À la pâle clarté de nos cœurs sombres

► Auteur : Gahé Lou
► Nombre de mots : 113 855
► Genre : Fantastique
► Public : Tout public (Jeune adulte)
► Niveau d'érotisme : ☆☆☆☆☆
L’endroit grouille de monde. Main dans la main, Caelum et moi progressons à travers la foule. Le son de la musique explose dans l’air et déchaîne les gens. Je nous attrape deux bières que nous avalons presque cul sec et Caelum me fait tournoyer sur le refrain. Nous dansons un instant, puis d’autres nous prennent par les épaules et caracolent en chantant. C’est ce que j’aime dans ce festival : peu importe l’origine, la couleur de peau, la religion ou les vêtements que l’on porte, ici et maintenant, le temps d’une chanson, l’univers n’est qu’unité et la singularité n’existe qu’à travers le partage. Un DJ accompagné de cuivres, d’une batterie et de guitares, envoie d’autres musiques et soudain, d’immenses canons à couleurs explosent tout autour de nous. Des volutes colorées remplissent l’air et l’espace, se mélangent comme dans nos cœurs, et très vite, nous finissons barbouillés d’un millier de nuances différentes. Nous sommes l’un et l’autre, l’un dans l’autre, métissés et colorés. L’humanité n’est plus qu’un vaste nuancier dans le chœur des cris des badauds.
Nous continuons à avancer dans le souffle des canons à couleurs.
— Ce sont les plus belles armes jamais inventées, me murmure Caelum.
Il a raison. Ici, tout n’est qu’amour : des panneaux « Free Hugs » déferlent, les gens s’embrassent et dansent, sans jamais s’arrêter. Et dire que demain, peut-être se haïront-ils à nouveau. Quant à moi, ces derniers mois m’ont changé, m’ont presque rendu philanthrope. Je n’ai plus de place pour la haine dans mon cœur. Autrefois prosaïque, j’ai appris à m’émerveiller du monde à travers le regard de ceux que j’aime. À l’abnégation, je préfère à présent le partage. Et surtout, mon humeur bilieuse a laissé place à une envie féroce de vivre. Quand on aime, les imperfections de la vie peuvent si facilement être lissées qu’on en oublie de le faire. Et c’est ce qui nous rend mornes. Plus jamais je ne succomberai aux blessures de la vie. Au creux de ces nuages colorés, j’en fais le serment.
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