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Les conseils d'Alicia : Le pronom et le temps (narration)

| Alicia Alvarez | Les conseils d'écriture

Les conseils d

Super, vous avez enfin votre idée de commencement. Le sourire aux lèvres, vous vous préparez à commencer le récit quand, tout à coup, votre main se bloque sans explication. Après avoir trituré vos méninges, vous comprenez que vous ne pouvez pas du tout débuter votre histoire parce que... vous n'avez aucune idée du type de narration et du temps que vous voulez. L'impression de faire un choix de vie ou de mort vous consume. Que faire ?

Eh bien, je tenterai ici du mieux que je peux de répondre à cette question, d'après mes ressentis. Ce chapitre présente un peu de subjectivité.

D'abord, citons les moyens de narration : Je, Il et Tu.

1/ Le « Je »

C'est une technique que beaucoup de personnes emploient parce qu'elles pensent que c'est la solution la plus facile. Sachez tout de suite qu'aucun type de narration n'est plus facile que les autres. Le « Je » ne fait pas exception. En utilisant la première personne, vous vous confrontez à un seul point de vue (sauf si d'autres personnages interviennent). Reprenons l'exemple de Dorothée et racontons son histoire en « Je ». On sera dans la tête de quelqu'un qui ne connaît rien au monde des Elfes, qui va apprendre sa véritable nature. Il faudra que vous la fassiez réagir de manière cohérente la petite. Si plus haut, vous dites qu'elle est terre à terre mais que juste après, elle croit aux Elfes après deux lignes, cela n'ira pas avec sa personnalité (note : si vous écrivez à la troisième personne, cela ne sera toujours pas cohérent mais bref). En utilisant le « Je », le lecteur est censé s'identifier au personnage. Donc, celui-ci ne doit pas être parfait et vous devez doser les questions existentielles qui hantent son esprit comme, « Pourquoi l'école des Elfes s'appelle Lardpou ? Cela me donne faim ». Bref, le « Je » est un emploi intéressant MAIS il faut savoir le gérer, ce n'est pas l'alternative la plus facile, que du contraire, et elle limite certains pans de votre univers, puisque le narrateur est interne et ne peut pas tout connaître.

2/ Le « Il »

Cette façon de faire se montre plus libre, dans le sens où l'auteur peut choisir entre la narration interne, externe ou omnisciente. Je ne vais pas vous retaper tout vos cours de français dans la figure, mais cela veut dire qu'il y a possibilité de ne suivre qu'un personnage, comme on peut décider d'en faire intervenir dix, d'une manière proche ou détachée.

a/ Externe : Le narrateur est un simple observateur. Le lecteur n'a droit qu'à des informations sur le comportement des personnages, sans connaître leurs états d'âme.

b/ Interne : Le narrateur exprime les scènes à travers les personnages. Comme avec le "je", l'histoire se limite à ce que le protagoniste voit, connait, entend, sent... L'auteur connaît le passé, le présent et la conscience de son personnage.

c/ Omniscient : Le narrateur a connaissance de tout : le passé, les sentiments, les pensées des personnages, etc, révélant parfois même leur avenir. C'est une façon d'ordonner les informations afin de produire différents effets sur le lecteur. On en a recours pour créer un réalisme fort.

En bref, la première personne n'est limitée qu'à l'interne, tandis que la troisième est plus ouverte. Néanmoins, ne croyez pas que je crache sur la première personne. Comme je le disais plus haut, bien maniée, cette technique s'avère tout aussi riche.

3/ Le « Tu »

Je n'ai pas grand-chose à dire dessus parce que je ne connais absolument pas cet emploi à l'écrit mais je sais que cela existe dans certains romans. Vous pouvez utiliser la deuxième personne pour faire du lecteur/de la lectrice votre héros/héroïne avec des fins alternatives (ou pas, la personne qui vous lit peut simplement être le protagoniste principal qui évolue dans votre best-seller).

Maintenant que vous avez choisi la personne, l'idée du temps se pose : Passé ou présent ? Je ne parle évidemment pas du futur parce que je ne pense pas que cela existe en littérature. En tout cas, pas dans le contexte de la narration (vous pouvez en utiliser dans les dialogues ou de manière antérieure, mais pas pour décrire des pensées ou des actions en continu).

 

Le passé simple/imparfait

Le passé simple est un temps qui intervient dans les actions, puisqu'il est limité par des barrières temporelles évidentes. Par exemple : « Dorothée lut le règlement d'ordre intérieur de l'école des Elfes », cela laisse supposer qu'elle lit et que cette action se termine également. Le passé simple exprime ici une action.

L'imparfait, contrairement au passé simple, étire l'action ; il y a donc une absence de limites dans l'imparfait. On s'en sert surtout pour les descriptions (« Les arbres étaient vieux »), les verbes antérieurs (« Elle chuta, alors qu'elle marchait rapidement ») et les clôture de chapitre ou de récit (« Dorénavant, elle savait qu'il ne fallait pas faire confiance à un serpent »).

 

Le passé composé : Il signifie « l'accompli ». Ce temps permet de parler d'événements ou de choses qui se sont déjà passées et sont terminées. Exemple : « Dorothée s'est perdue dans l'école » : le fait est accompli ici. Elle s'est perdue, elle n'est pas en train de se perdre. Seulement, il n'est accompli que s'il est antérieur à une période donnée. Souvent, le passé composé est l'accompli du présent. « Dorothée s'est perdue dans l'école, mais elle ne baisse pas les bras. Un jour, elle arrivera à s'orienter toute seule ». Un exemple de passé composé, de présent et de futur dans la même phrase. Néanmoins, objectivement parlant, le passé composé est un temps peu narratif qui, mal utilisé, peut rendre un récit mou. Un peu comme le futur, au final.

 

Le présent

Il y a quatre types de présent :

- Celui de l'énonciation : L'intrigue s'interrompt le temps que le personnage partage ses émotions actuelles. « Dorothée est envahie d'un souvenir nostalgique en voyant une photo de ses parents. Ils lui manquent déjà ! »

- Celui de vérité générale : C'est mis en avant quand vous utilisez une valeur « omni=temporelle ». Par exemple : « Dorothée avait remarqué que, comme dans les mythes, les Elfes ont les oreilles pointues ».

- Celui qui est historique : Cela donne une impression d'immédiateté. C'est une pratique difficile, puisqu'elle vise à faire passer les actions comme contemporaines dans une narration au passé simple et à l'imparfait. Difficile de vous placer un exemple, veuillez m'en excuser, je ne le maîtrise pas du tout.

- Celui de narration : Ce présent de narration souhaite abolir la distance entre le moment de la narration et le moment de l'action narrée.

Et, dans le présent, évidemment, du passé et du futur peuvent s'immiscer sous forme de passé proche (« Elle vient de découvrir son dortoir ») et/ou de futur proche (« Motivée, elle va s'entraîner dans les bois »).

Avec toutes ces informations, réfléchissez à ce qui, selon vous, correspondrait le mieux à votre histoire. Attention, votre choix déterminera votre roman. Si vous vous trompez, comme il m'est arrivé avec mon premier roman, cela changera votre vie à jamais.





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