La fille aux allumettes
Elie charriait son sac d’école avec les quelques pauvres affaires personnelles qui ne la quittaient jamais : un cahier de dessins et son carnet de poèmes. Rien de bien extraordinaire, mais c’était là toute son intimité qu’elle surveillait comme son trésor le plus précieux.
Elle traînait ses semelles et son jean fatigué sur les escaliers de béton tagués derrière la classe de dessin, la seule qu’elle affectionnait. Elle était fière de multiplier les notes excellentes dans cette matière, et puis la prof était jolie et gentille avec elle. Pendant que les autres se roulaient des pelles dans une cour sans arbre et sans âme, Élie dessinait, le bout de ses doigts gelé dans des mitaines qu’elle avait elle-même confectionnées à partir de vieux gants.
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