Écrire un roman. Vaste programme. Pour certains, cela coule de source et ils se laissent porter. Pour d’autres, c’est une suite illimitée de questions sans réponses. Je ne prétends pas vous apporter toutes les réponses ni vous donner une méthode infaillible. Je vais simplement vous parler de la manière dont je travaille. Vous y trouverez des réponses à certaines de vos questions et de quoi élaborer votre propre méthode.

ÉTAPE N° 1 : La construction !

Certains auteurs ont l’impression de ne pas construire leur roman. Mais que cela soit fait consciemment ou pas, il y a des passages obligés. Avant de commencer à écrire, vous devez avoir à minima : les deux personnages principaux, le lieu, un début :

• pour que l’histoire ait du corps et de la profondeur, cela commence par vos personnages :
  • qui sont-il au démarrage de l’histoire (physique, caractère, métier…) ?
  • quel est leur passé (faits, évolution psychologique…) ?
  • photo : j’aime avoir une représentation visuelle de mes personnages, cela permet de mieux se projeter dans les scènes.
• le lieu (les lieux ?) :
  • voulez-vous ancrer votre histoire dans un terroir particulier ? Cela aura forcément une influence sur l’histoire : sur les décors, sur l’ambiance.
  • où se situe la première scène ?
  • un lieu que vous connaissez ? Un univers imaginé ? Un lieu réel mais où vous n’avez jamais mis les pieds ? Un vrai travail de documentation peut être nécessaire à ce stade !
  • là encore, des photos permettent de coller au réel ! Même pour un univers imaginaire avoir un dessin ou des photos (pensez aux films qui pourraient se rapprocher de votre univers).
  • un lieu, ce n’est pas seulement un paysage mais aussi tout ce qui s’y rapporte : les habitants, les animaux… Tout cela doit avoir un impact dans votre récit, sinon pourquoi l’avoir mis là ?
• un début ? Oui mais pas seulement…
  • la première scène est vitale, c’est celle qui va faire que le lecteur va accrocher ou pas. Elle est accessible sur Amazon avant l’achat par exemple.
  • certains ne prévoient pas la fin. Moi, j’aime savoir où je vais et quelle va être la finalité de l’histoire. Cela permet d’avoir une cohérence du début à la fin et de semer tout au long du récit des indices qui vont faire que la fin est logique… ou tout à fait inattendue selon le tour qu’on veut donner !
  • pour que l’histoire avance, il faut des déclencheurs. Un fait, une action, un mot qui produisent des conséquences, des avancées et des évolutions. Pour éviter le syndrome de la page blanche, c’est bien d’en avoir un minimum avant de commencer à écrire.
  • un plan ! Pas forcément détaillé mais une trame qui permet de faire des ajouts en cours de route, tout en gardant la cohérence sur le fond !

Oui, parce que finalement le maître mot, c’est la cohérence ! Ce qui fera que vos lectrices seront en immersion totale !     

ÉTAPE N° 2 : Le 1^er jet !

Bon, voilà ! Vous y êtes, c’est le moment de commencer l’écriture. Quelques conseils :

• mettez-vous dans des conditions optimales : tranquillité, musique, café… Peu importe : ce dont vous avez besoin pour vous sentir bien. Et gardez plan et notes disponibles…
• visualisez votre scène et écrivez. Ce n’est pas parfait ? C’est mal écrit ? Cela ne reflète pas exactement ce que vous vouliez, ce n’est pas grave : terminez d’abord l’écriture de la scène.
• une fois la scène terminée, vous pouvez :
  • vous relire et ajouter, corriger, retirer, annoter pour plus tard… Ne vous attardez pas sur les fautes. À ce stade, c’est du temps perdu. Vous pourrez encore changer la formulation plusieurs fois avec autant d’occasions de faire des fautes.
  • passer à la scène suivante tant que l’inspiration est là et vous presse de fixer l’histoire sur papier. Vous pourrez ensuite relire les scènes une par une.
  • à ce stade, inutile de s’acharner pour avoir une scène parfaite. Vous aurez l’occasion de peaufiner lors de l’étape suivante. L’objectif ici est de poser votre histoire sur papier, ou plutôt écran, et de la terminer.

 Voici un premier point final : votre histoire est écrite. On est cependant loin de la réelle fin : suivez le guide !

ÉTAPE N° 3 : Le 2^e jet !

Vous avez écrit l’intégralité de votre histoire. Cependant, ce n’est pas fini ! C’est le moment de revenir dessus pour :

• ajouter ou retirer des scènes : maintenant que vous avez l’intégralité de votre histoire, c’est plus facile de voir ce qui est nécessaire ou pas, ce qui apporte un plus ou pas ! Et là encore… la cohérence du tout !
• peaufiner des scènes, vérifier qu’elles ont du « corps ». Vous avez la scène en tête, ce n’est pas le cas de votre lecteur. Peut-il se la représenter suffisamment ? Faut-il ajouter des détails ? Ou a contrario, les descriptions sont-elles trop lourdes ?
• parfois, j’ajoute des scènes qui n’étaient pas prévues au départ encore à ce stade. En tout cas, pour enrichir le texte, elles doivent apporter quelque chose.
• vérifier aussi les liaisons entre les scènes, les chapitres. Elles peuvent être absentes pour créer un effet mais cela doit se justifier.

Voilà, le point final est posé. À partir de maintenant, vous ne devez plus toucher à l’histoire ! Sauf… incohérence flagrante repérée plus tard…

ÉTAPE N° 4 : La correction !

Vous pensez avoir fait le plus dur ? Que nenni ! C’est maintenant que les ennuis commencent ! lol

L’objectif de la correction est bien sûr les corrections orthographiques et de grammaire mais aussi de style (mauvaise tournure de phrase, lourdeur, répétitions…). Voici comment je procède :

• une première correction sur le format Word : cela permet de reprendre la majorité des fautes et surtout le style.
• un passage sous Antidote permet parfois de poser des questions sur tel accord ou telle orthographe alors qu’on ne pensait pas qu’il y avait problème. Par contre, ce n’est pas miraculeux. Si Antidote ne comprend pas la phrase, au mieux il vous le signale, au pire il ajoute des fautes ! Il faut être vigilant…
• une dernière lecture en format PDF qui se rapproche du format ebook final. Je trouve plus facile de repérer les coquilles (mots manquants, doublés…) sous ce format.

À ce stade, votre texte doit être à peu près propre : bien sûr, cela dépend de vos compétences en correction. Même pour quelqu’un qui a un bon niveau, je conseille quand même de passer par une correctrice professionnelle. D’abord parce qu’il est très difficile de se corriger soi-même, cela demande beaucoup de concentration. Ensuite parce qu’avoir un regard neuf sur le texte permet de débusquer les dernières incohérences éventuelles.

ÉTAPE N° 5 Relecture globale !

Avec tout ce que vous avez fait avant, cette étape peut paraître facultative. Pourtant, elle ne l’est pas vraiment. Cela permet d’éliminer les derniers problèmes souvent liés aux derniers ajouts/corrections. Quand vous pouvez faire une relecture sans rien retoucher au texte, il est prêt ! Vous pouvez à présent vous concentrer sur la procédure de soumission.

En résumé :

Écrire un roman est tout sauf un passe-temps. C’est un travail de longue haleine qui demande concentration et persévérance. L’écriture en elle-même demande beaucoup de temps mais les phases de correction/relecture sont au moins aussi importantes. Ne l’oubliez pas si vous voulez être publiés !  

Par Alexandra Mac Kargan