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EXTRAIT
Accoudée à la balustrade de son balcon, Claire regarde la ville endormie. Le lampadaire qui fait l’angle de la rue grésille et fait jouer les ombres sur le trottoir. On entend le clapotis régulier de l’eau qui s’écoule de la gouttière du bâtiment d’en face et le bruit de sa respiration. Il est trois heures du matin et elle est bien incapable de dormir. Ces derniers jours n’ont été que vide et chaos. Nous sommes jeudi et elle attend désespérément que la porte s’ouvre sur une Élisa complètement déchirée qui lui jetterait à peine un regard avant de partir s’effondrer dans sa chambre.
Mais la porte reste désespérément close.
Les yeux de Claire épousent le ciel étoilé, mais ce soir-là, elle n’arrive pas à ressentir la beauté du spectacle. Elle ne ressent que la distance qui la sépare de ces astres. Ce sentiment si puissant lui apporte tant de nostalgie qu’elle ne se sent d’humeur à rien. Aucune larme ne lui vient et elle n’a pas particulièrement mal. Elle est triste. Ni plus ni moins que cela.