Interview de l'auteure Magali Junjaud pour son titre : « Irrésistible Adèle

Avant de parler de ton roman, peux-tu te présenter aux membres du groupe ?

Avec plaisir, je m’appelle Magali Junjaud, je suis publiée chez Homoromance Éditions depuis 2016 et Irrésistible Adèle est mon troisième roman. Je connais Cherylin et Lou depuis leur première publication dans cette maison d’édition et depuis je les suis dans leur grande aventure littéraire.

Ton roman « Irrésistible Adèle » a été publié par Homoromance éditions en novembre 2022 et a reçu un très bel accueil du public. Pourrais-tu nous le présenter ?

Joanna est une mère de famille épanouie de deux garçons, Martin et Oscar, mariée à un bel homme aimant, Dany. Tous les 4 vivent dans un pavillon de banlieue dans une routine quotidienne rassurante. Adèle est une magnifique professeure de théâtre qui voit en Martin l’étoffe d’un grand acteur et en Joanna, l’artiste et la femme passionnée qui sommeille. Une passion dévorante va naitre entre ces deux femmes et les mettre à l’épreuve de la vie et de leurs engagements.

En lisant les pages de ton roman, j’ai été happée par les scènes du quotidien qui semblent si réalistes. Peux-tu nous parler de tes inspirations pour l’écriture d’« Irrésistible Adèle » ?

Les passages qui mettent en scène Joanna et sa famille sont évidemment inspirés de mon propre quotidien de maman de deux enfants en bas âge. S’agissant de la passion artistique, je n’ai pas eu à chercher très loin non plus, mais s’agissant de l’adultère, cette fois, ce n’est que pure fiction. En observant autour de moi, j’ai vu l’amour avec toutes ses nuances et toute sa violence, au-delà de tout appel de la raison souvent, et j’ai voulu faire un récit qui en rendait compte.

Selon toi, à qui s’adresse ce livre ?

Aux lectrices, de tous bords et de différents horizons qui aiment la romance. Je crois que beaucoup de femmes, mère ou pas, artiste ou pas, ayant connu l’amour peuvent s’identifier dans, au moins, une des facettes de Joanne ou Adèle.

Au cours de ses rencontres avec Adèle, Joanna se voit troublée par des pensées intrusives et inattendues. La tentation, y résister ou céder ?  

Les raisons d’y résister envahissent le quotidien de Joanna ; L’amour inconditionnel pour ses enfants, l’amour serein pour son mari, la stabilité de son foyer et une sexualité qu’elle pense inébranlable. Elle flirte d’ailleurs avec Adèle sans aucune inquiétude au début. Et puis, quand la professeure réveille d’abord une passion artistique dormante chez elle, elle cède sans ambages, certaine de pouvoir résister au charme d’Adèle. Je voulais parler de la tentation au-delà des clichés et montrer que bien souvent, les gens cèdent à la tentation non par lâcheté, mais parce que l’amour, le désir les dépassent totalement que cette route semble soudain la seule qui s’offre à eux. Il y a souvent un point de non-retour dans les jeux de séductions et l’éveil de l’amour, et quand vous vous rendez compte du danger, il est souvent atteint.

Dans « Irrésistible Adèle », Joanna renoue avec toutes les facettes de sa personnalité féminine et celles qui ont été happées par la course quotidienne. Aurais-tu un conseil à donner aux lectrices qui se sentent parfois prises par le tourbillon de la vie et qui s’oublient ou non plus le temps de penser à elles ?

Ce constat je l’ai surtout fait sur des jeunes mamans. Les premières années d’un enfant sont chronophages et énergivores. On apprend à développer une autre facette de nos personnalités à leurs côtés et les années s’empilent dans une course folle dans laquelle on veut être une femme accomplie au travail, une mère exemplaire à la maison et une épouse dévouée, mais ce n’est pas viable sur le long terme. Mais rester à l’écoute de ses passions, de ses envies c’est aussi apprendre à ses enfants à faire de même. Même s’il s’agit de faire un puzzle le soir, de reprendre le sport et de vous mettre à peindre. C’est aussi une jolie façon de transmettre et partager quelque chose que vous aimez. Mon petit garçon a écrit un petit livre en CP pour sa petite sœur, pour faire comme maman. Ce que vous êtes est aussi important que ce que vous avez à offrir.

Un certain nombre de pensées de Joanna m’ont fait sourire, parfois avec amusement, parfois avec compassion ou indulgence. Je voudrais en citer une : « Cette belle jeune femme a sûrement mieux à faire cet après-midi que prendre un café avec une vieille chose de ton âge. » Que penses-tu de la différence d’âge dans une relation ?

Personnellement, j’ai toujours été attirée par des femmes de dix ans plus âgées que moi. C’est une moyenne évidemment. Je pense que cette différence est aussi insignifiante qu’essentielle, dans le sens où elle peut être un hasard ou un critère inconscient de séduction.

Aurais-tu une anecdote à nous raconter, pendant la création de ce livre, sa sortie, une histoire de bêtas, etc, à partager avec nous ?

Je crois que ce qui me fait le plus sourire à la sortie de ce livre c’est le nombre de fois où j’ai répondu à la question : mais l’infidélité, c’est du vécu ? Comme si j’allais donner ce genre d’information, le cas échéant, au tout venant.

Sinon ma femme m’a surprise en larmes en écrivant un passage et m’a demandé avec de grands yeux étonnés ce que je pouvais bien écrire pour me mettre dans un état pareil.

Sans trop en dévoiler, peux-tu nous parler du passage qui a été le plus poignant à écrire ?

Sans trop en dévoiler c’est quasiment impossible de le dire. Juste avant le confinement, j’ai perdu ma grand-mère avec qui j’ai une histoire assez particulière et pandémie oblige, je n’ai pas eu le temps de faire le deuil, du moins j’ai eu la sensation de ne pas avoir pu la pleurer… une scène du livre m’a permis de le faire. Les lettres aussi m’ont obligé à puiser loin en moi ces émotions qui bouleversent les héroïnes, et les torturent aussi d’une certaine manière.  

« Joanna est une femme comblée et épanouie. Elle partage son quotidien entre son mari, Dany, ses enfants, Martin et Oscar, et son travail de comptable. L’année scolaire qui commence s’annonce semblable à toutes les précédentes, mais c’est sans compter sur la soudaine passion de Martin pour le théâtre et pour sa professeure, l’envoûtante Adèle. L’arrivée de cette femme dans sa vie va bousculer la quiétude rassurante des jours de Joanna. D’abord méfiante à l’égard d’Adèle, la mère de famille va se laisser emporter dans un tourbillon de sentiments nouveaux, tiraillée par la réalité de son quotidien et ce désir inavouable. Entre son besoin de retrouver sa vibration artistique, de suivre son fils dans ce nouvel émerveillement et son attirance irrationnelle pour cette femme qu’elle connait à peine, Joanna va devoir naviguer dans des eaux troubles et chaudes...»

Je suis sous le charme de la plume de Magali Junjaud depuis son premier roman « Au temps qu’il passe ». Après avoir dévoré « L’ombre du doute », il était évident que je profiterais de la lecture d’ « Irrésistible Adèle » avec délectation. Parce que je ne peux pas parler de ce roman sans commencer par souligner la belle plume de Magali Junjaud, affinée, précise, captivante, rythmée et pleine d’émotion. On ne peut plonger dans cette lecture.

J’ai été agréablement surprise par cette romance contemporaine et par les émotions qu’elle a suscitées en moi au cours de ces pages. Magali Junjaud nous livre une histoire poignante, celle de Joanna et celle d’Adèle. Attention, tempête à l’horizon avec des personnages bien croqués qu’on a envie de suivre toujours plus près. Vous l’aurez compris, l’amour a une place centrale dans ce roman : l’amour inconditionnel d’une mère, l’amour passionné d’une femme, l’amour irrésistible !

Il me semble qu’on ne peut pas sortir indemne de cette lecture, les émotions foisonnent et continuent de tourbillonner dans mon esprit après avoir terminé la lecture de la dernière page. Signe pour moi d’un titre qu’il faut que je vous recommande !

Merci beaucoup pour ton temps et les réponses que tu nous apportes sur ton roman. Souhaites-tu rajouter quelque chose ?

Ces questions sont absolument géniales. Merci à toutes les deux, pour votre amitié, votre bienveillance et votre indéfectible présence malgré la distance parfois.