"Un goût de châtaigne", le nouveau roman feel good de Mélissa Roche
L’amour se trouve parfois là où on ne l’attend pas, y compris sur les sentiers ardéchois en compagnie d’une survivaliste un brin ronchonne. Venez découvrir le dernier roman de Mélissa Roche une romance feel good.
Résumé de l'ouvrage
En débarquant dans ce coin perdu de l'Ardèche, Constance, jeune journaliste en mal de reconnaissance, s'en veut d'avoir cédé aux pressions de son patron. Elle, citadine dans l'âme au goût peu prononcé pour l'effort, va devoir se confronter à la nature sauvage dans un stage de survie. Rien d'étonnant, donc, à ce que sa rencontré avec son hôtesse Léonie, une survivaliste pure et dure, ne se passe pas sous les meilleurs auspices. Pourtant, elles vont devoir apprendre à s'apprivoiser, à s'ouvrir à l'autre. Surtout quand à mi-parcours elles apprennent que le gouvernement a promulgué un confinement national. Sauront-elles passer outre leurs différences pour s'affranchir de leurs craintes et de leurs préjugés ? Oseront-elles reconnaître et accepter cette attirance qui peu à peu éclot entre elles ? Qui sait, elles pourraient même trouver le bonheur au bout du chemin.
Pour commander
EXTRAIT
— Dubois, je te déteste !
Constance ralentit jusqu’à s’arrêter sur le bas-côté au niveau d’une petite aire de repos. Elle fixa d’abord d’un regard noir le GPS de sa voiture de location avant de se tourner vers le paysage désolé. Quoique désolé n’était peut-être pas le bon mot. Accrochée aux reliefs, la végétation luxuriante s’étendait à perte de vue. Le vert omniprésent paraissait ignorer le frimas de cette fin d’hiver. Seul le gris des falaises abruptes venait rompre le camaïeu des feuillages persistants ardéchois.
En réalité, ce qui perturbait Constance était l’absence d’occupation humaine. Pas le moindre signe d’habitation et encore moins de village, pas même un pylône électrique. Elle aurait pu tout aussi bien avoir traversé un portail spatio-temporel sans s’en rendre compte. Qu’elle se trouve dans le passé ou le futur, toute trace de civilisation semblait avoir disparu. La jeune femme, nerveuse, rit de sa propre fantaisie.
— Allons, c’est la province, voilà tout.
Parler à voix haute s’avéra moins réconfortant qu’elle ne l’aurait cru. Les paroles résonnaient dans l’habitacle et soulignaient l’absence totale de bruit au lieu de la couvrir. Encore une fois, Constance observa le GPS qui s’obstinait dans ses directives. Tout droit sur quarante-deux kilomètres. D’après cette fichue machine, elle n’était pas perdue.
— Je te le jure, Dubois, tu vas me le payer très cher cette fois.
En toute franchise, elle en voulait autant à son patron qu’à elle-même. La promesse d’un CDI l’avait appâtée au point de lui faire oublier son aversion pour la campagne. Jeune journaliste, il s’agissait du Saint Graal, la dernière étape après trois ans de pige et un CDD de quatre ans qui touchait à son terme. À trente-deux ans, il était plus que temps d’accéder à une stabilité tant convoitée. Même si pour cela elle devait subir les pires outrages ?
— N’exagère pas non plus, grommela-t-elle. Trois semaines chez des sauvages, ce n’est pas la mort.
TROPES et THEMES
- Les opposés s’attirent
- Rencontre inattendue
- conflit culturel/idéologique
- Romance dans un petit village
- Amour sous couvertures
L’arrière-plan écologique est subtilement abordé, notamment à travers la survie en pleine nature et l’impact de projets de "pauvres gens" qui ne pensent qu’à gagner de l’argent. En filigrane, la manipulation (comme la mission imposée à Constance ou des motivations ambiguës de certains) ajoute une dimension psychologique captivante. Enfin, l’isolement lié au Covid, ancre l’histoire dans une réalité récente qui résonne profondément.
Les personnages, bien campés, suscitent des émotions variées : on compatit aux déboires de Constance, on encourage la force et la ténacité de Léonie. Leur relation évolue entre défiance, tendresse, et provocation dans un équilibre narratif réussi. Un roman riche et passionnant à découvrir absolument ! Vive les châtaignes 😊
