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Vesta 1 - Origines


Vesta 1 - Origines
► Auteure : Adeline Maucolin ► Résumé : Dix-sept ans après une pandémie meurtrière, Iris, une jeune serveuse de vingt-deux ans, vit à Vesta, l’ancienne cité royale où le sérum C, assurant leur survie, est devenu la monnaie d’échange. Elle va faire l’étrange rencontre d’une femme aux capacités surnaturelles dont le souvenir ne cessera de la tourmenter. Spectatrice malencontreuse d’un secret d’État dont elle ne discerne pas l’importance, elle se retrouve propulsée au rang d’ennemie de la République. Sa survie dépendra alors de cette mystérieuse jeune femme. ► Nombre de mots : 63009 ► Genre : Science-fiction, post-apocalypse ► Public : Adulte ► Niveau d'érotisme : ★☆☆☆☆
9,90 €

ISBN : 9780244464479

EXTRAIT :

Iris s’accordait une pause au White Cat. Elle était assise sur une table, adossée au mur, et discutait avec madame Peaker, une vieille dame douce et souriante, qui avait connu l’anté-pandémie et qui avait toujours beaucoup d’histoire à raconter. Iris adorait l’écouter.
— Comment ça s’appelle ? demanda Iris.
— Un milk-shake !
— Ça a l’air dégueu, dit-elle en réprimant une grimace.
— Ignorante, c’était le ciment de nos soirées entre amis. Vous vous avez vos « tronics » et vos « mousses ». Nous, on avait les milk-shakes !
— Tonics, madame Peaker. Des Tonics !
— Oui, bon, c’est pareil, répondit la vieille dame en secouant la main, vous ne savez plus vous amuser !
Iris riait, elle s’était prise d’affection pour cette vieille dame perdue en anté-pandémie. La jeune serveuse jeta un œil attendri vers la foule du White. Les rires et la musique de fond lui faisaient oublier la pression de la couleur de son bras jour après jour.
Alors que débutait l’effervescence, la silhouette encapuchonnée d’une inconnue passa la porte. Suivie du regard par quelques curieux, elle se dirigea d’un pas nonchalant vers le comptoir et s’y installa.
— Un tonic, précisa-t-elle à Harris d’une voix grave et douce.
— Elle est solvable ? aboya Harris en la toisant.
La jeune femme lui sourit. Elle releva délicatement la manche droite de son perfecto, laissant apparaître une jauge verte scintillante.
— Vous êtes perdue ? demanda-t-il en servant le tonic.
— Le bar où j’avais l’habitude d’aller a… malheureusement fermé ses portes, répondit-elle calmement. Raisons sanitaires semble-t-il. Mais je dois dire que je ne regrette pas mon choix, votre commerce est bien plus agréable.
Satisfait et fier, Harris tendit son verre et trinqua avec l’inconnue.
— Au bon choix ! lança-t-il en retournant à ses occupations.
Iris, intriguée par cette nouvelle venue, n’en avait pas perdu une miette.
— Vous la connaissez ? demanda-t-elle doucement à madame Peaker, vous avez baissé la tête à son arrivée.
— De la vermine, répondit celle-ci sans lever la tête, ne t’en approche pas, ça pourrait être contagieux.
Les superstitions des anciens l’avaient toujours fait sourire. Si on les écoutait, on attrapait le virus du grand banditisme par un simple regard.
La pandémie n’a pas aidé, songea Iris.
Toujours installée sur sa table, elle l’observait en silence, presque face à elle. Cachée par la capuche de sa veste, elle n’apercevait que le bas de son visage. Elle voyait uniquement sa mâchoire fine se serrant à chaque gorgée. Elle portait un perfecto en cuir patiné par le temps, un t-shirt sombre délavé et échancré laissant apparaître de nombreux tatouages. L’un d’eux attira particulièrement son regard. Un triangle, pointe vers le haut, était visible sur son sternum. Le tracé était d’un noir intense comme s’il avait été fait récemment. Elle portait également un jeans noir déchiré au niveau des genoux et des baskets de style anté-pandémie, noires à semelle blanche. Iris songea que cette jeune femme au look ténébreux avait sans doute quelque chose à cacher. Elle s’arrêta longuement sur ses mains. La main droite, occupée à manipuler une sorte de balle de fusil d’époque comme celle qu’on voyait au Pont-Suspendu, le musée vestarien, d’où Whitebridge tenait son nom. L’autre, entièrement tatouée d’inscriptions et de symboles illisibles à cette distance, des phalanges jusqu’au dos.
Étrange, se dit-elle.
Une sorte d’aura indescriptible émanait d’elle, comme un animal sauvage prêt à bondir en cas de danger. Iris n’arrivait pas à détacher son regard de cette femme. Comme si elle pouvait disparaître d’un instant à l’autre. Criminelle ou pas, elle la troublait par sa seule présence.


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