"Faux départ", un nouveau roman exclusif de Gaëlle Cathy

La vie est une succession de chutes pour Sidney. Elle cherche désespérément amour et bienveillance, alors qu’elle ne sait plus réellement ce que ces mots représentent. Combien de fois parviendra-t-elle à se relever avant que le poids des secrets et de la solitude ne l’écrase ?

Résumé

Virée de chez elle par sa mère alcoolique, Sidney, seize ans, vit désormais à Ithaca, avec son père et sa belle-famille. Après une adolescence chaotique, elle s’efforce de remettre sa vie en ordre, malgré la sévérité de son père qui ne lui pardonne pas ses errements. Son attirance immédiate pour la belle Keira et le lien fort qui se tisse avec le charmant Jérémy font rapidement ressurgir les fantômes du passé. Fera-t-elle les bons choix ?

Notes d'intention et mise en garde

Ce livre contient des scènes et des thèmes qui peuvent être perturbants pour certains lecteurs, incluant mais sans s'y limiter : violence, abus et langage explicite. La prudence est conseillée pour les lecteurs qui pourraient être affectés par ces sujets.

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Les tropes et thèmes

• Young adult
• Coming out
• Bisexualité
• Romance sportive

EXTRAIT

Sidney semblait vouloir commenter, mais Patricia la vit se refermer aussitôt. Aussi, elle ajouta :

— Cela dit, je comprends que certaines choses puissent s’avérer difficiles pour une adolescente à partager avec son père. Alors je veux que tu saches que je suis là. Je ne te jugerai pas. Cela te ferait certainement du bien de parler. Je pense que nous ignorons beaucoup de choses de ces quatre années à Baltimore seule avec ta mère, et de ce qui a pu se passer.

Sidney paraissait mal à l’aise en bougeant dans son lit. Gibson se réinstalla une fois l’adolescente de nouveau statique.

Sidney ouvrit la bouche, sans rien dire finalement.

— Tu n’hésites pas, d’accord ?

L’adolescente la fixa.

— Pourquoi tu fais ça ?

— Je fais quoi ? s’étonna Patricia.

— Tu es gentille avec moi.

Patricia eut du mal à se retenir de rire.

— Tu voudrais que je sois méchante ?

Sidney caressa Gibson un instant avant de préciser :

— Je débarque comme ça, dans votre maison, je bouge tous vos plans et puis tes enfants…

— Sidney, si tu représentais le moindre danger pour mes enfants, peut-être alors serais-je méchante. Méfiante en tout cas. Mais…

Sidney la scruta quand elle s’interrompit brièvement avant de conclure :

— La seule personne pour laquelle tu es un danger, Sidney, c’est toi.

Patricia se leva.

— Je ne mangerai pas, signala Sidney sans la regarder. Mais c’était gentil.

Patricia hocha la tête et récupéra le plateau. Sidney ne la regardait toujours pas.

— Recommencer ici est une chance pour toi. Tu es très intelligente, Sidney, alors j’espère que tu la saisiras, car je pense que tu peux accomplir de grandes choses.

Sidney haussa les sourcils, silencieuse.

Patricia se retourna, elle ouvrit la porte pour sortir.

— C’était mon chien.

— Pardon ?

Sidney caressa Gibson.

— C’était mon chien, pas celui des garçons. Ils jouaient avec, mais c’est moi qui m’en occupais. Je le promenais, je le brossais. Je m’en occupais toujours.

— Je m’en doute, à force de t’observer avec lui et Henji également depuis trois semaines. Tu t’occupes aussi parfaitement de tes frères et ta sœur. Je suis même surprise de la facilité avec laquelle tu as saisi comment prendre soin de Seth, dans les grandes lignes.

Sidney ne réagit pas à ses paroles. Patricia vit ses yeux briller. Elle n’était pas loin des larmes, puis sa mâchoire se tendit alors qu’elle signala :

— Quand il est revenu à la maison, avant que vous ne déménagiez pour de bon, je croyais qu’il revenait pour moi.

Elle lâcha un petit rire amer. Elle regarda son chien.

— Mais il est reparti avec Gibson. Il ne me restait que lui, pourtant. Il l’a récupéré et m’a laissée. Le chien était la seule chose qui manquait à sa nouvelle famille, sa nouvelle vie.

— Sidney.

— Il peut dire ce qu’il veut, mais je ne fais plus partie de ses plans depuis longtemps. Il m’accueille par obligation, pas par choix.