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Faut-il être LGBT pour écrire du LGBT ?

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il y a 5 ans 7 mois #61 par Kyrian Malone
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Vraie ou fausse bonne question ? je sens que ma petite chronique va en faire bondir plus d'un et plus d'une 

Mais il faut admettre que la question est intéressante, surtout quand certains s'imaginent détenir la vérité quant aux processus complexes des psychologies féminines ou masculines.
Il est aussi parfois dommage de constater des évidences ancrées dans une sorte d'inconscient collectif au point que des absurdités ne fassent réagir personne. Ex: dans de trop nombreux livres gays, les héros n'ont jamais de capote sur eux. (WTF ? Allez donc faire un tour dans n'importe quel bar/sauna gay et faites les poches de tous les beaux gosses que vous croisez!)

Mais revenons à nos moutons. Qu'en est-il des psychologies des gays et des lesbiennes ? 
Malheureusement ou heureusement, chaque être humain est le résultat d'une éducation, d'une culture, d'un passif, d'une domestication, et devient donc le pantin de ses parents, du gouvernement, de ses émotions, de son vécu, mais également de ses hormones.

Pour être lesbiennes et avoir passé de nombreuses années à fréquenter tout ce qui se définie dans la nature sexuelle, de l'hétéro refoulé expert en BDSM gay au transsexuel homme assumé/transformé et attiré par les femmes, autant dire que Jamie et moi avons eu la chance de nous inspirer de la multitude de personnalités diverses et variées rencontrée dans le milieu LGBT que nous fréquentons de près ou de loin - très loin maintenant - depuis des années.

Côtoyer le milieu ou être soi-même LGBT est-il donc nécessaire pour parler de l'amour homme/homme ou femme/femme avec ou sans trans-formation ?

Nécessaire, peut-être pas, mais utile, cela va sans dire même si c'est mieux en le disant !
Qui mieux qu'une personne qui a du vécu sur un sujet quelconque peut parler dudit sujet ? C'est comme demandé à un Newyorkais de parler de New York...
Oui, n'importe quel idiot qui aura regardé New York Unité Spéciale, vu King Kong ou qui aura visionné quelques reportages sur NYC saura décrire l'Empire State Building, la statue de la Liberté ou Ground Zero...
Mais ce même "idiot" ne saura pas expliquer ce qu'on ressent lorsqu'on passe une journée à se détendre sur un rocher de Central Park, il ne saura pas décrire l'ambiance d'une salle quand on s'apprête à assister à la grande comédie musicale "Wicked" sur Broadway... ou encore, il ne pourra expliquer l'oppression étrange quand on se retrouve au pied des immenses fontaines qui ont été bâties en commémoration à l'endroit où se trouvaient les tours du World Trade Center.
Et là, forcément, on se rend compte avec une évidence déconcertante que l'expérience, le vécu, fait la différence. Parce que c'est bien beau de vivre en geek derrière son écran et d'avoir une imagination sans limite, mais il arrive très souvent que la réalité dépasse la fiction, quand bien même, en tant qu'auteur, nous nous projetons dans les situations les plus dramatiques, émotionnelles, extravagantes ou irréelles.

En clair, mieux vaut être LGBT pour écrire du LGBT, question de pratique, de bon sens, de vécu, de cohérence..... Mieux vaut être lesbienne pour écrire une scène d'amour entre femmes, surtout quand on sait comment la majorité des hétéros s'imagine à quoi ressemble une étreinte lesbienne ! 

Ce n'est pas parce qu'on aura lu 15 guides touristiques sur l'Amazonie qu'on saura parler de l'Amazonie ou décrire ce qu'on ressent quand on se retrouve au beau milieu du fleuve à la tombée de la nuit sur une pirogue dont le moteur n'a plus d'essence... oui oui, je parle bel et bien de vécu.
De la même façon, personne ne peut savoir comment vit un couple gay en relation libre sans avoir vécu avec ledit couple gay et avoir eu de longues discussions sur le sujet et leurs ébats extraconjugaux.

La vérité, c'est qu'il y a des choses qui s'apprennent, peuvent se répéter dans l'à peu près, et d'autres qui se vivent de l'intérieur (sans mauvais jeu de mot) afin d'être capable de les expliquer, de les raconter avec justesse, cohérence et émotions. L'expérience fait l'unicité, l'exceptionnel. Quand bien même vous avez vu films, reportages, séries traitant du parachutisme, rien ne vaudra le saut en parachute même si vous pouvez vous imaginer avec plus ou moins d'exactitudes les sensations de vertiges, de vitesses, de battements de cœur qui s'accélèrent...

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Mais puisqu'il est question d'amour, me direz-vous, nul besoin de vécu, tout le monde sait ce qu'est l'amour, ce que cette "garce" peut provoquer dans nos petits coeurs fragiles quand on tombe amoureux-se ou quand on se fait pitoyablement largué.

Sauf que... qui dit amour, dit hormone, dit cerveau, dit phénomènes physiologiques complexes que moult chercheurs ont tenté de comprendre. Et certains y sont parvenus.
... et je sens que mes prochaines explications vont en faire tomber certains de leur chaise s'ils ont eu le courage de lire jusque là.

Sachez que « le cerveau a un sexe » (Serge Ciccoti, docteur en psychologie et chercheur associé à l'Université de Bretagne Sud). Les hommes ont un cerveau asymétrique et les femmes un cerveau symétrique. Or, il a été prouvé que les lesbiennes ont le cerveau asymétrique comme les hommes hétéros, et que les gays ont le cerveau symétrique comme les femmes hétéros !!!
(Ok, encore faut-il être vraiment très gay ou très lesbiennes pour chercher ce genre de choses ou s'y intéresser.)
Et les deux types de cerveaux fonctionnent donc différemment (pas au sens supérieur/inférieur, on s'entend !!!)
Voici un exemple parmi tant d'autres : les hommes (hétéros - cerveau asymétrique) utilisent - de façon générale - qu'un seul hémisphère de leur cerveau à la fois. Les femmes (hétéros - cerveau symétriques) peuvent utiliser les deux. Fonctionnement qui se répercute forcément chez les gays ou les lesbiennes.

Parenthèse scientifique fermée, je vous invite à regarder le reportage de France 2 si le sujet vous intéresse "Homo ou Hétéro, est-ce un choix?"  www.france2.fr/emissions/infrarouge/diff...ns/24-03-2015_311301  

Pour conclure : Imaginez donc un petit instant la complexité pour un auteur de décrire la psychologie gay ou lesbienne si lui-même est hétéro avec les implications et les cohérences physiologiques; psychologiques, psychosociales, et j'en passe... Perso, je suis incapable d'écrire du gay, du bi, de l'hétéro et encore moins du trans sans avoir la sensation désagréable d'être un brin à côté de la plaque, et quand je traite de sujet que je ne maîtrise pas, et bien je m'en fiche, je le fais pour moi !

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il y a 5 ans 7 mois #87 par kasstastrophe
Pour moi tout le monde peut écrire sur tous les sujets à conditions de connaître son sujet car si ce n'est pas réaliste il n'y a aucun intérêt car le public qui connaît trouvera cela médiocre, ridicule et n'en fera pas la pub. Après le public qui ne connaît pas peut apprécier et lui en faire la pub.

L'auteur peut très bien tenter de nouvelles expériences, si il est repris sur certains points, ça peut l'aider pour la prochaine fois

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