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"Amnésie traumatique", un drame lesbien de résilience par Stéphanie Lullaby

| Chantal Trembley | Livres lesbiens

Ebook Lesbien Drame Histoire Vraie Stephanie Lullaby

Pour cette nouvelle sortie, Stéphanie Lullaby vous plonge dans un univers bien plus dramatique : le sien. Certaines tranches de vie méritent d’être racontées. Plongez avec elle dans les méandres des reviviscences, des fourmis et surtout : de son envie de vivre.

Résumé de l'ouvrage

Lorsque Charlotte me quitte, je crois que mon cœur ne rebattra plus jamais. Je ne suis plus que l’ombre d’une vie heureuse avortée.
Alors quand en plein milieu d’une nuit comme les autres, je ressens mon corps dévoré par des fourmis incontrôlables, je panique. Elles me brûlent, m’étouffent. C’est Héloïse, ma psy, qui m’annonce qu’elles sont le rappel d’un inceste oublié et qu’elles portent un nom : reviviscences.
En lambeaux, j’atterris dans une maison de repos à Saujon. Commencent alors les étapes d’une (re)construction douloureuse, mais nécessaire. Dans cette lutte incessante, je rencontre Margot et Roselyne, deux femmes au cœur assez gros pour compenser le mien en miettes, me soutenir et m’insuffler de l’espoir.
Et… Elwen. Son rire cristallin dompte mes peurs et allège ma respiration comme paralysée.
Mais comment construire un avenir solide quand on ne croit plus en rien ?
Je me bats contre ce passé. Mais surtout : je me bats pour la vie.

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Les tropes et thèmes

1.    Autobiographie 
2.    Drame
3.    Tranche de vie
4.    Survivantes
5.    Amitiés

Extrait de l'ouvrage

— C’est bon t’as bien craché ton venin ? me demande ma mère à l’autre bout du fil.

Je reste statique un instant.

Voilà donc sa réponse.

Mon venin.

Mon…

Elle attend que je parle. Mais rien ne sort. Je comprends tout de suite qu’elle ne sera pas là pour moi. J’ai pris le peu de courage qu’il me restait pour lui envoyer cette lettre, pour lui demander pourquoi elle avait laissé faire. Mais… elle m’abandonne. Encore.

— Alors ?

Elle insiste et j’ai envie de crever.

— Pourquoi tu dis ça ? je demande.

Je le sais très bien, mais j’ai besoin de l’entendre admettre qu’elle ne me croit pas. Ça me ferait mal, mais au moins je saurais à quoi m’attendre de cette conversation.

— Tu crois que je ne te crois pas ?

— Je sais pas.

— Tu crois pas que je ne lui aurais pas cassé la gueule si j’avais su ?

Je reste sans voix. Elle parle et entre les lignes, je ne parviens pas à déchiffrer autre chose que du mensonge. Comment aurait-elle pu lui casser la gueule alors qu’elle se laissait battre sans ménagement ?

Et le plus horrible dans tout ça, c’est qu’elle pleure. J’entends ses sanglots, sa peine et la douleur que j’ai provoquée.

— J’ai l’impression d’avoir été la pire des mères !!

J’aimerais pouvoir lui dire que ce n’est pas ce que je pense. Mais les mots ne sortent pas. Elle a assuré nos besoins physiologiques. Mais était-ce suffisant ? Quand je lis des bouquins sur les liens de l’attachement, non, ça ne l’est pas. Je vis avec des doutes et des peurs depuis toujours. Est-ce que si elle m’avait dit ne serait-ce qu’une fois qu’elle m’aimait, j’aurais eu moins peur du monde ?

— C’est vrai que je n’ai jamais fait de câlin ou dit que je suis fière de toi, mais je suis incapable de ça, ça ne veut pas dire que je ne le pense pas !

Elle attend quelques secondes puis ajoute :

— Je ne sais pas comment faire ni même si je pourrais changer, mais je veux essayer.

Je m’en veux. Je m’en veux terriblement parce que la seule chose à laquelle je pense en entendant ces mots, que j’attends depuis toujours, c’est : il est trop tard.

Elle pleure et je culpabilise autant d’écouter sa peine que d’avoir la sensation intense d’en avoir rien à foutre.

La colère monte. Elle prend toute la place dans ma gorge.

— Tu n’imagines pas à quel point tout ça me fait mal, continue-t-elle.

Si, j’imagine bien. Mais toi, tu n’imagines pas à quel point ce que je traverse est une torture.

Rien ne sort. Je suis incapable de la rassurer, tout comme elle n’a pas non plus su le faire ces trente-sept dernières années.

Les sanglots étouffent ses mots.

— Je te laisse.

Elle passe le téléphone à son mari qui m’accable et me dit qu’elle a fait tout ce qu’elle a pu et que je suis injuste de la mettre dans cet état. Il ne doit même pas se douter un instant que j’ai retardé l’envoi de cette lettre le plus longtemps possible, précisément parce que je redoutais la douleur que je lui inflige.

Quelques minutes plus tard, elle reprend la ligne.

— Comment j’aurais pu savoir ?

Je lui parle de dissociation, mais je m’adresse à un mur. Et c’est normal, il m’a fallu un bon moment avant d’appréhender tous ces concepts.

Puis je lui parle de mon frère, de ses souvenirs à lui. De la violence.

— Il ment, je n’étais pas là !

— Mais pourquoi il mentirait ?

— Et pourquoi j’aurais laissé faire ?

Aucune mère ne l’aurait fait. Enfin, jusqu’à cette thérapie, je le pensais.

Je n’ai aucun souvenir. Elle m’assure qu’elle n’a rien vu. Mon frère prétend le contraire.

Mes jambes ne parviennent plus à me porter. Je m’assois sur mon lit.

— Je n’étais pas là ! Je l’aimais !! J’ai sacrifié ça pour vous quand j’ai constaté qu’il devenait violent avec vous !

Ah voilà, on y est…

C’est d’une brutalité sans nom dans mon corps déjà brisé.

— Quoi ?

— J’ai commencé à voir des bleus, je suis partie aussitôt ! Dans la semaine qui a suivi ! Je te le jure !

Sacrifice, est-ce qu’elle a utilisé le mot sacrifice ?

— Maman, il nous battait et tu l’as quitté à contrecœur ?

— Je l’aimais !

— Mais avec toi aussi il était violent !

J’aimerais tellement qu’elle comprenne le non-sens de la situation.

Et à quel point ce discours me broie.

La colère monte. Comment pourrais-je la retenir ? Quand elle sortira, elle brûlera tout sur son passage. Je le sais déjà.

— Je l’aimais ! Je l’ai quitté dans le mois qui a suivi, tu dois me croire !

— Sacrifice ?

— Oui !

Wow.

Je n’ai plus de mots pour lui répondre.

Je note tout de même le fait que la semaine qui a suivi s’est transformée en mois qui a suivi…

Combien de temps a-t-elle réellement attendu ?

Selon Héloïse et Samir, elle a raison, elle ne savait rien. Un état dissociatif faisait d’elle un parfait pantin. Il la préservait. Elle n’aurait jamais été capable de faire face à de telles atrocités avec lui. Donc, elle a oublié. Tout comme moi.

Nous sommes deux victimes. Je le sais.

Alors pourquoi je la déteste autant ? Elle aurait dû nous protéger. Un courage sans nom aurait dû prendre le dessus.

Nous sommes ses enfants, merde !

— Je crois que je vais raccrocher.

Oui, fuis.

— Mais on en rediscutera, je ne suis pas capable de plus, tu me fais trop de mal !

Le monde à l’envers… J’aimerais vraiment lui cracher le venin dont elle parle, mais c’est au-dessus de mes forces.

Elle n’a pas de réponses à m’apporter.

Et les foumis sont en train de dévorer tout mon corps.

 


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dounal
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  • 13
Puissant !
5 months ago
Your review
Au-delà du traumatisme, bouleversant, écœurant et choquant, on rencontre une femme. Courageuse. Une battante, une combattante. Qui se redresse après chaque épreuve, qui garde espoir. Qui veut vivre et ne plus survivre.
Un témoignage poignant et puissant. Un hommage à toutes celles qui se relèvent. Une ode à l’amitié, la vraie, celle qui permet de tenir. De s’en sortir. Une confession qui démontre la puissance de la résilience. Du pardon. Une plume vivante qui vient nous bousculer l’âme et les entrailles.
J’ai du mal à dénouer mes phrases tant l’émotion est forte. Tant ce récit m’a remuée.
Quand on a la chance de connaître la femme derrière l’autrice, la lecture de ce récit prend un dimension toute particulière. Les émotions sont décuplées. Merci d’avoir partagé ton envie de vivre.
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Un bel hommage, puissant
6 months ago
Your review
Ce livre rend magnifiquement hommage à ce que la vie à de plus difficile et beau à la fois :

La douleurs, les épreuves, le sentiment que jamais cela se calmera. La souffrance brute.

Mais aussi l'accompagnement des soignants, l'amitié, le rire. Tout ce qui permet de relever la tête, de tenir encore une heure, encore un jour. Les bulles d'oxygène.

L'espoir.
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