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Interview de l'auteure Julie Lezzie pour son roman "Oui Chef !"

| Cherylin A. Nash et Lou Jazz | Interviews de nos autrices et auteurs

 Avant de parler de ton roman, peux-tu te présenter aux membres du groupe ?

 Avec plaisir ! Fervente lectrice, je suis également l’auteure de huit romans chez Homoromance (Passerelles ; Tout feu, tout femme ; Dans l’attente de te lire ; Oui, Chef ! ; Seuls sur le sable et la trilogie des Quatre filles.) J’écris depuis toujours et j’utilise ma plume pour ouvrir les consciences, en abordant la différence sous toutes ses formes, que je considère comme une immense richesse. Mes romans parlent d’amour, d’amitié, de genre, de handicap, de foi, d’engagement, d’homoparentalité et de tout ce qui nous rend uniques !

 Ton roman « Oui, Chef ! » a été publié par Homoromance éditions en décembre 2020. Pourrais-tu nous le présenter ?

 Il s’agit d’un feel good sur le thème de la cuisine, qui explore la sensualité à travers les aliments. Un roman qui fait saliver et donne très faim, d’après les retours ! Laure, second de cuisine dans un grand restaurant relève d’un burn-out. Elle retrouve petit à petit l’envie de cuisiner grâce aux ateliers dégustation imaginés pour consoler son amie Camille, qui elle vit une relation compliquée. Les papilles gustatives comme les sens sont titillés et les dégustations deviennent plus osées. Laure se remet officiellement derrière les fourneaux dans le restaurant d’un ami, où elle doit composer avec la sulfureuse Kimiko, commise japonaise amatrice de couteaux. Elle devra alors choisir entre céder à ses avances provocatrices, ou risquer de perdre le poste dont elle a toujours rêvé.

 Peux-tu nous parler de tes inspirations pour l’écriture de « Oui, Chef ! » ?

  Le plaisir de cuisiner, avant tout, d’inventer des plats aux saveurs nouvelles. J’aime la création en cuisine, je ne refais jamais la même chose – les dosages sont toujours selon l’inspiration du moment. Aborder le burn-out dans un roman s’est imposé tout seul, tout comme la trahison dans la relation amoureuse. Deux thèmes que je n’avais pas encore développés. Je me suis lancé comme défi d’explorer la sensualité à travers les aliments, les saveurs, avec la recherche de l’équilibre en bouche, et le plaisir de la dégustation. Comme je ne connaissais pas l’univers de la cuisine, j’ai dû faire pas mal de recherches.

 Selon toi, à qui s’adresse ce livre ?

  Aux amatrices de bonne cuisine et de bon vin, aux épicuriennes, aux fleurs bleues et aux passionnées, aux amatrices de couteaux et aux japanophiles, et enfin à toutes les lectrices de romances lesbiennes feel good !

Avant de commencer à lire ton roman, je me suis arrêté sur les quelques mots placés en amont « Au lieu de nous vanter de connaître l’autre, tâchons déjà de nous connaître nous-mêmes ». Voudrais-tu nous en dire plus sur le choix de cette phrase ?  

Tous mes romans commencent par quelques mots ou quelques phrases qui invitent à la réflexion. C’est un peu ma signature, ayant à cœur de contribuer à ouvrir les esprits par mes écrits. Par cette phrase, je voulais souligner l’importance de se connaître soi-même, à l’image de Laure qui fait un travail sur elle suite à son burn-out, au lieu de toujours tout remettre à l’extérieur et de vouloir diriger les autres, en les accusant de nos échecs.

Laure est passionnée de cuisine depuis son plus jeune âge. Dans « Oui, Chef ! » tu montres combien le milieu est rythmé, épuisant et demandeur. Quel conseil aurais-tu à donner aux personnes qui rêvent de faire de leur passion une vocation ?

 Le burn-out frappe les personnes trop investies, qu’elles le soient par passion ou par devoir. Quel que soit son activité, il est important de ne pas confondre son identité avec son métier. En bref, il y a la vie pro et la vie perso et il faut savoir faire le distinguo pour se préserver et ne pas se laisser dépasser par les responsabilités. Quand on a la chance de pouvoir faire de sa passion un métier, il faut toujours garder en tête qu’on a fait un choix et se souvenir des raisons de ce choix, ainsi que des avantages. Là aussi, rester vigilant pour ne pas se laisser complètement absorber, et ne pas voir la passion se changer en devoir.

De l’amitié à l’amour, il n’y a parfois qu’un regard.  Ton roman nous montre avec bienveillance comment ce glissement peut avoir lieu dans une relation d’amitié de longue date. À ce sujet, crois-tu en l’amitié entre deux femmes lesbiennes ?

 Bien sûr ! Tout comme je crois en l’amitié entre un homme et une femme. Il s’agit avant tout d’affinités entre deux âmes, peu importe leur sexe ou leur orientation sexuelle. Quand on est clair dans sa tête, il n’y a aucune raison de voir une relation d’amitié déraper, sauf si, bien évidemment, ces deux personnes sont faites pour être ensemble.

 Aurais-tu une anecdote à nous raconter, pendant la création de ce livre, sa sortie, une histoire de betas, etc, à partager avec nous ?

Comme toujours, faire des recherches pour un livre est très enrichissant. Cette fois, je me suis immergée en cuisine, jusqu’à écouter des bandes sons de bruits de grands restaurants, pour arriver à retransmettre les sons ! J’ai également découvert une partie de l’héritage culturel culinaire nippon, y compris la préparation très réglementaire du mortel fugu, et me suis familiarisée avec l’artisanat coutelier japonais. J’aime faire découvrir au lecteur de nouveaux univers, et cela implique de les découvrir d’abord soi-même !

Dans « Oui, Chef ! » la naissance de la romance tient une place prépondérante. Elle m’a tenue en haleine jusqu’à la fin du livre. Est-ce que les prémices d’une nouvelle relation sont ce que tu préfères décrire dans les romances ?

 Je crois que je suis percée à jour ! ;) Oui, j’aime décrire l’éveil des sentiments, les papillons dans le ventre, l’attraction naissante, prémices d’une belle histoire d’amour… C’est essentiellement pour cette raison que je n’écris pas de suites à mes romans, malgré les réclamations des lectrices, mise à part dans la trilogie des Quatre filles, où on suit l’évolution des deux couples de copropriétaires, mais également des relations de toute la bande.

As-tu testé une ou plusieurs délicieuses recettes citées dans ton roman ? Laquelle nous conseilles-tu ?

Bien sûr ! Tout ce que je mets dans mes romans est testé et approuvé ! ;) J’aime cuisiner et avec ma femme, on aime se surprendre, en cuisinant l’une pour l’autre. On fait beaucoup de cuisine créative – je suis littéralement incapable de suivre une recette ! Et après, on essaie de deviner les ingrédients et épices qui composent le plat. Je vous conseille le gaspacho, aux beaux jours : c’est tellement rafraîchissant quand il fait chaud ! Il n’y a pas plus goûteux pour se faire une cure de vitamines en été !

 

« Laure, passionnée par la cuisine depuis qu’elle est toute petite, a fait carrière dans la restauration. Après avoir gravi les échelons jusqu’à se retrouver sous-chef dans un grand restaurant parisien, elle fait un burn-out. Deux ans de remise en question plus tard, un ami de l’école de cuisine lui propose de travailler avec lui dans son bistrot. Encore fragilisée par son expérience précédente, Laure n’est pas sûre de vouloir se remettre derrière les fourneaux. Acceptant de filer un coup de main en salle, loin des cuisines, elle contribue grandement à la popularité de l’établissement. Grâce à des ateliers de cuisine très complices pour initier une amie au plaisir gustatif et à la sensualité des aliments, elle retrouve son potentiel créatif. Elle se voit alors proposer le poste de chef par son ami aussi ambitieux que visionnaire, pour faire du bistrot le nouvel endroit à la mode. Laure hésite : accepter lui permettrait de s’épanouir pleinement en faisant ce qu’elle a toujours voulu faire, mais arrivera-t-elle à passer outre l’attraction irrésistible exercée par la commise japonaise rebelle et incontrôlable ? »

Ma lecture de « Oui, Chef ! » a été un bon moment de détente. Je découvrais la plume de Julie Lezzie et ça a été une agréable surprise pour moi. J’aime sa façon d’écrire : fluide, directe, sans fioriture et bien dosée pour atteindre mes émotions. Que dire de Laure et Camille ? Ce sont deux femmes auxquelles de nombreuses lectrices peuvent s’identifier. Leurs imperfections réalistes les rendent touchantes, chacune d’elle dans leur parcours de vie et d’amour. Julie Lezzie nous raconte leur histoire et le basculement sensible de l’amitié à l’amour avec ses incompréhensions, ses interrogations et ses craintes. Un sujet qui parle à de nombreuses d’entre nous, agrémenté de l’art culinaire parfaitement retranscrit. Le livre m’a mis l’eau à la bouche, avec son immersion dans le milieu de la cuisine très bien réussie. J’ai savouré la découverte avec gourmandise et, arrivée à la dernière page sourire aux lèvres, je n’avais qu’une envie : lire plus de pages !




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