"Amnésie traumatique", un drame lesbien de résilience par Stéphanie Lullaby
Pour cette nouvelle sortie, Stéphanie Lullaby vous plonge dans un univers bien plus dramatique : le sien. Certaines tranches de vie méritent d’être racontées. Plongez avec elle dans les méandres des reviviscences, des fourmis et surtout : de son envie de vivre.
Résumé de l'ouvrage
Lorsque Charlotte me quitte, je crois que mon cœur ne rebattra plus jamais. Je ne suis plus que l’ombre d’une vie heureuse avortée.
Alors quand en plein milieu d’une nuit comme les autres, je ressens mon corps dévoré par des fourmis incontrôlables, je panique. Elles me brûlent, m’étouffent. C’est Héloïse, ma psy, qui m’annonce qu’elles sont le rappel d’un inceste oublié et qu’elles portent un nom : reviviscences.
En lambeaux, j’atterris dans une maison de repos à Saujon. Commencent alors les étapes d’une (re)construction douloureuse, mais nécessaire. Dans cette lutte incessante, je rencontre Margot et Roselyne, deux femmes au cœur assez gros pour compenser le mien en miettes, me soutenir et m’insuffler de l’espoir.
Et… Elwen. Son rire cristallin dompte mes peurs et allège ma respiration comme paralysée.
Mais comment construire un avenir solide quand on ne croit plus en rien ?
Je me bats contre ce passé. Mais surtout : je me bats pour la vie.
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Les tropes et thèmes
1. Autobiographie
2. Drame
3. Tranche de vie
4. Survivantes
5. Amitiés
Extrait de l'ouvrage
— Alors, raconte-moi, ta balade était comment ? me demande Roselyne en commençant à trier les bords du milieu.
— Bien.
Elle s’arrête dans son mouvement pour me fixer.
— Et c’est tout ? s’étonne-t-elle en riant.
Je fais de même.
— C’était calme, reposant. J’ai apprécié.
Je réfléchis, tente d’utiliser les bons mots.
— Mais tu sais, j’ai du mal à ressentir les émotions positives. Quand je souffre. Je fais du mieux que je peux. Tu as déjà lu « Le monde de Sophie » ?
— Non, jamais.
Elle reprend son tri, mais alterne son regard entre les pièces et moi.
— C’est un très beau roman. Je l’ai dévoré plus jeune. C’est une ado qui, le jour de ses quatorze ans, découvre un courrier dans sa boîte aux lettres. Elle ne sait pas de qui ça vient ni qui lui parle. Mais ça se transforme en relation épistolaire sur plusieurs années. C’est en fait un philosophe qui éveille Sophie sur la vie. Et dans les débuts du roman, il lui écrit que les enfants ont un avantage sur nous, ils sont émerveillés par tout ce qu’ils voient. Ils ont dans la découverte du monde un attrait que nous, adultes, n’avons plus. Qui regarde encore les arbres avec la sensation que la nature est bouleversante ? Qui détient ce pouvoir devant des oiseaux dans le ciel ?
Roselyne m’écoute avec attention.
— Il y a quelque chose de très vrai là-dedans.
— C’est une capacité que je n’ai plus. Quand je regarde un arbre, j’aimerais avoir le cœur qui bat de me dire qu’on respire grâce à lui. J’ai toujours rêvé d’avoir une maison à moi, et dans mon jardin, un saule pleureur qui tombe dans un plan d’eau, une piscine naturelle, de préférence, dis-je en souriant légèrement. C’est pour cela que j’ai choisi cet endroit là-bas, il m’offre tout ce que je suis censée trouver de magnifique dans la nature. Un rêve devenu réalité au moins un temps.
— Mais ?
— Mais… je ne ressens rien. Tout est vide.
Elle plisse les lèvres, je sens qu’elle aimerait m’aider. Mais comment le pourrait-elle ?
— Je suis persuadée que ça reviendra.
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Un témoignage poignant et puissant. Un hommage à toutes celles qui se relèvent. Une ode à l’amitié, la vraie, celle qui permet de tenir. De s’en sortir. Une confession qui démontre la puissance de la résilience. Du pardon. Une plume vivante qui vient nous bousculer l’âme et les entrailles.
J’ai du mal à dénouer mes phrases tant l’émotion est forte. Tant ce récit m’a remuée.
Quand on a la chance de connaître la femme derrière l’autrice, la lecture de ce récit prend un dimension toute particulière. Les émotions sont décuplées. Merci d’avoir partagé ton envie de vivre.
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La douleurs, les épreuves, le sentiment que jamais cela se calmera. La souffrance brute.
Mais aussi l'accompagnement des soignants, l'amitié, le rire. Tout ce qui permet de relever la tête, de tenir encore une heure, encore un jour. Les bulles d'oxygène.
L'espoir.