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Déliés par alliance

| Chantal Trembley | Livres gays

Deliés par alliance

Une nouveauté MM et un coup de coeur de notre rédaction pour ce roman qui décrit avec justesse l'évolution de deux jeunes garçons que tout oppose.
Craquerez-vous pour le premier roman de Félie Bertin ?

Résumé : Quand sa mère commence à fréquenter Brice, un commandant de police, le petit Daryl voit en lui un héros. Un homme capable de faire rire sa maman et de la rendre heureuse. Tout serait certainement parfait si le chevalier blanc n’avait pas un fils de deux ans plus jeune : Louis.
Daryl ne veut pas de frère. Très vite, sa fascination se mue en quelque chose de trop fort pour lui. Il ne veut pas de cet amour et la colère semble être un bon moyen de s’en défendre. Plus les années passent, plus leur relation s’envenime et la carapace angélique de Louis se fissure. De bousculades en remarques désobligeantes, de rejets en afflictions, les deux garçons grandissent côte à côte en tentant de garder la tête haute. Leurs heurts se multiplient jusqu’à celui de trop. Bientôt, ils ne savent plus que compter l’un sur l’autre. L’un pour l’autre. Mais sauront-ils dépasser ce qui fait d’eux des frères ? Parviendront-ils à oublier cette alliance et à trouver « leur lien » ?

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Par Déliés par alliance, on découvre une plume qui ne...
4 years ago
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Par Déliés par alliance, on découvre une plume qui ne nous ménage pas, qui n’enjolive aucunement la réalité des faits et c’est cela qui fait mouche.
L’auteure part d’une situation qui est, de nos jours, très commune : celui des familles recomposées. Elle nous montre l’envers du décor d’un conte de fées. En effet, si les parents se remarient et forment une belle famille recomposée et unie, il n’en est pas de même pour les enfants. En effet, là où les adultes sont heureux de cette situation, l’on ne laisse que peu de choix aux enfants. Au contraire, on leur impose cette situation : un nouveau parent, que l’on doit aimer pour ne pas faire de peine à son père ou sa mère, mais aussi des demi-frères/sœurs que l’on n’a pas forcément désirés.
Dès le départ, le cadre est en place : comment trouver sa place dans cette nouvelle famille ?
L’auteure met en avant des sentiments enfantins et pourtant tellement logique face à ces changements : l’appréhension, la culpabilité, la peur… Pour les adultes, les apparences sont primordiales et passent malheureusement avant le bien-être des enfants… Pour nous adultes, c’est logique que tout se passe bien, la transition doit se faire naturellement. Or, il n’en est rien. Et c’est là le point de départ de l’histoire de ces deux garçons, frères par obligation et non par choix.

L’histoire se déroule sur plusieurs années. On découvre ces enfants de trois et cinq ans avec leurs passés, leurs traumatismes, leurs incertitudes pour l’avenir. Au fil et à mesure de la lecture, on les voit évoluer, en tant qu’individu, mais aussi en tant que « frères ». Cette relation au départ non désiré devient ambiguë. L’auteure joue sur ces parents trop occupés pour s’occuper de leurs enfants. Des parents absents et des enfants laissés à eux même. Un aîné qui se retrouve à jouer un rôle qu’il n’a pas à tenir. On ne lui laisse pas sa place d’enfant, mais celui d’un grand responsable de son cadet.
Cette relation évolue avec nos personnages. Du stade d’enfants, on passe à celui d’adolescents. L’auteure met en avant les désirs, les prises de conscience que cette période amène. À ce stade de la vie, les apparences font l’être et le paraître… L’on devient est témoin, nous lecteurs, de cette relation qui d’ambiguë devient codépendante, presque nocive. On récent leur mal-être, toutes ces questions que le se pose et auxquels personne n’est là pour répondre. On ressent le poids de cette société et de ces idées préconçues sur des relations entre deux personnes, deux frères qui pourtant ne le sont pas. Comment assumer ce désir qui nous pousse vers l’autre alors que c’est interdit ? Encore une fois, l’auteure joue sur les mots pour nous décrire leurs maux. Tout en s’adaptant à l’âge des personnages, elle transmet cette multitude d’émotions qu’ils dégagent de leur mal-être : déni, désir, peur, anxiété, culpabilité.
Et puis vient le temps des choix, cet âge où l’adolescent devient un adulte en devenir, qu’il commence à réfléchir par lui-même, pour lui-même… où l’on prend des décisions, bonnes ou mauvaises. Où l’on comprend que nos actes ont forcément des conséquences sur nous, mais aussi sur notre entourage, notre vie. On ouvre aussi les yeux sur la réalité de la vie. On perd cette image idéaliste enfantine que nous avons. Non, ceux qui nous entoure, qui sont nos piliers ne sont pas si parfait que cela, que les héros peuvent cacher des êtres monstrueux, des êtres sans âmes…

Oui, cette histoire est une histoire parmi tant d’autres qui sont tus et pourtant qui montre la cruauté de certains envers ce qui sont « normalement » supposé chérir et aimer… Elle nous met devant cette réalité sans la romancée : une réalité qui est cruelle, sombre voir nébuleuse, mais qui, si on a le courage de s’affirmer peut-être magnifique.

Concernant le travail d’écriture, ce qui au départ m’a paru confus, se relève une superbe acrobatie de la part de l’auteure. Je m’explique. Le roman nous paraît, au début, quelque peu confus. Mais au fur et à mesure de la lecture, on se rend compte que Félie joue sur les mots. L’histoire débute avec un vocabulaire et des émotions enfantines, puis devient tranchantes, blessantes, représentant le comportement d’un adolescent pour finir par des réflexions construites, réfléchies, celle d’un adulte en devenir…. Par ce biais, on s’imprègne de l’histoire, on vit l’évolution de ces deux êtres auxquels on ne peut que s’attacher. On ressent leurs malaises, leurs peurs, et comme eux, nous sommes incapables de prédire la fin de leur histoire… Cette tension, cette incertitude nous tient tout au long de leur récit.
Pour conclure, je dirais que Félie met en avant le poids des mots, leur impact sur des êtres fragiles et innocents. Des mots qui peuvent être amour ou dévastateurs, des mots qui peuvent détruire ou rendre une personne épanouie.
Voilà ce que l’on se dit à la fin de cette sublime histoire… Quelle belle leçon qu’elle nous offre là.
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