à se rapprocher, pour le meilleur et pour le pire, et à mettre en scène leur idylle factice jusque devant les caméras de Jordan’s Appeal.
Mais quand la réalité et la fiction commencent à se confondre, Quinn et Lacey arriveront-elles à découvrir le véritable amour derrière les faux-semblants ?


Avec « Le rôle de sa vie », Elle Spencer nous offre une interprétation savoureuse, mêlant péripéties comiques et moments tragiques, d’un scénario classique qui voit deux femmes que tout oppose s’efforcer de trouver le bonheur ensemble.

EXTRAIT

Les yeux de Lacey s’écarquillèrent de surprise quand elle vit la femme qui s’installa à sa petite table.
— Désolée de vous interrompre. J’espère que ce siège n’est pas pris.
— Non, dit Lacey en secouant lentement la tête.
Des fans de son feuilleton s’étaient déjà immiscés dans son espace personnel, généralement pour la féliciter d’avoir résisté à son mari à l’écran ou parce qu’ils tenaient à lui donner des conseils sur le déroulement de l’intrigue, comme si elle avait le moindre contrôle là-dessus. Mais cette fois, Lacey était presque sûre qu’elle avait Jordan Ellis en face d’elle. Non, pas Jordan Ellis. C’était le nom de son personnage dans cette série sur la justice. 
— Quinn Kincaid, se présenta la femme.
Pourquoi diable Quinn Kincaid venait-elle de s’asseoir à sa table ? Était-elle une amatrice de feuilletons ? Lacey se pencha par-dessus de la table et serra la main offerte.
— Lacey Matthews.
— Actrice ? demanda Quinn en pointant du doigt la tablette de Lacey. J’ai remarqué que vous recherchiez des auditions.
Pas une fan, apparemment. Mais encore une fois, plus personne ne l’était. Deux autres refus le matin même avaient confirmé ce fait.
— Oui, effectivement, dit-elle, avec une pointe de frustration dans la voix.
— Vous avez vu des propositions intéressantes ?
— Absolument rien, répondit Lacey en fronçant les sourcils.
— Désolée. C’est dur en ce moment.
— Je ne pense pas que vous le sachiez vraiment, rétorqua Lacey.
Elle recula sur sa chaise. C’était une petite table et elle ressentait le besoin de récupérer un peu de son espace personnel.
— J’ai eu de la chance il y a cinq ans, déclara Quinn. J’étais au bon endroit au bon moment et j’ai eu l’offre de ma vie. Je le nierai si vous me citez. Je dis à tout le monde combien c’est dur, mais c’est surtout une question de chance.
— Ah, eh bien, c’est une excellente nouvelle, répondit Lacey sur un ton sarcastique. Et moi qui pensais que se retrouver sur le créneau de dix heures le jeudi soir avait quelque chose à voir avec le talent.
Alors il ne s’agissait vraiment que de chance ? Lacey avait travaillé chaque jour pour perfectionner son art et devenir la meilleure, et résultat, on lui tenait ce genre de propos ?
— Je suppose que vous suivez Jordan’s Appeal ? demanda Quinn avec un sourire éclatant.
Ah non, Lacey ne suivait pas la série ! Pourquoi s’intéresserait-elle à la femme devant laquelle son ex-petite amie se pâmait tous les jeudis soir ? Dani et elle plaisantaient sur ce béguin, mais il irritait Lacey au plus haut point d’autant que Dani ne trouvait jamais le temps de regarder le feuilleton de Lacey. Mais évoquer cette histoire tout haut ne semblait pas approprié.
— Mon ex était une téléspectatrice assidue.
— Je vois. Et vous ? Que pensez-vous de la série ?
— Honnêtement, je mémorisais mon texte pendant qu’elle regardait, mais elle vous trouvait incroyable, dit Lacey en haussant les épaules.
Elle fit une pause, regrettant d’avoir laissé échapper la dernière partie. Dani et ses maudits béguins pour les célébrités ! Et ce n’était jamais des femmes qui ressemblaient à Lacey. Toujours des blondes, des Californiennes. Dani avait un type. Bon sang ! Pourquoi Lacey n’avait-elle pas compris plus tôt ?
Quinn remonta ses lunettes de soleil sur le dessus de sa tête, montrant à Lacey les yeux bleu glacé pour lesquels elle était renommée.
— Vous le direz à la chaîne ? Je n’arrête pas de demander une augmentation et j’ai toujours des refus, plaisanta-t-elle.
— Quoi, passer d’un million par épisode à deux millions ? commenta Lacey en ricanant. Je suis sûre que vous vous en sortez très bien.
Les yeux de Quinn s’écarquillèrent sous la surprise.
— Je suis vraiment assise ici à me disputer avec une étrangère sur mon cachet ?
— Je ne suis pas une inconnue, je me suis présentée. Lacey Matthews, vous vous souvenez ?
Elle se pencha et prit sa tasse de café. Elle but une gorgée et tint la tasse près de sa bouche, regardant Quinn par-dessus le bord.
— Comment pourrais-je oublier ? rétorqua Quinn qui saisit le café qu’elle avait commandé en entrant.
Elle en prit une gorgée et elles se fixèrent pendant de longues secondes. Elle continua :
— Maintenant que nous avons établi à quel point le milieu est injuste…
— Je suis désolée, l’interrompit Lacey. Je suppose que je suis juste un peu amère à propos de l’énorme différence de salaire entre les acteurs en journée et ceux des horaires de grande écoute.
Lacey ressentait de la rancœur sur de nombreux sujets et rester assise ici à regarder Quinn Kincaid n’aidait pas. Cette femme avait tout : une belle carrière, un mariage réussi avec une autre célébrité, assez d’argent pour lui durer deux vies, selon Lacey. Et pourtant, elle était là, avec ses yeux bleus, à flirter avec une parfaite inconnue comme si elle avait tout le temps devant elle.
Lacey jeta un coup d’œil autour d’elle en se demandant si elle n’était pas en train de se faire avoir.
— Écoutez, commença Quinn. Comme je l’ai déjà dit, il s’agit d’être au bon endroit au bon moment, ce qui est une transition parfaite pour vous demander si vous aimeriez venir à une fête chez moi ce soir. Je pourrais vous présenter à des gens qui travaillent dans le secteur, parce que tout dépend aussi de qui vous connaissez. Et maintenant, vous me connaissez, donc…
— Bizarre, dit Lacey en fronçant les sourcils et en croisant les bras.
— Quoi donc ?
— Je suis une New-Yorkaise. Je ne prends pas n’importe quelle annonce pour argent comptant. Votre proposition est bizarre.
Elle jeta un nouveau coup d’œil autour d’elle.
Quinn l’imita et demanda :
— Que cherchez-vous ?
— Les caméras cachées, répondit Lacey, très sérieusement.
Quinn se recula et éclata de rire. Elle était une de ces rares personnes célèbres pour leur rire. Il ne s’entendait pas à travers une salle bondée ; il était un peu plus subtil, mais il donnait envie de rire avec elle, même si on n’avait pas entendu la blague.
— Je vous garantis qu’il n’y a pas de caméra cachée. Enfin, des paparazzi peut-être. Alors, je peux vous demander ce qui vous paraît si bizarre ?
Lacey se pencha vers elle et dit à voix basse :
— Eh bien, pour commencer, c’est comme si Quinn Kincaid m’envoyait des ondes lesbiennes, alors que tout le monde sait qu’elle est mariée à… euh, c’est quoi son nom ?
— Divorcée. Nous sommes divorcés.
— Vraiment ?
Lacey était sincèrement surprise, non pas qu’elle se tienne informée des potins sur les célébrités. C’était plutôt le truc de Dani, mais celle-ci n’avait jamais mentionné que sa star préférée avait divorcé.
— Je suppose que je devrais parcourir les magazines de ragots plus souvent, commenta-t-elle.
— Eh bien, si vous les lisiez, dit Quinn en gloussant, vous sauriez que le divorce était dû au fait que je suis stérile. Ah, et aussi, j’étais trop grosse pour lui.
— Quel porc, dit Lacey, toujours penchée au-dessus de la table.
Leurs regards se croisèrent pendant quelques secondes.
— C’était quand la dernière fois que vous vous êtes assise dans un café à West Hollywood ? demanda Lacey.
— Je n’en ai pas vraiment l’habitude, admit Quinn. Et vous pouvez vous interroger sur cette bizarrerie toute la journée puisque vous avez tant de temps libre. Ou vous pouvez accepter gracieusement une invitation à ma fête ce soir.
Sans attendre la réponse, elle saisit une serviette en papier sur laquelle elle nota rapidement une adresse. Elle la fit glisser sur la table.
— À plus tard, dit-elle avec un sourire.
Avant que Quinn sorte du Starbucks, une femme l’arrêta pour un selfie et un autographe. Elle pausa pour son admiratrice, puis se retourna. Lacey la regardait, les bras croisés, l’air plutôt perplexe. Quinn lui fit un petit signe de la main et partit.




"Laissez-nous quelques mots sur Facebook, Google ou encore sur les fiches Amazon des livres des auteurs. Vous êtes nos meilleur.e.s ambassadrices et ambassadeurs pour faire connaitre et rayonner la littérature lesbienne, gaie, bi et trans. "