« — Et tu vas m’aider en quoi exactement ?
— T’expliquer les raisons qui nous ont poussés, ton père et moi, à agir comme nous l’avons fait avec toi. T’aider à trouver les réponses à tes questions sur le fameux soir de l’agression…
Louise laissa sa dernière phrase en suspens. Elle attendait une réaction de la part d’Émilie. Celle-ci était perplexe et ferma les yeux. L’espace de quelques secondes, elle revit les coups de poing et le couteau. Elle rouvrit les yeux et regarda intensément sa mère.
— Je n’ai pas envie de revenir sur ces événements avec toi, dit Émilie. Cette agression fut la consécration de votre mépris à mon égard, face à mon homosexualité.
— Que l’on ait eu de la difficulté à accepter la situation dans notre maison est une chose, mais tu ne peux tout de même pas nous accuser d’être responsables de l’agression !
— Comment peut-on se faire accepter par les autres quand tes propres parents te diabolisent ? J’en ai assez pour aujourd’hui, dit Émilie en se levant. »