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Interview de Jennifer Oger-Baragoin

| Chantal Trembley | Interviews de nos autrices et auteurs

Interview de Jennifer Oger-Baragoin

(Interview réalisée sur le groupe de Cherylin A. Nash et Lou Jazz)

En quelques mots, peux-tu te présenter aux membres du groupe ?

Hum… Mon nom d’auteur n’en est pas un vu que c’est mon vrai nom. J’ai 38 ans et je suis une marseillaise exilée en Mayenne depuis 11 ans. Concernant l’écriture, je ne sais pas si j’ai un genre particulier, vu que je n’en ai écrit qu’un seul en deux tomes et que je n’ai pas réitérer l’expérience. Du coup je ne sais pas trop ce que je suis capable ou non d’écrire. J’ai écrit pour la toute première fois en avril 2016 je crois, ou mai peut être.

En 2017, ton titre « Un chance à saisir » paraît chez Homoromance éditions. Est-ce le premier livre que tu écrivais ? Comment t’est venue l’envie d’écrire « Une chance à saisir » ?

Oui c’était le premier, le seul et l’unique pour le moment. Cette idée m’est venue en lisant une fanfic de la série The 100. Allez savoir pourquoi.

Surtout que je n’ai jamais vu cette série beaucoup trop violente pour mon cœur de bisounours. Je crois que je lisais une fic de Sedgie, pas une AU en plus, une sur l’univers de la série. Je ne connais cette série que grâce aux fanfics de toute façon. Quand j’ai eu terminé cette fic, j’ai commencé à avoir une espèce d’obsession avec cette idée pour une chance à saisir. Dans mon esprit, je sais pas les personnages de la série The 100, et leur age assez jeune, correspondaient bien à cette obsession qui naissait. J’ai commencé à en rêver la nuit (alors que d’habitude je me souviens pas de mes rêves), je faisais les dialogues dans ma tête, je parlais toute seule en voiture en me racontant des passages que j’imaginais. J’ai imaginé les personnages de cette série dans ma tête juste pour l’aspect physique et pour leur âge. Au bout d’un mois à ne penser qu’à ça, j’en pouvais plus. Alors je me suis dit que j’allais essayer d’écrire pour m’en débarrasser. Et voilà comment ce roman est né.

 Avant de dévoiler le résumé, pourrais-tu nous présenter ton roman ? Et choisir un ou deux courts extraits pour les lecteurs.trices ?

 Ça c’est dur comme question ! c’est un roman qui parle de tout et pas que de romance ! si vous lisez ce roman, vous suivrez plusieurs personnages qui se retrouvent au même endroit et qui vont devoir cohabiter et grandir ensemble. Ça fait un peu colonie de vacances comme ça, mais c’est loin d’être le cas.)

Concernant les extraits, honnêtement c’est dur ! c’est difficile parce que j’ai tellement de personnages, et ils sont tous tellement importants…

Selon toi, à qui s’adresse ce livre ?

Je pense qu’il s’adresse à tout le monde, certains m’ont dit s’être identifiés à tel ou tel personnage, mais pas forcément au même. C’est un roman qui parlent des difficultés que l’on peut rencontrer, alors selon le vécu, le passé de chacun, il va faire résonner quelque chose de différent en chacun de nous. 

Il y a beaucoup de personnages dans ce beau roman. As-tu travaillé avec des mémos ? De quel.s personnage.es te sentais-tu la plus proche et pourquoi ?

Aucun mémo réellement, tout était dans ma tête, organisé chapitre par chapitre. Au bout de quelques chapitres, pour éviter de perdre le fil parce qu’en écrivant, j’imaginais le reste, j’avais juste noté sur une feuille, les deux trois idées principales de chaque chap et la problématique de chaque perso. Mais à la base ce roman ne devait pas être si long !!!

Je ne me suis pas vraiment sentie proche de tel ou tel personnage réellement, mais par contre je pense qu’ils ont tous un petit quelque chose de ma personne ou de mon caractère.

La majeure partie de l’histoire se déroule dans le centre de Max Keller, celui où les personnages de l’histoire se retrouvent pour saisir cette nouvelle chance. Pourrais-tu nous parler de l’endroit où se déroule l’histoire et pourquoi tu l’a choisi ?

Alors le lieu par contre est complètement issu de mon lieu de vacances quand j’étais jeune. Je suis marseillaise et petite je passais tout mon été dans la calanque de Morgiou avec toute ma famille.

Quand j’ai imaginé ce lieu, j’ai tout de suite pensé à Morgiou. J’ai juste arrangé la description en faisant un mélange de deux calanques (Morgiou et Sormiou) pour en faire Ellis Creek. Choisir les calanques, c’était pas vraiment un choix, ça s’est imposé. Je ne voyais pas meilleur endroit comme lieu quasi paradisiaque.

De nombreux avis parlent de ton livre comme un livre profond, avec des personnages auxquels s’identifier, riche en émotions, bouleversant aussi. Est-ce ce que tu voulais qu’il reste dans l’esprit des lecteurs pour ton livre ? Pensais-tu qu’il allait autant toucher le public ? Clairement, il m’a touchée aussi.

Honnêtement non, je n’attendais rien de tout ça. A la base quand je l’ai écrit, je ne comptais rien en faire. Puis je l’ai fait lire à une auteure pour qui j’étais correctrice sur fanfiction.net. Elle a aimé et si je me souviens bien c’est elle qui m’a poussée à la mettre en ligne.

Du coup je me suis lancée. J’ai eu de très bons avis sur le site.

Puis après HR m’a contactée, passé la surprise, j’ai trouvé ça fun et j’ai dit ok ! Mais franchement j’attendais rien, j’ai juste essayé d’écrire une histoire que j’aimerais lire. Après si il a touché ne serait-ce qu’une seule personne, je suis déjà gagnante.

Quels sont les messages que tu as voulu faire passer à travers ton livre ?

A la base, aucun message en particulier, vu que je comptais le garder pour moi. Dans beaucoup de messages que j’ai pu avoir, on m’a souligné l’entraide et l’espoir. Après je n’ai pas la prétention de dire que je voulais faire passer un message, parce que quand je l’ai écrit, je n’ai jamais eu ça en tête.

Les personnages sont-ils imaginés ou ont-ils existé ?

Ils sont tous imaginés, mais une partie d’eux est aussi une partie de personnes que je connais, que j’ai connus ou de moi. Par exemple, Theodore est un peu comme mon grand-père. Quand j’étais petite et qu’on était à Morgiou tout l’été, mon grand-père nous emmenait pêcher mon frère et moi. On partait sur son bateau et on essayait de ramener du poisson pour ma grand-mère. Aujourd’hui c’est plus le cas, mais il y a 30 ans, Morgiou c’était comme un petit village de vacances. Mes grands-parents y allaient quand ils avaient la trentaine, ma mère y a passé son enfance et jouait avec les enfants des amis de mes grands-parents, et mon frère ma sœur et moi, on jouait avec les enfants de ceux avec qui ma mère jouait. Je sais pas si vous voyez ce que je veux dire. Franchement c’était fun ! Il y avait une ambiance géniale, c’est cette ambiance que j’ai aussi voulu faire ressortir.  

 Combien de temps as-tu mis pour écrire ce livre ?

Hum… au total environ 6 mois, mais j’ai mis environ 4 mois pour écrire les 6 derniers chapitres parce que je ne voulais pas quitter mes personnages et je retardais le plus possible le mot fin.  

Aurais-tu une anecdote à nous raconter, pendant la création de ce livre, sa sortie, une histoire de betas, etc, à partager avec nous ? 

Avant la création, j’étais tellement obnubilée par cette histoire dans ma tête qu’un jour j’ai loupé la sortie pour chez mes beaux parents et que j’ai pris la direction de la maison, c’est ma femme en m’appelant pour me demander où j’étais qui m’a fait réalisé que j’avais loupé la sortie. Après, j’ai pas vraiment d’autres anecdotes réellement, j’ai pas eu de vrais beta non plus. Par contre deux auteurs que je corrigeais à cette époque ont été les premières à me lire et l’une d’entre elle m’a aidé à corriger le premier jet avant la publication sur ff.net.

Ah si et le plus important, j’ai rencontré ma pimprenelle pendant l’écriture de cette histoire, grâce à un magnifique commentaire en PV qu’elle m’a fait. Depuis ce jour, elle est entrée dans ma vie pour ne jamais en sortir ! si elle est sur le groupe et qu’elle lit cette interview elle se reconnaitra. Elle a été un soutien formidable quand je voulais pas arriver à la fin. Et ces mots et son engouement pour mon roman ont été une formidable motivation.

« Ils ont tous accepté, de gré ou de force, la main qui leur a été tendue. Ils ne se connaissent pas, mais devront apprendre à vivre ensemble. Ils ont tous des problèmes, mais devront apprendre à les régler. Ils étaient loin de se douter à quel point cela changerait leurs vies. »

Il y a quelques temps, j’ai reçu les deux beaux exemplaires de « Une chance à saisir » et je vous conseille de vous procurer les deux car l’un ne va pas sans l’autre. L’auteure m’a confié avoir écrit cette histoire comme un roman oneshot et il faut absolument les découvrir ensemble. 

Ces livres sont un mélange de « slow burn » de « tranche de vie » de « romance contemporaine » et de « passage à l’âge adulte ». Je me suis laissé glisser vers la calanque d’Ellis Creek.  « Une chance à saisir » parle de destins croisés, et sacrément bien croisés. Jennifer Oger-Baragoin réussit un grand tour de passe-passe en liant les histoires de ces personnages les uns aux autres. C'est maitrisé et rare à mon goût. J’ai beaucoup aimé la richesse des sujets abordés. Ils ne sont pas faciles. Tous les personnages qui rejoignent le centre à Ellis Creek ont un passif douloureux, ont subi des traumatismes, sont passés à l’acte et sont en souffrance. Ils sont à un croisement important de leur vie.

Rien n’est laissé au hasard. Le récit est porteur d’espoir et de douceur qui font du bien. Certaines/tains pourraient dire que la romance lesbienne n'est pas le cœur du livre, c’est vrai, mais le couple qui se forme durant ce grand épisode de vie est juste si beau que j'ai été comblée. Plus encore, ce livre peut être lu par un grand public et mériterait de l’être. Jennifer Oger-Baragoin tient sa promesse de nous raconter une histoire magnifique et on ne peut qu’en sortir à la fois bouleversé et couvert de douceur.

Pour retrouver le livre de Jennifer Oger-Baragoin, rendez-vous sur le site de Homoromance éditions





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