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20 QUESTIONS A JULIE LEZZIE

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il y a 1 an 10 mois - il y a 1 an 10 mois #173 par Julie Lezzie

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire votre dernier roman ? 
L'amour du goût et de la cuisine créative! Oui, Chef!  est un hommage à la gourmandise, avec toute la sensualité que peuvent inspirer les aliments, si seulement on prend le temps de les déguster - surtout lorsque c'est sur le corps de sa partenaire! ;)
Quels ont été vos processus d’écriture, de l’idée à la rédaction jusqu'à la finalisation ? Combien de temps cela vous a-t-il pris ?
J'ai du mal à élaborer des plans. J'écris à partir d'une scène qui se présente à moi et l'histoire prend vie. Ne connaissant rien aux métiers de bouche, j'ai eu pas mal de recherches à faire dans le domaine pour en retranscrire l'univers, mais aussi la mentalité. Grâce au personnage secondaire Kimiko, commise de cuisine japonaise passionnée de couteaux, j'ai aussi parlé de la dégustation du fameux fugu, mortellement toxique s'il n'est pas préparé dans les règles de l'art. Une fois l'histoire écrite dans les grandes lignes, je l'ai fait lire à ma bêta, qui m'a fait rajouter des scènes par-ci par-là, pour mieux faire vivre l'ambiance dans les cuisines, notamment en faisant appel à tous les sens: la vue, le goût, l'odorat, l'ouïe et le toucher. Pour finir, après avoir paufiné le texte, je l'ai envoyé à ma correctrice à l'oeil aiguisé par son métier d'enseignante, qui prend le temps de traquer les coquilles que je ne vois plus et de m'expliquer quelques règles de grammaire qui m'échappent. Sans elles, Oui, Chef! n'aurait pas été aussi abouti et fait couler autant de salive!
Quelles difficultés avez-vous rencontrées pendant l’écriture de ce livre ? Comment les avez-vous surmontées ?
Les difficultés sont majoritairement liées au manque de temps, qui étire de plus en plus mon rythme de publication, avec le temps consacré aux recherches. Si elles peuvent paraître décourageantes quand on a tout à apprendre, elles s'avèrent toujours passionnantes au fur et à mesure que l'on en apprend davantage. C'est comme se former à un tout nouveau métier!
Avez-vous eu envie de toucher un lectorat particulier ? Des jeunes femmes, des hommes ?
Dans ce cas, s'agissant d'un feel-good avec des intrigues amoureuses lesbiennes, je pense surtout toucher un lectorat féminin, mais je sais qu'il a été également très apprécié par un lecteur fidèle d'Homoromance.
Avez-vous toujours eu envie d’être écrivain ?
Oui! J'écris depuis mon plus jeune âge, à savoir depuis que j'ai appris à écrire. J'ai grandi en Suède, où l'on encourage les enfants à écrire en leur donnant dès le primaire des rédactions libres. J'ai commencé par des histoires de fantôme, puis j'ai épouvanté l'institutrice par un texte inspiré par un film sur Jack l'éventreur! N'ayant pas eu de lectures lesbiennes à l'adolescence pour conforter mes préférences, j'écrivais moi-même des histoires de filles qui embrassent des filles... J'ai enchaîné avec un premier roman écrit dans un cahier en 3ème, pendant mes insomnies. Mais c'est mon premier rapport de stage en entreprise, qui décrivait mon profond ennui devant la photocopieuse et ma déception devant l'inutilité de cette semaine avec beaucoup d'humour, qui a fait dire à ma prof de suédois que j'avais du style et qu'il fallait que je devienne écrivain. J'avais 16 ans et j'ai répondu pleine d'arrogance que j'écrirai en français, car le suédois manquait cruellement de vocabulaire! J'ai mis le temps à incarner cette prophétie, étant alors plus attirée par le journalisme. Après avoir collaboré au magazine Têtu, je me suis enfin lancée dans l'écriture de nouvelles lesbiennes. J'ai publié mon premier roman, Passerelles , en 2006 aux Editions Gaies et Lesbiennes, réédité chez Homoromance. Depuis, j'ai publié un recueil de nouvelles, cinq romans lesbiens (FF) et un roman gay (MM). Aujourd'hui, je suis écrivain à temps complet, oeuvrant en tant que conseillère littéraire et ghostwriter, aidant des auteurs à travailler leurs manuscrits ou en écrivant des romans à leur place.
Quand écrivez-vous ? Avez-vous un rituel d’écriture, des horaires ?
Pour mes clients, j'écris en fonction des priorités de projets. En ce qui concerne mes projets personnels, j'ai besoin d'être inspirée et d'avoir le temps, ce qui est de plus en plus rare, hélas! Mais quand je suis lancée à fond, comme lorsque je m'étais fixée comme but de publier mon roman épistolaire Dans l'attente de te lire  avant le Salon du livre lesbien, je ne m'arrête plus, oubliant de manger lorsqu'on ne m'apporte pas une assiette devant l'écran.
Que représente l’écriture pour vous ?
C'est l'histoire de toute ma vie. L'écriture m'accompagne depuis que ma maman m'a appris mon alphabet à 5 ans et m'est essentielle, c'est mon outil d'expression privilégié. J'aime avoir le temps de trouver le mot juste, ce qui me rend moins à l'aise à l'oral, où j'ai tendance à chercher mes mots.

Aimez-vous lire ? On dit souvent qu’il faut beaucoup lire pour écrire, qu’en pensez-vous ?
Je suis entièrement d'accord! J'ai appris à écrire le français en photographiant mentalement les mots des livres que je lisais. Je suis une grande lectrice depuis mon enfance, où j'avais une bibliothèque remplie de romans d'aventure, des classiques Robinson Crusoë et L'île au trésor, aux aventures du Club des cinq, en passant par un tas de BD, comme Lucky Luke, Tintin, Johan et Pirlouit, Les Schtroumpfs, Boule et Bill, ... A ma toute première visite à la bibliothèque, à l'école primaire, alors que mes camarades avaient choisi des livres d'enfant avec davantage d'images que de mots, j'avais choisi un pavé de Jules Verne, que l'institutrice a préféré me reprendre. Si mes goûts ont évolué avec le temps vers des romans initiatiques ou feel good, en passant par les livres de développement personnel, je reste une fidèle lectrice, avec des périodes d'abstinence et d'autres de boulimie.
Avez-vous des projets d’écriture ? Pouvez-vous nous en parler ?
J'ai toujours plusieurs projets d'écriture personnels en cours, en plus de ceux de mes clients, notamment deux nouvelles et un projet de suite d'un de mes romans.
Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à nos lecteurs rêvant de devenir écrivain ?
Pensez à l'accroche : le lecteur doit être happé dès la première page et un éditeur n'ira pas au-delà de dix pages pour décider si le manuscrit vaut la peine d'être travaillé ou non. Ecrivez avec votre coeur, mais en faisant attention à ne pas en faire une histoire trop personnelle, comme expliqué dans mon article  6 raisons d'écrire un roman et non une autobiographie . Relisez-vous, encore et encore, pour éliminer le superflu et améliorer votre style. Prenez le temps de vous extraire de votre texte, en le laissant de côté quelques semaines, pour pouvoir le relire d'un oeil neuf, puis, lorsque vous l'estimez fini, faites-le lire par plusieurs bêta-lecteurs, afin d'avoir des avis constructifs de la part de personnes capables de vous dire ce qui ne va pas et comment l'améliorer. Pour finir, à moins que vous n'ayiez une parfaite maîtrise de la langue, faites corriger votre manuscrit avant envoi aux éditeurs. 
Que diriez-vous à vos lecteurs et peut être futurs lecteurs ?
Que j'espère que mes romans leur procurent autant d'émotion et de plaisir que j'ai eu à les écrire! Il n'y a rien de plus gratifiant qu'un message de la part d'une lectrice annonçant que tel livre a changé sa vie, sa manière de voir les choses ou son avenir. Je suis très heureuse d'avoir, par mon roman Tout feu, tout femme , motivé une ancienne pompière à reprendre ses bottes, d'autres à se former au secourisme ou à devenir sapeur-pompier volontaire, et d'avoir, grâce à Passerelles , donné envie à plusieurs personnes d'apprendre la langue des signes (LSF). Ces retours sont pour moi des cadeaux inestimables.
Quelle est la qualité que vous préférez chez une femme ?
La douceur.
Et chez un homme ?
La simplicité. 
Votre principal défaut ?
Je suis tête en l'air, distraite, dans la lune... Ma chérie se désespère de devoir tout me répéter. Je suis une perfectionniste utopiste hypersensible pas très à l'aise en société. 
Votre rêve de bonheur ?
Le bonheur se vit au jour le jour; je le cultive en méditant, en passant du temps dans la nature à observer le Vivant, et en profitant de toutes les occasions - grandes ou petites - de se réjouir avec ma compagne et mes proches.
Vos héros dans la vie réelle ?
Ma chérie, qui sait aussi bien réparer une télé qu'un vélo, diriger une ONG internationale et faire des soins énergétiques, parler 4 langues et danser le flamenco. Je m'inspire de personnes dans divers domaines, mais je fais attention à ne placer personne sur un piédestal, car personne n'est parfait. Nous avons tous des talents - parfois cachés - et nous sommes tous le modèle de quelqu'un. 
Qu’aimez-vous lire ?
J'ai besoin que la lecture m'inspire, qu'elle m'apporte quelque chose; j'ai donc tendance à choisir des romans feel good, des livres de développement personnel, des biographies de grands sages, tels Nelson Mandela ou Gandhi, des enseignements bouddhistes, mais également des magazines de déco, de jardinage et même des BD.
Un auteur fétiche ?
Non, en revanche, j'ai des livres fétiches.
Un livre de chevet ?
Le pouvoir du moment présent, d'Eckart Tolle
Connaissez-vous le Canada ?
J'ai passé trois mois à Montréal il y a fort longtemps. J'ai adoré l'ambiance et la simplicité des gens. Pour peu qu'on se promène avec une carte de la ville, on se fait aborder et proposer de l'aide ! Un esprit fort sympathique bien éloigné du Parisien trop pressé pour te renseigner. C'est un pays magnifique que j'aimerais découvrir. Et aussi passer du temps avec les amis québécois, dont l'accent résonne comme une délicieuse musique à mes oreilles! On pourrait me lire le bottin que j'écouterais religieusement!
Dernière édition: il y a 1 an 10 mois par Julie Lezzie.
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